Dans le cadre de la visite dans notre pays de la Vice-Secrétaire Générale des Nations-Unies, Mme Amina Mohammed, le Premier ministre, Chef du gouvernement, S.E Brigi Rafini, a présidé, dans l’après-midi du mercredi 11 novembre, une séance de travail, par visio-conférence. Cette séance a permis à des membres du gouvernement et à la Vice-Secrétaire Générale des Nations-Unies, assistée de sa délégation, d’échanger sur divers sujets d’actualité. L’objectif de cette séance est de présenter aux représentants du Système des Nations Unies, la situation socio-économique et politique du Niger, au lendemain des inondations dans un contexte de la Covid-19, à la veille des élections que compte organiser notre pays et dans la situation d’insécurité que connaissent certaines localités nigériennes. Après le mot introductif de S.E Brigi Rafini, Mme Amina Mohammed a pris la parole pour se réjouir de cette séance de travail. Par la suite, plusieurs membres du gouvernement ont pris la parole pour exposer la situation de leurs secteurs. Les échanges entre les deux parties ont permis de constater les efforts que le Niger a consentis dans de nombreux secteurs et les défis qui restent à relever. Dans son intervention, le Premier ministre a situé le contexte dans lequel Mme Mohammed et sa délégation effectuent cette mission au Niger, qui entre dans le cadre du dialogue politique permanent entre les Nations-Unies et le Niger. « Votre visite au Niger intervient dans un contexte marqué par trois évènement majeurs, à savoir la pandémie de la Covid-19, les inondations et les élections (locales, législatives et présidentielle) prévues le mois prochain, a souligné Brigi Rafini. Elle intervient également, a-t-il ajouté, à un moment où le gouvernement du Niger mène une lutte sans répit contre le terrorisme et la criminalité transnationale organisée. « Tous ces facteurs ont une influence immédiate sur la réalisation des Objectifs de Développement du Niger, notamment l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD) », a-t-il estimé. Le Chef du gouvernement a rappelé que depuis l’apparition du 1er cas de la COVID en mars 2020, au Niger, d’importantes mesures ont été prises par le Gouvernement pour gérer la pandémie tant sur le plan sanitaire que sur les plans économique et social. Ce qui a permis de contenir la circulation du virus.
Actuellement, il est enregistré une évolution stable de la pandémie. « Un Plan global de réponse a été élaboré pour faire face aux impacts socio-économiques et sanitaires induits par cette pandémie. A cette date, le Gouvernement a mobilisé à peu près 997 milliards de FCFA auprès des partenaires du Niger sous forme d’appuis budgétaires, de nouveaux projets, de restructuration des projets en cours et d’allègement de la dette. Selon le Premier ministre, pendant que le Gouvernement s’active à gérer la COVID-19, le Niger a connu de graves inondations qui ont causé des pertes en vies humaines, détruit des habitations et des infrastructures publiques. A la date du 20 octobre 2020, il est dénombré 73 pertes en vies humaines, plus de 632.000 personnes sinistrées, plus de 50.000 maisons effondrées, plusieurs milliers d’hectares d’aires de cultures et de têtes de bétails ensevelis ou emportés. Ces .inondations, selon S.E Brigi Rafini, illustrent bien les effets des changements et variabilités climatiques. Pour y faire face, le Gouvernement a engagé plusieurs chantiers dont la mise en œuvre du Plan d’Action de l’Initiative 3N (les Nigériens Nourrissent les Nigériens) pour la période 2016-2020 qui prévoit la restauration de 213.000 hectares de terres dégradées chaque année. Il a ajouté que dans le cadre de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le climat, le Niger a élaboré et adopté sa Contribution Déterminée au Niveau national qui a pour objectifs d’assurer la sécurité alimentaire, de lutter contre la pauvreté, de contribuer à la réduction des émissions mondiales de Gaz à effet de Serre, de promouvoir la gestion rationnelle des ressources naturelles, une stratégie de développement sobre en carbone et la croissance verte, de renforcer la résilience des populations et des écosystèmes agro-sylvo-pastoraux. Evoquant la question sécuritaire, le Chef du gouvernement a indiqué qu’elle impacte fortement les efforts de développement du Niger. « Le Niger consacre annuellement 17% de ses ressources budgétaires à la lutte contre la terrorisme et la sécurisation du pays pour une cible initiale de 10% », a-t-il précisé. Il a regretté que depuis quelques mois, on constate une recrudescence d’attaques meurtrières notamment dans les régions des trois frontières (Niger, Burkina, Mali). Même si, selon le Premier ministre, la situation sécuritaire s’est significativement améliorée ces derniers mois, dans la région du Lac Tchad, des attaques sporadiques sont enregistrées du fait du groupe terroriste Boko Haram. « En dehors de ces zones d’insécurité, autour du Niger, nous enregistrons aussi des menaces liées aux groupes terroristes installés en Libye », a regretté le Premier ministre. Cependant, malgré ce climat sécuritaire préoccupant, S.E Brigi Rafini souligne que le Niger reste stable. Et grâce à la vision du Président de la République et aux capacités opérationnelles de nos Forces de Défense et de Sécurité, la sécurité des personnes et de leurs biens est assurée sur l’ensemble du territoire national. Par rapport aux questions électorales, le Chef du gouvernement a indiqué que, pour renforcer la stabilité des institutions, le Niger va organiser, en décembre prochain, une série d’élections (locales, législatives et présidentielles). « La Commission Electorale Nationale Indépendante est à pied d’œuvre pour l’organisation d’élections libres et transparentes. Elle continue à dérouler normalement son agenda. Pour l’heure, aucun problème n’est à signaler. Pour sa part, le gouvernement veille à la mobilisation des moyens nécessaires à la tenue correcte de ces différents scrutins, conformément aux orientations du Président de la République », a rassuré le Premier ministre. « Comme vous le savez déjà, le Président de la République Issoufou Mahamadou passera le témoin, en avril prochain, à un Président démocratiquement élu. Comme il a fait le serment, il quittera le pouvoir au terme de son 2ème et dernier mandat constitutionnel », a rappelé le Premier ministre. Evoquant la question du développement, le Chef du gouvernement a indiqué que, dans le cadre de l’opérationnalisation de la Stratégie de Développement Durable et de la Croissance Inclusive (SDDCI-Niger 2035), le gouvernement met en œuvre le Plan de Développement Economique et Social (PDES) 2017-2021. Ce plan s’aligne aux ODD et à l’agenda 2063 de l’Union Africaine. « Chaque année, nous faisons un suivi rapproché de la mise en œuvre des Objectifs de Développement Durable. S.E Brigi Rafini a ensuite relevé que des progrès particulièrement importants ont été enregistrés par notre pays même si, dans certains cas, beaucoup reste à faire. Il a ensuite souligné que les différents indicateurs sont assez expressifs des résultats que le Niger a obtenus. « C’est ainsi que grâce à la mise en œuvre de l’Initiative 3N, le taux de pauvreté a reculé. On note également une baisse significative des taux de mortalité infanto-juvénile et maternelle en raison de la politique de gratuité des soins pour les femmes enceintes et les enfants de moins de 5 ans », a-t-il estimé. Selon lui, dans le domaine de l’éducation, le Niger a enregistré une hausse importante des effectifs scolaires dans les différents
ordres d’enseignement même si nous avons encore en face le défi de la qualité, des disparités entre les milieux urbain et rural et entre les sexes. « Nous avons également réalisé des avancées dans le domaine de l’accès à l’eau potable et à l’assainissement même si nous déplorons l’insuffisance de financements qui a impacté l’évolution des indicateurs. Grâce au Programme de modernisation des villes initié par le Président de la République, tous les chefs-lieux de régions et certaines villes secondaires sont dotés d’infrastructures et d’équipements urbains qui favorisent le bien-être des populations », s’est-il réjouit. En plus, indique le Premier ministre, des efforts soutenus ont aussi été enregistrés dans le domaine de la gouvernance et de la mobilisation des ressources internes en vue de financer le développement. « Le Gouvernement met un point d’honneur à donner à la femme toute sa place dans la société. C’est dans cet esprit que la loi instituant le système de quota a été rehaussée de 15 à 25% pour les postes électifs et de 25 à 30% pour les postes de nomination », a-t-il rappelé. A l’occasion des prochaines consultations électorales, a-t-il ajouté, des campagnes d’information et de sensibilisation sont organisées pour promouvoir la participation politique des femmes. Aussi, un cadre de concertation sur l’autonomisation des femmes et des filles est mis en place en vue de créer une réelle synergie dans les interventions des différents acteurs. « A terme, nous envisageons d’institutionnaliser la Planification et la Budgétisation Sensible au Genre au Niger », a annoncé S.E Brigi Rafini. Pour tout résumer, des progrès significatifs ont été enregistrés dans divers domaines, le Premier ministre a noté que sur le chemin de la réalisation des Objectifs de Développement Durable, des efforts restent à déployer pour relever des défis importants. La poursuite de l’accompagnement du Système des Nations-Unies nous sera d’un apport déterminant pour le succès de nos actions », a conclu le Chef du gouvernement.
Par Mahamadou Diallo(onep)