Le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, a présidé, le mercredi dernier dans la salle des Banquets de la Primature, la réunion entrant dans le cadre de la 1ère Session de la Commission mixte de concertation Etat-Donateurs du Dispositif National de Prévention et de Gestion des Crises Alimentaires. L’objectif principal de cette rencontre est de susciter une mobilisation générale, cohérente et agissante face aux défis multiples qui assaillent le Niger. (Lire l’intégralité du discours prononcé par le Chef du Gouvernement à l’ouverture de la rencontre).
A l’issue de la rencontre, le Chef du gouvernement s’est félicité de l’intérêt manifesté par les partenaires à accompagner le Niger pour surmonter les chocs auxquels le pays est confronté. Il a par ailleurs évoqué les aides dont ils ont besoin en urgence pour atténuer les souffrances des personnes concernées. Pour ce qui est des urgences, il a noté que la première urgence est celle qui consiste à accompagner les populations déplacées ayant accepté de regagner volontairement les localités d’origine. D’après lui, cet engouement est lié aux efforts que le gouvernement est en train de déployer pour assurer la sécurité des personnes et des biens. SE Ouhoumoudou Mahamadou a également ajouté la confiance que les populations accordent aux Forces de Défense et de Sécurité qui sont à pied d’œuvre pour assurer leur sécurité. « Nous ne devons pas le décevoir. Nous allons tout faire pour les accompagner suivant le principe nexus urgence, paix et développement », a-t-il estimé. Ce principe consiste à accompagner les populations en matière alimentaire, d’infrastructures sociales et économiques. Il a souligné, à cet effet, l’engagement de l’Etat à déployer les moyens nécessaires à accompagner ces populations, surtout avec l’approche de la saison d’hivernage où les populations ont besoin de retourner dans leurs villages pour effectuer des travaux champêtres.
Parlant de la période de soudures, il a relevé la hausse du nombre des personnes à assister à travers la distribution gratuite ciblée des vivres, la vente à prix modéré. Le Chef du gouvernement a par ailleurs relevé l’augmentation des prix observés sur les marchés dépassant la moyenne des augmentations qui ont été connues et enregistrées les cinq dernières années. Sur un tout autre plan, SE Ouhoumoudou Mahamadou a évoqué la diminution de l’intervention des partenaires dans le fonds commun qui est un fonds permettant d’acquérir directement des produits dont le gouvernement a besoin auprès des producteurs et dans un court délai. Il a à cet effet exhorté les partenaires à contribuer en priorité dans le fonds commun de donateurs. En outre, il a été également observé la dégradation de la situation de malnutrition aux années passées au cours desquelles des progrès ont été enregistrés. Le taux de malnutrition au Niger est passé à 12%, ce qui remet en cause les efforts consentis par l’Etat afin d’améliorer la situation de malnutrition par le passé, a-t-il déclaré. Le Chef du gouvernement a également demandé l’accompagnement des partenaires pour un redressement rapide de la situation.
Auparavant, la Cheffe de Délégation de l’Union Européenne, représentant les partenaires du Dispositif National de Prévention, de Gestion des Crises Alimentaires, Mme Denisa-Elena Ionete, après avoir parlé de la situation nutritionnelle actuelle a demandé la dynamisation des mécanismes de coordination nécessaire qui sont déjà en place pour apporter des réponses adéquates pouvant permettre d’améliorer les conditions des populations vulnérables à travers entre autres des opérations des distributions gratuites ciblées de la cellule crise alimentaire, le transfert d’argent, etc. Tout en relevant l’importance d’accélérer la mise à disposition et la délivrance des vivres nécessaires aux populations, elle souligné la nécessité de poursuivre le travail de la mise en œuvre de la feuille de route pour la reprise graduelle par l’Etat de financement des partenaires humanitaires en ce qui concerne la prise en charge intégrée de la malnutrition.
Pour sa part la Coordinatrice Humanitaire du Système des Nations Unies au Niger, Mme Louise Aubin, elle a salué l’engagement du gouvernement visant à assurer le retour volontaire des familles déplacées du pays vers leurs localités d’origine conformément à ses obligations en vertu de la convention de Kampala et de la loi du Niger de 2018. Selon elle, l’impératif premier d’une véritable solution pour des personnes déplacées, est de corriger les raisons qui sont à l’origine à leur déplacement.
Par Laouali Souleymane(onep)