Le terme « infection sexuellement transmissible (IST) » fait référence à une infection qui se transmet par le sang, le sperme, les liquides vaginaux ou d’autres fluides corporels lors des rapports sexuels oraux, anaux ou génitaux avec un partenaire infecté, souvent avec un objet tranchant. La maladie sexuellement transmissible (MST) fait référence à une maladie qui se développe à partir d’une IST. Il existe ainsi plus d’une trentaine d’IST qui ont des répercussions sur la santé, la vie sexuelle, la fertilité et fréquemment sur l’enfant à venir lorsqu’elles surviennent au cours de la grossesse. Les IST sont provoquées par des agents infectieux. Il peut s’agir de virus, de bactéries ou de parasites. Parmi ces IST, on peut citer le virus du papillome, Herpès génial, Chlamydiose, Gonorrhée, la Syphilis, le VIH-SIDA, les Hépatites.
Une hépatite est une inflammation du foie causée par des substances toxiques, ou par des virus (majorité des cas). A ce jour, 5 virus provoquant une infection ciblée et une inflammation du foie ont été identifiés. Ces virus, désignés par les lettres A, B, C, D, E, diffèrent par leur mode de transmission (féco-orale pour les virus A et E ; parentérale pour les virus B et C) et leur agressivité.
S’agissant de l’hépatite B, Dr Marou Boubacar, médecin biologiste et Enseignant-chercheur à l’Université Abdou Moumouni de Niamey, nous donne des explications détaillées par rapport à cette maladie. « L’hépatite B est une maladie virale qui est causée par un virus qu’on appelle le virus de l’hépatite B, qui attaque le foie et qui détruit les cellules du foie », dit-il. Elle se manifeste par deux manières, il y a d’abord une première phase, qui est une phase aiguë qui se manifeste à peu près 10 semaines après la contamination. La personne infectée aura les yeux jaunes qu’on appelle la jaunisse avec des urines très foncées, des selles décolorées, de la fièvre, de la fatigue, des douleurs au niveau des articulations. Dans un certain nombre de cas, cela peut évoluer vers une forme conique et qui va se traduire par la cirrhose ou le cancer du foie mais il faut noter que dans beaucoup de cas aussi, on peut être contaminé sans manifester aucun signe selon le Médecin. Il ajoute qu’il existe différentes manières de contamination par lesquelles l’individu peut contracter la maladie sans manifester aucun signe de la maladie. En effet, selon les explications du médecin biologiste, la contamination varie selon les types de personnes. Chez les personnes à risque, c’est-à dire les personnes malades et les enfants, ils sont les plus susceptibles à manifester les signes d’une contamination. Mais, chez les personnes bien portantes, les signes de contamination ne sont pas visibles.
Mode de transmission
Il y a trois (3) modes de transmission de l’hépatite B. Un mode de transmission de la mère à l’enfant, notamment au cours de l’accouchement, si la mère est déjà atteinte du virus de l’hépatite B, l’enfant peut le contracter. La voie sexuelle, autrement dit les rapports sexuels non protégés avec un partenaire qui est atteint de l’hépatite B, peut favoriser la contamination et le 3ème mode de contamination, c’est à travers une contamination par un objet tranchant qui est souillé par un malade atteint de l’hépatite B. ‘’ Ces objets peuvent être des seringues, des rasoirs ou lors d’une transfusion sanguine par exemple avec un sang contaminé. Contrairement à certaines maladies, pour l’hépatite B, la salive, la sueur ou les aliments ne présentent pas des risques de contamination.
Les mesures préventives contre l’hépatite B
La première chose qui peut nous éviter de contracter cette maladie, c’est la vaccination, affirme le Docteur. « La vaccination nous protège, il existe un vaccin contre l’hépatite B, qui est un vaccin efficace. Actuellement, ce vaccin fait partie du Programme élargi de vaccination. Donc tous les enfants de moins de 5 ans le reçoivent gratuitement. La deuxième chose, c’est bien sûr de se protéger, donc soit être fidèle et où se protéger avec les préservatifs lors des rapports sexuels. Ne pas utiliser des objets tranchants ou coupants qui ont déjà été utilisés par d’autres personnes. Actuellement, il existe des protocoles. Justement, pendant la grossesse, le test de l’hépatite B est systématiquement réalisé chez la femme enceinte. Il existe des protocoles qui s’ensuivront, dès la naissance de l’enfant. Des traitements qui lui sont administrés tels que des immunoglobulines qui vont contrecarrer le développement de cette maladie, et il sera aussi vacciné très rapidement. Si cette dernière est diagnostiquée à temps chez la mère, automatiquement le protocole est enclenché », a expliqué Dr. Marou Boubacar.
Pour le spécialiste, il existe des traitements adéquats très efficaces contre l’hépatite B qu’il faut suivre pour une convalescence. Tout dépend du stade auquel le malade a été diagnostiqué. Ce sont des traitements, malheureusement, qui coûtent encore chère et qui ne sont pas à la portée de tous.
Limiter la propagation de la maladie
« Pour les personnes atteintes de cette maladie, il est important de faire confiance à la médecine, aux agents de santé, parce que souvent des spéculations ou des individus racontent qu’une personne atteinte de l’hépatite B ne devrait pas accepter une injection, sous prétexte que cela les tue ; ce n’est qu’une imagination de certains esprits. Eviter l’automédication, les produits traditionnels, non seulement le virus est toxique pour le foie, et ces derniers peuvent engendrer des conséquences très néfastes. Il existe des traitements contre cette maladie. A l’endroit de la population, le premier conseil, c’est de se faire dépister. Les tests sont disponibles dans tous les laboratoires au Niger et sont des tests moins coûteux. Donc, vraiment faites-vous dépister et le résultat on l’obtient le même jour. Si le test est négatif, l’idéal est de se faire vacciner car le vaccin protège à 100 % », a conseillé le spécialiste.
Moumouni Abdoul Aziz (Stagiaire)