L’igname est un tubercule riche en vitamines et en minéraux. C’est un aliment nutritif et populaire sur le continent. Ces derniers temps, on constate une rareté et une cherté sans précédent de l’igname dans les différents marchés de Niamey.
Il suffit de faire un tour dans les différents marchés de Niamey pour se convaincre de cette cherté. Le marché Katako est l’un des lieux par excellence où l’igname est vendue. L’essentiel des femmes qui évoluent dans la vente de ce tubercule se ravitaillent à partir du marché de Katako, véritable pôle économique de la capitale. Cependant, ces derniers temps, la quantité acheminée au marché de Katoko n’arrive pas à couvrir les besoins des commerçants et des consommateurs. Ce qui a pour conséquence une flambée constante du prix de cet aliment.
En effet, l’igname n’étant pas en quantité dans les marchés comme les années antérieures, les stands du marché de Katako sont quasi vides et les étalages inexistants. M. Moussa Issoufou est un vendeur d’igname depuis de nombreuses années. Assis devant son stand, ce sexagénaire évoque les difficultés d’approvisionnement. « L’igname provient principalement du Nigéria et du Ghana. L’approvisionnement à partir du Ghana est difficile, ce qui fait que le produit vient à compte-goutte. Et pour cause, la dégradation des routes liée à la coupure des voies d’accès. Il est courant de voir un camion passer deux mois sur la route avec un produit périssable comme l’igname », a-t-il précisé.
S’agissant de l’importation à partir du Nigeria, ce revendeur explique que l’instabilité liée à la monnaie de ce pays n’est pas de nature à faciliter la tâche à nos commerçants. Dès que le Naira chute, le prix de l’igname connait une hausse. Le prix de l’unité d’igname sur le marché varie de 2500 F à 3500 F voire plus, alors que par le passé on en trouve pour toutes les bourses et même des petites unités à 200 F.
« Certains viennent marchander le prix mais retournent bredouilles sans un seul tubercule acheté. Les quelques rares clients qui payent sont généralement ceux qui partent à la maison préparer et manger. Sinon, les femmes qui excellent dans la vente de l’igname préparée se méfient maintenant parce qu’elles ne pourront pas s’en sortir », a témoigné M. Moussa Issoufou, un vendeur d’igname dont la majorité des clients sont les femmes qui évoluent dans la restauration.
Halima, une vendeuse de frites d’igname explique qu’avec la cherté, elle ne peut plus en acheter en grande quantité. « L’igname est très chère maintenant. Un tubercule moyen se vend jusqu’à 3000 F. Il est difficile de tirer son épingle du jeu », a expliqué Halima.
En dépit de la cherté, certains consommateurs ne se privent pas de cet aliment délicieux. C’est l’exemple de Mme Hassana, une consommatrice. « Il est vrai que l’igname coûte très cher ces temps-ci, mais je ne saurais me priver de quelque chose dont j’ai vraiment besoin. L’igname est un aliment qui me plait beaucoup et j’en prépare au moins une fois par semaine», a-t-elle confié.
Ramatoulaye A. Saibou (Stagiaire)