Dans la ville de Niamey, la question de l’hygiène et l’assainissement reste préoccupante et toujours d’actualité. En effet, en cette période de saison des pluies, certaines voies principales, les rues et les ruelles de plusieurs quartiers de la capitale sont impraticables. Et pour cause, les eaux stagnantes qui constituent un sérieux problème pour les usagers et les riverains notamment en termes de difficultés pour la mobilité urbaine. Ces eaux stagnantes sont aussi des foyers qui facilitent l’éclosion des larves et la prolifération des moustiques. La période des fortes pluies vient mettre à nu l’insuffisance d’infrastructures urbaines susceptibles de faciliter la mobilité et la liaison entre les quartiers. En plus, avec l’urbanisation accélérée et incontrôlée de la ville, la problématique de l’hygiène et l’assainissement demeure le talon d’Achille de la ville de Niamey.
L’axe principal du goudron menant à la francophonie en passant par la cité chinoise est un exemple parmi tant d’autres. Sur cet axe, il est difficile de croire qu’on circule à Niamey. La mare avant le rond point francophonie choque plus d’un usager. Les habitants de ce quartier vivent impuissamment la situation depuis des années pendant la saison pluvieuse. Pendant cette période, l’état des routes de la capitale met à rude épreuve les automobilistes ; les engins à deux roues avec comme corollaire des pannes fréquentes.
Malgré les investissements que la capitale nigérienne a bénéficié en termes d’infrastructures routières, force est de constater que la mobilité urbaine constitue un calvaire en cette période des fortes précipitations. Le manque de suivi et l’absence des caniveaux d’évacuation des eaux usées créent les conditions d’une détérioration des routes pourtant construites à grands frais. L’exemple de l’eau stagnante sur le goudron du quartier francophonie est assez révélateur. Cet état de fait remet carrément sur la table la problématique de l’hygiène et l’assainissement à Niamey.
Selon M. Amadou Hassan, un habitant du quartier francophonie, la mare sur le goudron est inconcevable. « Les usagers se posent mille et une question comment les études de faisabilité n’ont pas pu détecter qu’il fallait réaliser un ouvrage accompagné d’un système d’évacuation des eaux. Bref, le quartier entier manque cruellement des caniveaux pour évacuer les eaux. Il est aujourd’hui difficile d’aller dans certains quartiers à Niamey pendant cette période en raison de l’impraticabilité des routes. Tant qu’on ne réalise pas des caniveaux dans les quartiers, il est clair que la mobilité urbaine ne sera pas possible et le problème de l’hygiène et l’assainissement va s’accentuer du jour au lendemain. Il faut que les autorités communales le sachent », a-t-il précisé. Très remonté par l’état de la route qui vient de lui créer une panne, M. Amadou Hassan attend son mécanicien pour la réparation. Il affirme que c’est le cardan de son véhicule qui est endommagé. Il lance un appel pressant à l’Etat de bien vouloir soulager les populations de Niamey, en construisant des bonnes routes et aux autorités de la ville de Niamey de les entretenir
Non loin du quartier francophonie, les habitants du quartier Bobiel vivent aussi le même calvaire. M. Ayouba Aba, un habitant de ce quartie, nous confie que pendant la saison des pluies les rues sont quasi impraticables à cause de la stagnation des eaux qui engendre le problème d’insalubrité à Niamey.
Quant à Issoufou Hamani, un conducteur de taxi de son état, il témoigne que les taximen refusent de prendre les clients des quartiers où les routes sont impraticables. Ces quartiers sont entre autres : Dan Zama Koira ; Koira Tégui ; Lazaret, Bobiel ; Talladjé etc. « Si le client insiste, le prix lui sera doublé voir triplé parce qu’il ne sert à rien de cabosser son véhicule à cause de quelques pièces sonantes et trébuchantes », a ajouté le taximan avec le sourire aux lèvres.
Mme Abdou Samira, une habitante du quartier Cité chinoise témoigne : « lorsque nous étions arrivés dans ce quartier il y a de cela plus de 15 ans, on n’avait jamais vécu ce genre de problème comme ces trois derniers années. Avec le manque crucial du système d’évacuation des eaux, on était obligé de cotiser de l’argent dans le quartier pour pouvoir payer de la latérite afin de protéger nos maisons. L’eau était au pied des concessions. Tous les voisins étaient sur le qui-vive pendant la saison des pluies », se souvient-t-elle. M. Hamadou Zakou, chef de garage au quartier Cité Chinoise, se plaint du manque des caniveaux d’évacuation des eaux. L’impraticabilité des routes pour ses clients constitue un manque à gagner pour lui. L’impact est visible sur son lieu de travail. A peine quelques véhicules garés dans l’emprise de son garage. Alors qu’en temps normal, le garage est plein de
véhicules. C’est une eau stagnante qu’il faut traverser avant d’atteindre le garage d’Hamadou Zakou. « Je suis obligé de traverser l’eau pour aller récupérer les véhicules à réparer pour ne pas perdre la prestation » a-t-il conclu.
Abdoussalam Kabirou Mouha (Stagiaire)