Le phénomène de la criminalité prend de plus en plus de l’ampleur à Niamey. Ces derniers temps, les actes criminels sont monnaie courantes dans notre capitale. En effet, nombreux sont les paisibles citoyens qui ont été dépossédés de leurs biens ; certains blessés et évacués d’urgence aux services sanitaires, tandis que d’autres perdent carrément leur vie. Les actes criminels qui se succèdent se passent malheureusement dans la ceinture verte de Niamey, devenue le coin le moins sécurisé de la ville. Face à la gravité de ces actes, les populations expriment leur raz-bol en appelant l’Etat à une intensification des patrouilles de jour comme de nuit dans cette zone de prédilection pour les criminels.
Certains citoyens ont été rackettés, d’autres blessés ou assassinés, plongeant des familles dans le deuil. Malgré les arrestations et la mise hors d’état de nuire de plusieurs réseaux de malfrats et groupes des gangs (voleurs et criminels) par la Police en étroite collaboration avec les autres forces et la population, le phénomène est loin d’être éradiqué. « Pourquoi les Forces de défense et de sécurité n’arrivent pas au bout de ce phénomène ? » se demandent tous les citoyens interrogés sur la criminalité à Niamey. Une source policière rétorque en ces termes « la Police fait un travail formidable. Tous les efforts et les résultats obtenus par la police témoignent de sa ferme détermination et sa volonté à sécuriser les personnes et leurs biens conformément à la mission qui est la sienne ». Pour cette même source, le problème de l’insécurité autour de la ceinture s’explique par les squatters et autres formes habitations qui s’y trouvent.
« Il faut chasser tous ces gens. Il est inconcevable de croiser les bras et laisser continuer ces genres de pratiques dans une capitale. Nous avons à plusieurs reprises pourchassé lors de nos patrouilles des gens qui finissent par trouver refuge dans ces habitations inappropriées. Avec la complicité de leurs parents qui ne les dénoncent pas, il est difficile de mettre la main sur ces individus sans foi ni loi. Ils sont là comme des mendiants, mais en réalité ils ne le sont pas. Les autorités doivent donner l’ordre de déguerpir ces gens sinon le problème va continuer», a averti un policier qui a préféré garder l’anonymat. Le même agent de police ajoute que suite à l’assassinat d’un jeune homme, une opération coup de poing a été menée. A l’issue de cette opération, plus de 600 personnes ont été interpelées.
Pour leur part, les chefs de quartiers de Tallagué et de Bassora, les deux quartiers les plus touchés par ce phénomène, ont exprimé indignation. Pour Hassane Soumana, chef de quartier de Tallagué, la situation qui prévaut ces derniers temps est extrêmement préoccupante. « Nous ne pouvons continuer à accepter cela. C’est pourquoi nous préconisons à l’Etat de prendre des mesures nécessaires pour sécuriser la ceinture verte en construisant un mur de clôture. Sinon, nous irons même plus loin en demandant de faire disparaitre la ceinture verte devenue le lieu des crimes abominables. Si on ne peut pas assurer la sécurité des populations environnantes dans cette zone ; il vaut mieux la lotir et permettre à ceux qui veulent construire d’occuper cet espace », a proposé le Chef de quartier de Tallagué. Toutefois, M. Hassane Soumana devait saluer les efforts des Forces de défense et de sécurité avec qui il collabore dans la gestion de la sécurité de cette zone.
Il a par ailleurs souligné que plusieurs initiatives ont été entreprises en vue d’appuyer les FDS dans leur mission. « La population apporte sa contribution en dénonçant tous cas suspects aux FDS tout en leur demandant de renforcer la vigilance » ajoute ce chef de quartier. Selon une victime de ces agressions dans la ceinture verte, il faut éviter cette zone. « C’est un endroit où tout le monde sait qu’il y a de l’insécurité. Donc la population doit être vigilante. Il y a plus de 4 ans, j’ai été victime d’attaque dans cette zone. Mais depuis cette date, j’ai cessé de traverser la ceinture verte. Pour moi c’est la population elle-même qui s’expose au danger au lieu de l’éviter », a témoigné la victime, un habitant de Tallagué.
D’après M. Hima Hamani, chef de quartier de Bassora, les criminels changent d’endroit aussitôt qu’ils accomplissent leur acte abominable. Il ajoute que les individus qui commettent ces actes sont généralement dissimilés dans plusieurs quartiers de Niamey, notamment, Tallagué, Aéroport, Koira Tégui, Lazaret, Bassora et Gamkallé. Ils appartiennent en général à un même réseau. M. Hima Hamani dit avoir saisi à plusieurs reprises le commissariat de Saga Gorou et de Sari Koubou pour leur indiquer les endroits où se cachent ces individus et là où ils achètent à manger. « Nous avons dit et répété que ces gens sont dans les cases et les squattes de la ceinture verte. Il suffit tous simplement de les surprendre pendant les heures de repos » préconise-t-il.
Ali Maman(onep)