C’est rare de rencontrer des filles qui pratiquent la boxe compte tenu de certaines considérations socioculturelles. Pourtant, Maïmouna a osé embrasser la boxe qui est une discipline sportive demandant beaucoup de mobilité, de flexibilité et de sang-froid. Maïmouna Salou Mossi est née en 1994 à Niamey. Elle a commencé d’abord à pratiquer le taekwondo où elle a obtenu la ceinture Rouge. Après avoir découvert l’environnement du taekwondo avec ses difficultés et ses avantages, elle s’est penchée vers l’athlétisme au regard de l’importance qu’elle accorde au sport de manière générale.
Dans ce domaine qu’elle a pratiqué, elle était plutôt spécialisée dans le lance-poids. Notons que Maïmouna Salou Mossi a fini par orienter sa passion vers la boxe depuis 2012. Elle a entamé sa carrière en s’engageant à faire au sein de la boxe nigérienne voire internationale une place de choix. A cet effet, elle a vite compris que la clé de la réussite réside d’abord dans le travail. C’est pourquoi, elle s’est adonnée aux entrainements pour relever le défi et atteindre ses objectifs. Avec sa forme physique et flexible dans ses mouvements, elle dispose d’un atout pour affronter ses adversaires et sait à quel moment administrer ses coups avant de mettre l’adversaire ‘’KO’’. Elle a dit avoir bénéficié dans ses activités du soutien et de l’encouragement de sa famille avant de s’engager dans la boxe. Ce soutien l’encourage à aller chaque jour de l’avant en vue de concrétiser son rêve, celui de s’offrir une place importante dans le milieu sportif nigérien.
Par ailleurs, elle a confié avoir été découragée par ses amis qui estiment que la boxe est une activité sportive qui est réservée aux hommes. Ignorant complétement les reproches de ses amis, elle s’est investie en travaillant d’arrache-pied afin de prendre part valablement aux différentes compétitions tant au plan national que régional. Grâce à son dévouement dans les entrainements au Boxing club de Niamey, elle a capitalisé des connaissances. Elle continue à s’entrainer avec ses collègues et elle bénéficie de leurs soutiens. Du début de sa carrière à nos jours, elle a raflé cinq médailles en or au niveau national. Plus le temps passe, plus elle affiche sa détermination de réussir son pari. Après des succès enregistrés au niveau national, le talent de Maïmouna a franchi les frontières en participant aux compétions au niveau de la sous-région. Au cours de sa dernière participation au championnat d’Afrique de la zone 2 qui s’est tenu en Guinée Conakry, elle a été battue par son adversaire sénégalaise. Elle a été classée 2ème en remportant la médaille d’argent. Après cet échec, elle a confié avoir poursuivi les entrainements pour qu’un jour elle réussisse à prendre sa revanche. Cela, dit-elle, nécessite le soutien matériel et moral des autorités et des partenaires du fait que le sport nigérien a besoin de manière générale d’un appui de part et d’autre. Selon elle, il y a beaucoup de compétitions qui se passent ailleurs où elle estime participer et briller, mais faute de moyens, elle n’y va pas. C’est pourquoi, elle a lancé un appel aux bonnes volontés et aux autorités de prêter main forte à la boxe nigérienne. Maïmouna a révélé que certaines de ses collègues ont été découragées par manque d’appui. Quant à elle, elle continue à s’entrainer du fait qu’elle aime beaucoup la boxe. Elle espère un jour, comme Issaka Daboré, représenter le Niger et hisser son drapeau plus haut au cours des grandes rencontres internationales en boxe.
Laouali Souleymane(onep)
07/06/19