Le Burkina Faso, la Türkiye et le Niger étaient les invités de la cérémonie d’ouverture de cette session consacrée essentiellement à l’examen du budget d’État 2025. Les conseillers en profiteront pour se prononcer sur une trentaine de projets et propositions de loi. L’ouverture de la session d’octobre du Conseil national de Transition (CNT), tenue lundi dernier au Centre international de conférences de Bamako, a été marquée par le discours du président de l’institution, le colonel Malick Diaw et des invités de marque, à savoir le président de l’Assemblée législative de Transition (ALT) du Burkina Faso, Dr Ousmane Bougouma, le représentant du président de la grande Assemblée nationale de Türkiye, Orhan Ates et le ministre des Affaires étrangères, de la Coopération et des Nigériens de l’Extérieur, Bakary Yaou Sangaré. La cérémonie s’est déroulée en présence du Premier ministre Choguel Kokalla Maïga, des membres du gouvernement, des présidents des institutions de la République et des représentants du corps diplomatique.
Prenant la parole, le président de l’ALT du Burkina Faso s’est dit honoré de cette invitation qui, pour lui, a une portée à la fois nationale et confédérale. Pour Dr Ousmane Bougouma, l’intégration régionale notamment celle de l’AES demeure fondamentale pour une plus grande cohésion des peuples d’Afrique. Selon lui, le monde est à un virage historique et face aux replis identitaires grandissants, l’AES constitue un moyen efficace pour bâtir de véritables zones de convergence, de convivialité et de fraternité véritable.
Ousmane Bougouma dira que les aspirations basées sur nos valeurs sociétales demeurent la clé de notre avenir. «Le Burkina Faso partage avec le Mali et le Niger ces valeurs et s’engage à renforcer nos liens à travers des partenariats concrets», a-t-il dit, ajoutant que la diplomatie parlementaire est un pilier essentiel de cette coopération. D’après lui, ceux qui attaquent le Mali sont les mêmes criminels avec les mêmes sponsors aux desseins impérialistes qui sèment la mort et la désolation dans les déserts du Niger et les savanes du Burkina Faso.
Le représentant de la grande Assemblée nationale de la Türkiye a exprimé la volonté de son pays de travailler avec le nôtre pour promouvoir la coopération bilatérale dans tous les domaines. Pour Orhan Atès, en plus de l’évolution des contacts politiques de haut niveau entre nos pays, le renforcement de la coopération en matière de défense et de sécurité ainsi que les nouveaux pas dans le domaine de l’éducation, la santé, le commerce et les investissements, la Türkiye souhaite renforcer les liens entre nos peuples en améliorant les relations entre les Parlements. Pour cela, il dira que le groupe d’amitié interparlementaire Türkiye-Mali a été créé en octobre dernier au sein de la grande Assemblée nationale de la Türkiye.
DES PROJETS INTÉGRATEURS
Pour sa part, le chef de la diplomatie nigérienne a indiqué que la tenue de cette session du CNT intervient trois mois jour pour jour, après la création de la Confédération des États du Sahel, le 6 juillet à Niamey. Selon Bakary Yaou Sangaré, sa création a renforcé la solidarité entre nos trois État et consacre, la rupture avec le modèle d’intégration agressif, dangereux, hypocrite, inféodé à des puissances occidentales prôné par la Cedeao.
Pour le chef de la diplomatie nigérienne, cette Confédération, articlée autour de trois D : défense-sécurité, diplomatie et développement, est désormais opérationnelle avec des forces unifiées, une parfaite coordination diplomatique et des projets intégrateurs. Bakary Yaou Sangaré s’est réjoui de cette évolution heureuse qui, selon lui, est la preuve que l’AES loin d’être une alliance de survie appelée à disparaitre dès que la menace aura cessé, mais une vision pérenne des dirigeants qui met fin à la subordination et à l’infantilisation de nos États.
Pour le président du CNT, l’ouverture de cette session intervient quelques jours après le 64è anniversaire de l’indépendance de notre pays. Selon le colonel Malick Diaw, les objectifs de cette indépendance sont encore d’actualité et doivent faire comprendre «aux héritiers que nous sommes, la nécessité de continuer à déployer quotidiennement nos efforts collectifs pour recouvrer notre souveraineté nationale, chose indispensable pour gagner la bataille du développement économique et social».
Le colonel Diaw a rappelé la création, le 6 juillet de la Confédération des États du Sahel. Il a souligné que le CNT a suivi avec une légitime fierté, le séjour à Beijing du président de la Transition où il a pris part au 9ᵉ sommet du Forum sur la coopération sino-africaine. Il a salué la signature des différents accords et la décision des deux chefs d’État de porter la coopération entre les deux pays au niveau de partenariat stratégique permettant à la coopération de franchir un nouveau pas, dans la dynamique de renforcement des relations entre la Chine et le Mali. Le président du CNT a aussi salué la coopération entre le Mali et la Türkiye qui se renforce de jour en jour. Tout comme, l’excellence des rapports de coopération entre le Mali et la Russie. Il a également évoqué la rupture des relations diplomatiques avec l’Ukraine dont les autorités ont avoué leur implication dans l’attaque terroriste contre l’Armée malienne à Tinzawatène.
L’Essor