
Le Médecin Colonel Major Garba Hakimi
Aujourd’hui lundi 12 février 2024, le Niger se joint à la communauté internationale pour célébrer la journée internationale de l’épilepsie, édition 2024. A cette occasion, le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, le Médecin Colonel Major Garba Hakimi a livré un message commémoratif dans lequel il a rappelé que cette journée est célébrée chaque année dans plus de 140 pays à travers le monde. Elle a pour objectif de sensibiliser le public à cette maladie neurologique insuffisamment connue. Elle permettra de reconnaitre et mettre en évidence les problèmes rencontrés par les personnes souffrant d’épilepsie, leurs proches et leurs soignants. Le thème de cette année est « Ensemble, changeons le regard sur l’épilepsie ! ».
Pour le ministre de la Santé publique, de la population et des affaires sociales, le thème de cette année est retenu en vue d’informer et sensibiliser sur cette maladie et la mettre en lumière, de combattre la méconnaissance et les préjugés qui l’entourent. « C’est en unissant nos efforts, en changeant les mentalités et les états d’esprit qu’on peut y parvenir. L’épilepsie reste une maladie encore mal connue. C’est pourquoi, malades et médecins ont décidé de sortir l’épilepsie de l’ombre en organisant, cette journée nationale qui lui est dédiée. La plupart d’entre nous confondent l’épilepsie avec sa manifestation la plus spectaculaire, la crise tonico-clonique ou généralisée et seulement 20 % savent qu’elle traduit un dysfonctionnement du cerveau », a-t-il relevé.
L’épilepsie, a-t-il poursuivi, est une maladie neurologique chronique caractérisée par la survenue de crises (dont les formes sont variées) qui correspondent à un dérèglement soudain et transitoire de l’activité électrique du cerveau. « En raison de leurs aspects multiples et variés, on parle plutôt des épilepsies », a précisé le Médecin Colonel Major Garba Hakimi. Le ministre en charge de la Santé publique a ajouté que ces épilepsies touchent toutes les tranches d’âge, dans tous les milieux, et peuvent provenir de lésions du cerveau faisant suite à un traumatisme crânien, une malformation cérébrale, un AVC, une infection (encéphalite, méningite), une tumeur. Elles peuvent également avoir une origine génétique ou n’avoir aucune cause connue (épilepsie idiopathique). Aussi, a-t-il ajouté, ce n’est ni une maladie contagieuse, ni une maladie mentale.
D’après le ministre de la Santé publique, les préjugés autour de l’épilepsie pénalisent les personnes concernées. Elles sont amenées à cacher leur maladie par peur d’être stigmatisées ou mises à l’écart. L’épilepsie reste encore taboue. De nombreuses idées reçues circulent toujours, principalement par méconnaissance du public. Un des buts de cette journée est d’informer le public sur les bons gestes devant une personne en crise. En particulier, il est inutile de mettre un objet dans la bouche, ou de l’empêcher de se débattre. La meilleure attitude est de la placer en position latérale de sécurité et de la protéger des regards curieux ou effrayés. Le Médecin Colonel Major Garba Hakimi a assuré qu’à l’occasion de cette journée, des épileptologues (médecins neurologues spécialistes de l’épilepsie, des psychiatres et des techniciens de santé mentale) mettront leurs efforts pour organiser des cliniques mobiles dans la communauté urbaine de Niamey afin d’offrir des soins gratuits aux personnes souffrants de cette maladie.
Aujourd’hui, a indiqué le ministre 70% des cas d’épilepsie peuvent être soignés avec succès. « Après 2 à 5 ans sans nouvelle crise, environ 70 % des enfants et 60 % des adultes pourront suspendre, sous contrôle médical, le traitement sans risque de rechute. Au Niger, de 2017 à 2022, environ 11.000 cas d’épilepsies ont été pris en charge », a-t-il conclu.
Farida Ibrahim Assoumane (ONEP)