
Mme Maria Saley
L’avènement du CNSP a occasionné la nomination des Administrateurs Délégués à la tête des entités décentralisées pour une meilleure gestion de ces collectivités. Quelles sont vos ambitions pour la commune rurale de Liboré ?
Permettez-moi de remercier l’ONEP pour cette opportunité qui m’est offerte pour parler de notre commune. Cette commune, je la prends avec amour comme ma propre maison. Parce qu’une fois que vous êtes à la tête d’une commune, tout naturellement, on doit penser à son développement et son progrès. Aujourd’hui, grâce à l’avènement du CNSP, c’est une nouvelle vision qui est impulsée pour le développement de notre pays. Notre objectif, c’est de faire des réalisations pour le développement de cette commune. Notre mission, c’est de travailler sur le développement à la base. Dans un passé récent, les communes du Niger étaient délaissées et abandonnées à leur sort. C’est pourquoi, vous avez un flux massif des jeunes qui convergent vers les grandes villes ou vers les pays étrangers. C’était une réalité absolue! Et si cette réalité existait, c’est parce que tout simplement nos communes n’étaient pas développées. Aujourd’hui, mon ambition c’est de développer véritablement cette commune. On va s’y mettre pour y arriver. Nous allons apporter beaucoup d’innovations dans la gouvernance de notre commune en nous appuyant sur la jeunesse, car la construction d’un pays se repose sur sa jeunesse.
Liboré fait partie des communes qui regorgent de potentialités. Alors quels sont les facteurs de développement sur lesquels vous allez vous appuyer pour atteindre vos objectifs ?
D’abord, nous allons beaucoup travailler sur les infrastructures routières. Sans les voies, rien ne peut se réaliser. Ensuite, nous allons nous attaquer aux problèmes des écoles, car la commune de Liboré dispose énormément de classes en paillote. Nous avons des classes en paillote presque dans toutes les écoles. Lors de mes visites, je suis tombée dans une école à Sekiré qui compte près de 26 classes en paillote. Cette situation m’a vraiment écœurée. Nous allons beaucoup œuvrer pour construire des classes. Un autre élément important, c’est la question liée à la santé de la population. Après avoir réhabilité les chemins, nous allons mettre l’accent sur les CSI et l’ensemble des structures sanitaires de notre commune car les femmes souffrent. Vous savez, pour donner une vie, les femmes souffrent dans nos CSI par manque de moyens et de matériels. Nous allons beaucoup aider ces CSI en renforçant leurs capacités au grand bonheur de nos vaillantes populations. Et c’est possible, avec la vision éclairée de nos plus hautes autorités, nous allons arriver au bout de tous ces problèmes.
Notre pays a récemment été touché par des catastrophes naturelles, notamment des inondations, et Liboré fait partie des communes impactées. Quelle est l’ampleur des dégâts sur l’ensemble de la commune ?
Effectivement, notre commune n’a pas été épargnée par l’inondation due à la montée des eaux. Beaucoup de villages, à proximité des bras morts du fleuve et sur le lit du fleuve, ont été touchés par cette catastrophe. Cette situation a été difficile car c’est une réalité au Niger, dans les villages généralement les maisons sont en banco. Ce qui fait que les dégâts sont énormes. Nous avons enregistré des milliers de maisons effondrées à Liboré. Des espaces de production agricole sont restés carrément sous les eaux toute cette période de production. La situation faisait vraiment pitié. Par endroits les jardins sont complètement invisibles, submergés par les eaux.
Et quelle a été la réponse par rapport à cette situation au niveau de votre commune ?
Notre réaction ou la réponse si vous voulez, s’aligne dans la droite ligne des mesures prises par les autorités de notre pays,particulièrement le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani et le Premier Ministre, ministre de l’économie et des finances SE. Ali Mahaman Lamine Zaine. Dieu merci, aujourd’hui avec l’aide du CNSP qui a décidé de prendre des mesures salutaires, notamment la réduction du prix du ciment, la réduction des frais de prestations médicales, etc. je pense que ce genre de situation, ne va plus se reproduire dans notre pays. Le fait que le CNSP et le Gouvernement ont décidé de prendre ces mesures fortes, nos populations seront beaucoup plus soulagées et bientôt les maisons en banco vont finir au Niger. D’où le slogan, zéro maison en banco incha’Allah.
Pour revenir à votre question, sur instruction de nos autorités et toujours dans la droite ligne des mesures prises, nous avons entrepris des visites terrain pour rencontrer les populations afin de leur transmettre le soutien moral du président du CNSP. Nous avons toujours profité de ces sorties pour sensibiliser les populations sur les questions de l’heure, la prévention de ces inondations et le contexte actuel de notre pays où le patriotisme est la règle d’or pour chaque citoyen. Le signe de patriotisme doit être une réalité dans tous les domaines et à tous les niveaux. Vous n’êtes pas sans savoir que le Niger a véritablement changé. Aujourd’hui, nous vivons dans un Niger nouveau où le problème d’un nigérien et est celui de tous les nigériens. Ce sont les nigériens qui doivent s’entraider. On ne peut plus rester croiser les bras comme avant. Nous avons toujours rappelé à la population que personne ne peut venir construire notre commune à notre place. Il nous revient, nous les femmes, les jeunes, etc. de faire preuve de ce patriotisme prôné par les plus hautes autorités de notre pays. Et lors des inondations, la population de Liboré a démontré que le patriotisme, c’est dans les actes. Elle n’est pas restée croisant les bras pour attendre l’Etat afin de les sauver. Ce qui m’a beaucoup touchée, c’est de voir cette jeunesse fortement mobilisée sur la digue de protection pour sauver ce qui peut l’être. La population de Liboré a été résiliente. Nous remercions de passage PUDRM qui nous a beaucoup aidés en cette période.
Vous avez évoqué l’engagement des jeunes et des femmes qui constituent le fer de lance ou le cheval de bataille pour tout développement. Quelles sont les initiatives prioritaires en faveur de ces couches importantes de la population afin de favoriser véritablement le développement ?
Tout d’abord il y a le Projet de Grande Irrigation du Chef de l’Etat. Ce projet ambitieux demande nécessairement l’implication de la jeunesse et des femmes. Avec ce projet et toutes les initiatives de développement communautaire, le Niger va atteindre son autosuffisance alimentaire. Nous ne voulons plus continuer à importer les aliments de consommation de base. Notre pays est capable de s’assurer tout ce dont il a besoin jusqu’à penser même à exporter.
Nous allons faire ce travail et nous allons réussir, car même le président du CNSP a mis l’accent sur les femmes et la jeunesse. C’est à cette frange de la population de construire ce pays. Et à Liboré, nous comptons beaucoup sur la jeunesse. Nous allons également travailler sur l’autonomisation de la femme. Nous allons sortir ensemble pour construire notre commune.
Vous avez évoqué les projets initiés au plus haut sommet de l’État, tels que la Grande Irrigation, entre autres. Comment la population de Liboré perçoit-elle ces initiatives ?
Il faut dire que l’arrivée du CNSP au pouvoir a changé les mentalités à tous les niveaux. Aujourd’hui, avec le CNSP, tout le monde a compris que le Niger est notre bien commun que nous devons aimer et protéger avant tout. C’est avec le CNSP qu’on a pu découvrir les richesses de notre pays sur tous les plans. Dans un passé récent, on nous faisait comprendre que le Niger est le dernier pays au monde. Pourtant, notre pays est magnifique, il est immensément riche. Et ces éléments n’ont pas échappé à la population de Liboré. C’est pourquoi elle a été au cœur du combat mené par le CNSP. Mieux encore, la population de Liboré continue la lutte, car elle a compris tout le sens de la dynamique actuelle de notre pays caractérisée par la lutte permanente de nos autorités contre l’impérialisme occidental. Et cette lutte contre l’impérialisme et les ennemis du Niger, reste permanente à Liboré. En ce sens, je remercie infiniment cette laborieuse population pour son engagement aux côtés du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie. Ensemble, main dans la main, nous allons relever les défis.
Madame l’Administratrice Déléguée, il est indéniable que les défis auxquels nos communes sont confrontées sont multiples et multiformes. Malgré la complexité de leur mission, certaines parviennent tant bien que mal à tirer leur épingle du jeu en prônant une bonne gouvernance locale. Quelle est votre stratégie dans ce domaine ?
D’abord, j’ai besoin de toute la population pour pouvoir atteindre nos objectifs car c’est ensemble que nous allons partir très loin. Notre stratégie c’est de toucher le fond du problème. Nous allons sincèrement travailler pour pouvoir identifier les véritables préoccupations de notre commune et celles de la population afin d’agir efficacement. Une fois que les préoccupations seront identifiées, nous allons beaucoup travailler et faire des grandes réalisations au profit de notre commune et sa population. Pour ce faire, j’invite la population à redoubler d’effort et avoir toujours confiance à nos autorités car le combat, et disons la lutte, ne fait que commencer.
Interview réalisée par Abdou-Aziz Ibrahim (ONEP)