Le changement de comportement est une évidence pendant le mois béni de ramadan. Les fidèles musulmans ,hommes et femmes, se métamorphosent. De l’habillement aux attitudes et comportement, les jeûneurs reflètent qu’ils sont habités par un ‘’saint esprit’’.
Depuis le début du mois de ramadan comme par un claquement de doigt tout a changé. Jeunes comme anciens, toutes les personnes concernées, se sont presque toutes métamorphosés. D’abord en rasant leurs têtes pour faire des coiffures commodes par respect à ce mois béni et en devenant plus social.
Ce changement de comportement est plus remarquable chez une certaine catégorie d’individus notamment ceux qui, avant le mois béni, faisaient la fada du matin au soir et qui fumaient de la chicha à longueur de journée, avec des coiffures bizarres appelé ‘’debordo’’, ‘’Arafat’’, ‘’deux couches’’. Aussi, les jeunes filles ou femmes qui se tressaient avec des mèches, les gens qui écoutaient de la musique du matin au soir, dans les boites de nuit, sont du jour au lendemain, devenus un peu plus pieux.
Le code vestimentaire a changé.Ceux qui, avant portaient des jeans coupés, délavés, déchirés, plein de trous comme si des ratons laveurs ont séjourné dans leurs garde-robes ont complètement changé, abordant aujourd’hui des boubous pour les garçons et des hijab pour les filles, le tout accompagné de leurs chapelets et de leurs tapis de prière.Certains s’en séparent jamais du matin au soir. C’est le lit seulement qui les sépare du chapelet, et même le langage s’est débarrassé de la vulgarité pour ne proférer que des paroles plus affinés ou purifiés.
Autre chose étrange en cette période de ramadan, les mosquées ont eu de nouveaux visiteurs s’y rendent avec ponctualité et y passaient assez de temps. Des mosquées presque vides avant le début du mois bénisse remplissent soudainement de fidèles musulmans. C’est à peine que l’on s’interroge si ces fidèles ne venaient pas d’une autre planète surtout pendant la prière de ‘’fajir’. Des gens qui font presque 11 mois sans mettre pied à la mosquée ne ratent presque aucune prière. Les habitués des mosquées se retrouvent souvent relégués à la deuxième voire troisième ligne derrière l’iman.
Les mosquées deviennent si pleines qu’il fallait sortir des nattes dehors pour que les autres puissent avoir de la place pour prier. Certaines personnes passent leurs journées dans les mosquées, ils s’y reposent, dorment, prient, et restent souvent quelques minutes avant la rupture.
Quand vient la nuit avant même l’appel du muézin pour la ‘’nafila’’, tout le monde est présent comme des soldats aux couleurs. Ceux qui avaient du mal à faire juste les quatre raka’ats de ‘’icha’’, se retrouvent à en faire non seulement les quatre raka’ats de ‘’isha’’, mais aussi dix autres raka’ats de ‘’nafila’’ ainsi que les trois autres raka’ats de ‘’chafi et witri’’. D’autres n’hésitent pas à continuer. Dans certains quartiers les mosquées sont tellement plaines que les fidèles prient sous les hangars construits juste à la devanture des mosquées. Souvent ces mêmes hangars deviennent si pleins, qu’il faudrait bloquer toute une voie avec des panneaux « stop », et équipé avec des nattes le long des couloirs devant les hangars pour permettre aux nombreux fidèles de faire leurs prières.
Tout ceci est bien, si seulement ce changement pouvait continuer car le bon comportement du vrai musulman, ne se vit pas que pendant ce mois béni, mais tout le monde le sait, juste que la pratique reste vraiment difficile, car dès la fin du mois la plus part retomberont sous leurs visages camoufler d’avant.
Assad Hamadou(onep)