Le mois de Ramadan tire vers sa fin. Dans quelques jours, les fidèles musulmans qui ont suivi avec rigueur le jeûne, pourront reprendre leurs habitudes alimentaires et se désaltérer à longueur de journée. S’il y’a bien un souvenir que laissera le mois béni musulman derrière lui, ce sera les énormes embouteillages qui se forment aux principaux carrefours de la capitale, entrainant quelques fois des accidents mortels. Dans cette dernière décade où les prières et autres invocations nocturnes se multiplient, les embouteillages des premières heures du matin ont pratiquement disparu dans la ville de Niamey, alors que ceux des après-midis deviennent encore plus intenses.
Le jeûne, comme démontré par la science, a une répercussion très positive sur les maladies métaboliques. Il normalise la tension artérielle des jeûneurs et améliore les paramètres du diabète. Quand nous jeûnons, dit-on, notre taux d’insuline et notre taux de sucre diminuent, les graisses stockées sont mobilisées, et les réserves excédentaires vidées, ce qui participe à la bonne santé cardiovasculaire des pratiquants. Cette mise à l’épreuve du métabolisme, a aussi un grand impact sur les nerfs des automobilistes, surtout sur les routes de Niamey où les températures tournent autour de 40°C tout au long de ce mois d’avril 2022. Tout le monde se réveille au même moment dans la capitale et rentre en même temps à la maison.
Au début du mois, de longs et interminables embouteillages s’observent en plusieurs endroits de la capitale. De doubles lignes, voire même de triples lignes, se forment sur des voies qui ne sont pourtant pas dédiées à cela en temps normal. Et c’est fréquent de croiser des taxis qui courent à vive allure sur les trottoirs dédiés aux piétons. Pour ce mois de Ramadan 2022 qui se tient en pleine canicule, les fonctionnaires, les commerçants et la plupart des scolaires empruntent les routes au même-moment. L’empressement des conducteurs conduit à des embouteillages et à l’immobilisation complète du trafic.
Le trafic routier qui commence timidement, devient plus intenses entre 8h00 et 9h00. Les effets combinés du jeûne et de la chaleur, ralentissent les réflexes et exacerbent les tensions. Ce qui se constate à cette façon qu’on les automobilistes d’appuyer longuement sur leurs klaxons pour demander à ceux qui sont devant d’accélérer. D’un autre côté, surtout les après-midis, après 17h00, l’empressement des fonctionnaires à regagner leurs domiciles et préparer la rupture accentue les embouteillages et engendre souvent des accidents qui auront pu être évités. La soif et la faim aidant, certains automobilistes s’échangent des incivilités malgré le jeûne. Et, il n’est pas rare de trouver des bagarres autour de certains accidents de la circulation.
En ces jours de la dernière décade du mois de Ramadan, les fidèles musulmans passent la nuit à prier et à invoquer Dieu, avant de se reposer après la prière de Fadjr. Beaucoup de gens se rendent ainsi au bureau un peu plus tard. D’où la fluidité relative observée dans le trafic routier aux premières heures de la matinée. Mais, c’est en fin d’après-midi que l’encombrement et l’engorgement des routes reviennent, plus soutenus et plus intenses que pour les premiers jours du mois de Ramadan. Une situation appelée à se dégrader davantage aussitôt que les ordres de virement des salaires vont atterrir dans les banques et que la population s’emploiera, non pas à faire des petits achats pour la rupture, mais à sortir le grand jeu pour rendre le jour de la fête inoubliable.
En attendant de célébrer la fin du mois de jeûne, les piétons prennent leur mal en patience. Ils empruntent les routes, tels des engins à roux, au milieu de cette cacophonie faite de coups de klaxon et de brouhaha des vendeurs ambulants qui se sont installés à même le goudron. Le tout, dans l’indifférence totale des autorités municipales qui semblent avoir démissionné de leur devoir d’assainir les rues, de les purger des occupations anarchiques et d’assurer ainsi la fluidité de la circulation et la sécurité de tous.
Souleymane Yahaya(onep)