Toutes les voies menant aux marchés de Katako, Dar es Salam, Grand marché, et le marché de wadata de Niamey sont complètement envahies par des vendeurs ambulants qui s’installent jusque sur le goudron. Cette situation provoque souvent des accidents, une perte de temps pour les automobilistes et même pour les piétons. La population et surtout les usagers se demandent pourquoi les autorités municipales et les responsables des marchés laissant l’anarchie perdurer.
Les voies autour du Grand marché et celle dite expresse sont très difficiles à emprunter du fait de cette occupation anarchique. En effet, du rond point Maourey jusqu’au carrefour de l’église, la voie est obstruée par les marchands ambulants et même des étalages. Adamou Magaji, un usager de la route ne comprend pas pourquoi des vendeurs ambulants s’installent sur le goudron parce que non seulement ils créent les conditions pour la survenue des accidents de la circulation, mais bloquent aussi le passage pour les autres usagers. «Ils s’installent n’importe où et n’importe comment. Ils empêchent ainsi aux usagers de bien garer ou de passer; sans oublier la perte de temps et de carburant», déplore Adamou Magaji qui appelle les autorités compétentes à agir. «Trop c’est trop, c’est de mal en pire. La route est faite pour circuler dessus pas pour s’arrêter vendre des produits», lance-t-il.
«Depuis que ces vendeurs ont commencé à vendre leurs produits sur la route nous sommes toujours en conflit avec tout le monde, avec les vendeurs qui sont la source des embouteillages, nos clients qui désirent qu’on les dépose n’importe où, et les voitures personnelles qui klaxonnent dès que nous nous arrêtons pour prendre ou pour déposer un client», se plaint Omar Moumouni, un taximan. Il confie qu’un jour il a juste demandé à un vendeur de bien ranger son pousse-pousse pour qu’il puisse «serrer» et déposer une cliente mais celui-ci a répondu méchamment en affirmant ‘’que le Niger c’est pour tout le monde’’.
Le taximan se demande si les routes sont faites pour les véhicules ou pour les vendeurs. «C’est vrai, c’est le marché mais la route est spécialement faite pour les véhicules. Je ne suis pas contre ces vendeurs. Comme moi, ils cherchent à gagner leurs vies mais la voie n’est pas l’endroit idéal ; ils ne sont pas à la bonne place», estime-t-il. Ce taximan décrie le désordre en pointant du doigt les commerçants ambulants. «Nous sommes nombreux à éviter d’emprunter ces voies du marché. Nous préférons ainsi déposer les clients à coté, car nous ne voulons pas y aller à cause des blocages», confie Omar le taximan qui demande à l’Etat, plus précisément à la mairie de prendre des dispositions pour que le blocage autour des marchés cesse. Selon lui, cette pagaille a pris de l’ampleur parce que la mairie a laissé faire. «C’est elle seule qui peut tout arranger. Nous payons les vignettes mais la route est toujours impraticable», ajoute cet usager.
D’aucuns se demandent d’ailleurs, si cette dénonciation suscite une quelconque réaction car cette situation perdure et les solutions idoines ne sont toujours pas envisagées. Ce laisser-aller encourage, de toute évidence, les commerçants et autres vendeurs ambulants dans leur propension à transformer la moindre portion d’espace public en commerces. Une telle situation ne se voit pas seulement aux alentours des marchés. Un peu partout dans les différents quartiers, les ruelles et les moindres espaces publics sont grignotés. Des boutiques et des baraques sont construites de manière anarchique donnant ainsi aux rues de la capitale, l’allure de celles d’un gros village.
Assad Hamadou(Onep)