Le Centre d’Etudes Stratégiques pour l’Afrique (CESA) organise depuis hier à Niamey, en partenariat avec le Centre National d’Etudes Stratégiques et de Sécurité (CNESS), une rencontre sur la lutte contre la criminalité transnationale organisée. C’est le ministre délégué chargé de la Sécurité publique, M. Alkache Alhada qui a présidé la cérémonie d’ouverture de ce séminaire qui durera cinq (5) jours et qui enregistre la participation de plusieurs pays du continent africain.
Le ministre délégué chargé de la Sécurité Publique a d’abord souligné l’importance de ces assises qui se tiennent au moment où le terrorisme et la criminalité transnationale organisée mettent à rude épreuve les capacités sécuritaires de plusieurs pays. Le contexte sécuritaire que vivent les pays du G5 Sahel, et d’autres pays de l’Afrique est une situation dramatique qui mérite beaucoup de résilience de la part de notre pays ; de l’ensemble des pays du G5 Sahel mais aussi de tous les pays africains, bref c’est un fléau qui concerne le monde entier. «Les actes perpétrés par les groupes terroristes et criminels sur les populations civiles et les Forces de Défense et de Sécurité, se soldent régulièrement par des pertes en vies humaines et des déplacements internes et transfrontaliers de populations», regrette M. Alkache Alhada.
Cette situation a, selon le ministre délégué chargé de la Sécurité publique, a engendré une désorganisation du tissu économique et social qui place de fait les pays affectés dans une situation humanitaire alarmante. «Les pays africains sont donc amenés à repenser leurs stratégies de sécurité nationale afin de relever les défis politiques, sécuritaires, et surtout militaires que pose cette situation d’insécurité. Pour faire face à cette situation, les Etats sont appelés à coordonner leurs actions militaires, de police et de justice, dans des approches harmonieuses nationales, régionales et continentale» a estimé le ministre délégué chargé de la Sécurité Publique.
Ce combat qui est en train d’être mené nécessite selon l’Ambassadeur des Etats-Unis au Niger, SE Eric P. Whitaker une réflexion approfondie par rapport à l’enjeu qu’il comporte. «Au-delà du terrorisme, la criminalité transnationale notamment le trafic des migrants, le trafic des drogues et autres sont des facteurs qui alimentent le terrorisme, et qui, par conséquent déstabilisent les Etats, les économies, les sociétés», a-t-il indiqué.
Pour sa part, la directrice du Centre d’Etudes Stratégiques de l’Afrique (CESA), Mme Katé Knopf a expliqué la mission assignée à son institution, qui a-t-elle dit, est basée sur la production et la diffusion du savoir par la recherche, les programmes académiques, la communication stratégique et à travers les chapitres communautaires. «Sur la base d’expériences pratiques et d’enseignements acquis sur les efforts accomplis en matière de sécurité sur le continent, le Centre génère des perspectives et des analyses pertinentes qui pourront renseigner les praticiens et les décideurs politiques sur les problèmes de sécurité les plus pressants à relever» a fait savoir Mme Katé Knopf. Aussi, le CESA met à la disposition de ses partenaires des plateformes virtuelles ou de communication directe qui leur permettent d’échanger des points de vue sur les priorités et les bonnes pratiques. Ces échanges multiplient les relations qui à leur tour, sont maintenues au fil du temps par le biais de chapitre communautaires, des communautés d’intérêts, de programmes de suivi du Centre et par un dialogue permanent entre les participants et le personnel du CESA, selon la directrice du centre.
Quant au directeur du CNESS, le Colonel Major Mahamadou Seidou Magagi, il a relevé les impacts négatifs de ce fléau sur le Niger tant au niveau social, économique, qu’au niveau administratif et politique. Au niveau social, on assiste à une augmentation de la violence due à l’affrontement entre groupes criminels rivaux pour contrôler l’économie illicite ; au niveau économique l’on assiste à une fragilisation de l’économie et à l’aggravation des inégalités entre les acteurs économiques tandis qu’au niveau administratif et politique, cela se traduit par la corruption grandissante des fonctionnaires et décideurs. Cet état de fait peut, selon le DG du CNESS, conduire à une mauvaise influence sur l’Etat et, dans le pire des cas, aboutir à une prise de contrôle totale de l’Etat.
Aïchatou Hamma Wakasso(onep)