La coopération entre la Chine et l’Afrique, fondée sur les valeurs de respect mutuel et de solidarité, est axée sur le partage d’expériences entre les deux parties dans le cadre d’un partenariat de type ‘’gagnant-gagnant’’. En effet, la philosophie qui sous-tend ce partenariat pragmatique porte sur la recherche d’un développement commun pour les deux parties. Même si elle remonte aux indépendances, la coopération entre la Chine et le continent africain s’est surtout intensifiée à partir des années 1990 avec l’accentuation assez sensible des échanges commerciaux, des investissements directs étrangers (IDE), et des financements chinois en direction de l’Afrique.
Cette coopération s’est davantage enracinée et intensifiée, à partir des années 2000, notamment avec l’organisation des forums Chine-Afrique dont les résultats se traduisent par une présence de plus en plus grandissante de la Chine en Afrique, allant jusqu’à susciter quelques inquiétudes du côté des autres partenaires traditionnels de l’Afrique, à savoir les occidentaux. Les forums Chine-Afrique, qui se tiennent tous les trois ans, avec une forte participation des pays africains, constituent le véritable signe d’un engagement toujours croissant des deux parties à œuvrer pour la consolidation d’une coopération ‘’sud-sud’’ plus marquée, pour servir de levier à leur développement économique commun. Aujourd’hui, les perspectives énoncées de cette coopération fructueuse avec la Chine sont perçues en Afrique comme un signe d’espoir en termes de développement et de croissance économique.
Pour sa part, la Chine continue d’accroître ses échanges commerciaux, les IDE et les aides publiques avec la plupart des pays africains. Et depuis 2009, la Chine est devenue l’un des grands partenaires commerciaux de l’Afrique, gagnant progressivement du terrain en tant qu’importateur et exportateur des produits africains. Mieux, elle a considérablement étendu sa coopération dans les principaux secteurs économiques parmi lesquels les infrastructures l’agro-industrialisation, l’énergie, les mines, la santé, etc. Le tout sur fond de transfert de technologies de la Chine vers l’Afrique.
Au cours d’une conférence de presse qu’il a animée, le mardi 28 août dernier, en prélude au FOCAC, le Vice-ministre chinois du Commerce, M. Qian Keming, cité par l’Agence de presse chinoise Xinhua, a indiqué que « la Chine reste le premier partenaire commercial de l’Afrique pour la neuvième année consécutive, tandis que des programmes majeurs de coopération ont stimulé le commerce bilatéral ». Il s’est notamment réjoui de constater que le commerce Chine-Afrique a fortement augmenté depuis le lancement de 10 plans majeurs de coopération il y a trois ans. « Au premier semestre 2018, le commerce bilatéral a augmenté de 16% en glissement annuel pour atteindre 98,8 milliards de dollars », a révélé Qian Keming.
Rappelant les 10 plans majeurs de coopération économique et commerciale sino-africaine déclinés par la Chine lors du sommet du FOCAC 2015, M. Qian a noté que tous ces plans ont été appliqués jusqu’à présent, et certains d’entre eux ont « obtenu de très bons résultats ». Aussi, selon le Vice-ministre chinois du Commerce, « au cours des trois dernières années, l’investissement direct moyen annuel de la Chine en Afrique s’est établi à environ 3 milliards de dollars, tandis que des progrès ont été constatés dans la coopération industrielle dans des secteurs tels que la fabrication, la finance, le tourisme et l’aviation ».
Force est de constater qu’à travers le partenariat stratégique de type nouveau avec la Chine, les pays africains trouvent l’opportunité de tirer d’immenses profits de l’exploitation de leurs inestimables ressources naturelles et minières ; de la mise en place des infrastructures modernes, mais aussi du transfert de technologies. A cet égard, c’est sous le double signe de l’espoir et de l’engagement à œuvrer en faveur du raffermissement et de l’enrichissement du partenariat entre la Chine et l’Afrique que s’est tenue, du 4 et 5 juillet 2018 à Beijing, la 7ème réunion du Forum Chine-Afrique des Think-tanks ayant regroupé
environ 350 experts et représentants de médias de la Chine et de des pays africains. Au cours de cette rencontre justement organisée en prélude au sommet du Forum de coopération sino-africain (FOCAC), les participants ont engagé de profondes réflexions autour du thème : « la politique de réforme et d’ouverture et les relations sino-africaines ».
Intervenant à cette occasion, le ministre adjoint des Affaires étrangères de la Chine, M. Chen Xiadong, a esquissé des propositions et suggestions sur les voies et moyens d’insuffler une dynamique nouvelle à la coopération entre la Chine et l’Afrique. Car, a assuré M, Chen Xiaodong, le partenariat sino-africain, basé sur la sincérité et les intérêts communs, évolue vers une transformation encourageante, l’objectif étant de contribuer davantage au développement durable en Afrique. « En 40 ans de coopération, le volume des échanges commerciaux sino-africains a été multiplié par plus de 200 en passant de 765 millions de dollars en 1978 à 170 milliards de dollars en 2017. Ce qui, a-t-il dit, fait de la Chine le premier partenaire commercial de l’Afrique, depuis plusieurs années consécutives. « Le stock d’investissements chinois en Afrique, partant de zéro, s’élève aujourd’hui à 110 milliards de dollars », a précisé M. Chen.
S’y ajoute l’apport considérable des échanges culturels et humains qui sont devenus une source de vitalité pour l’amitié sino-africaine. « Rien qu’en 2017, plus de 100 événements ont été organisés et plus de 200 projets ont été mis en œuvre par la Chine et l’Afrique dans le cadre de leur coopération socioculturelle », a-t-il dit à titre illustratif. Idem sur le plan diplomatique, a-t-il rappelé, la Chine et l’Afrique ont travaillé en étroite coopération dans les affaires internationales et régionales pour défendre fermement leurs intérêts communs. C’est dans ce sens, note-t-il, que la Chine s’est toujours exprimée en faveur des pays africains au sein du Conseil de Sécurité des Nations Unies et dans d’autres enceintes multilatérales.
Au terme des deux jours de réflexions, les participants à ces échanges ont unanimement souligné l’importance des liens d’interdépendance entre l’économie chinoise et celle de l’Afrique. Aussi, ont-ils invité la Chine à accompagner davantage les pays africains dans la transformation, sur place, de leurs matières premières, tout en s’investissant dans le transfert des compétences vers l’Afrique par le renforcement de la formation des jeunes techniciens capables d’assurer un suivi efficace des infrastructures modernes construites dans nos pays avec le soutien de la Chine.
Assane Soumana(onep)