Le Directeur des Etudes Stratégiques au Ministère de la Défense Nationale, le Colonel-major Mounkaila Sofiani a animé hier, mardi 4 juin 2024, un point de presse au cours duquel il a annoncé que l’armée nigérienne recrutera 10.000 jeunes pour la campagne 2024. Ces 10.000 jeunes des deux sexes seront recrutés en deux vagues de 5.000 chacune. Le Colonel-major a également expliqué les raisons du rehaussement des effectifs à recruter. Le point de presse s’est tenu en présence du Colonel-major Noma Dary, Directeur des Ressources Humaines et du Colonel Bassirou Yahaya, Directeur de l’Information, des Relations Publiques et du Sport au Ministère de la Défense Nationale.
D’après le Colonel major Mounkaila Sofiani, la première vague de ce recrutement se déroulera entre le 1ᵉʳ et le 31 juillet 2024 en collaboration avec le ministère de l’Intérieur et le ministère de la Santé publique, tandis que la seconde vague interviendra à la fin de la formation de la première vague. Ainsi, une fois enrôlées, les 10.000 recrues contribueront, d’une part, au rehaussement normal des effectifs des Forces Armées Nigériennes (FAN) et, d’autre part, à pourvoir en effectifs, le Commandement des Forces de Protection et de Développement. Une force qui a pour missions de garantir la sûreté, la sécurité et la protection des activités d’exploitation des sites et installations d’intérêts stratégiques, des corridors stratégiques, des projets et activités de développement socio-économique et de participer aux actions de développement de la nation.
« C’est dans l’objectif de répondre au double impératif de rehausser les effectifs des Forces traditionnelles et de pourvoir en personnel le nouveau Commandement des Forces de Protection et de Développement que cette Campagne de recrutement sera lancée le 1er juillet 2024 », a expliqué le haut gradé des FAN. Pour le Colonel major Mounkaila Sofiani, la combinaison des défis liés au terrorisme et ses activités connexes couplée à une menace d’agression militaire et à des actions subversives de certains dignitaires déchus avec l’appui de puissances extérieures a accru les besoins de défense du territoire national, de sécurisation des populations, des corridors stratégiques et de divers domaines d’activités socio-économiques. « Ces besoins pressants de sécurisation pèsent fortement sur les effectifs des FDS qui se révèlent insuffisants au vu des sollicitations sans cesse croissantes », a-t-il souligné.
Opérationnalisation du Commandement des Forces de Protection et de Développement
Ainsi, à l’horizon 2030, informe-t-il, il a été décidé de porter l’effectif des Forces Armées à 100.000 hommes à travers, d’une part, le rehaussement à 5.000 par an du nombre de recrues et d’autre part, l’augmentation du nombre de cadres recrutés par voie de concours. En outre, a poursuivi le Colonel major, dans la dynamique de l’affirmation de notre souveraineté et pour mieux garantir la sécurisation des sites et des installations d’intérêts stratégiques contre les menaces subversives, le Ministère de la Défense Nationale a procédé à la création d’une Force dénommée « Commandement des Forces de Protection et de Développement (CFPD) », par décret 2024-309/P/CNSP/MDN du 09 MAI 2024. « Le CNSP entend apporter une réponse appropriée aux idéaux de la souveraineté nationale regroupés autour de la sécurité et du développement avec le concours de tous les citoyens », a ajouté le Directeur des Études Stratégiques.
« Le recrutement des jeunes nigériens et des jeunes nigériennes qui composeront ces forces s’opérera, conformément aux textes du Ministère de la Défense Nationale, suivant deux (02) procédures. La première étant celle du recrutement par voie de concours des sous-officiers et des officiers et la seconde procédure est la levée de contingent et le recrutement des élèves gendarmes par voie de concours », a-t-il précisé.
Le Directeur des Études Stratégiques du ministère de la Défense nationale a, au cours de ce point de presse, donné un aperçu de la situation sécuritaire au Niger. Le Colonel major Mounkaila Sofiani a fait la genèse de la situation qui a pris racine avec la dégradation de la situation sécuritaire en Libye. Cette crise, dit-il est caractérisée par des menaces multiformes notamment à l’Ouest et au Sud dans les régions de Tillaberi, Tahoua, et Dosso ou sévissent les activités liées aux groupes Armés Terroristes (GAT), principalement le Groupe de Soutien à l’Islam et aux Musulmans (GSIM), et l’Etat Islamique au Grand Sahara (EIGS). « Au Centre-sud dans la région de Maradi où des bandits armés opérant depuis le Nigeria voisin harcèlent les populations. À l’Est dans la région de Diffa où persiste la menace liée à Boko Haram et à l’Etat Islamique Province de l’Afrique de l’Ouest (EIPO) ; Au Nord dans la région d’Agadez qui est en proie aux menaces liées à la situation libyenne et aux activités illicites liées à l’orpaillage et aux activités des groupes armés incontrôlés », a-t-il indiqué.
Le Directeur des Études Stratégiques a enfin lancé un appel à toutes les Nigériennes et à tous les Nigériens, particulièrement ceux qui ont des qualifications techniques, à se tenir prêts à mettre leur savoir-faire et leur engagement au service du développement et de la prospérité de la Nation.
Hamissou Yahaya (ONEP)