Les responsables du poste de commandement conjoint 1 Niamey ont organisé hier matin dans la salle de presse dudit poste, un point de presse, en vue de parler d’un travail actuellement en cours dans la zone dite « des trois frontières », autour des Armées Nationales, de la Force Conjointe du G5 Sahel et de la Force Barkhane. C’est le Colonel Ouédrago Ludovie du Burkina Faso et Chef d’Etat-major de la Force Conjointe G5 Sahel qui a tenu le point de presse en présence de ses homologues des pays du G5 Sahel.
A l’entame du point de presse le Colonel Ouédrago Ludovie a rappelé qu’après les grandes attaques meurtrières perpétrées en fin 2019 et début 2020 par les groupes armés terroristes, principalement au Burkina Faso au Mali et au Niger causant plusieurs morts aussi bien parmi les militaires que la population civile, les Chefs d’Etat du G5 Sahel, lors du sommet extraordinaire du 15 décembre 2019 à Niamey ont décidé, à travers la force conjointe, de mener des opérations d’envergure dans la zone des trois frontières. « Dans la même veine, le sommet du 13 janvier 2020 à Pau est venu confirmer certaines orientations et engagements dans le sens du besoin de coordination au sein d’un Mécanisme de Commandement Conjoint (MCC) des futures opérations que mènent les différentes Forces au Sahel. C’est ainsi que l’harmonisation des plans de campagnes, la coordination des opérations et la synchronisation des actions se sont donc vues propulsées au rang de directives politiques. Cette institutionnalisation autour du MCC viserait donc à raffermir la coordination dans la conduite des opérations. Car il faut noter que les opérations antérieures ont toujours été conduites en coordination, souvent avec l’appui de la Force partenaire qu’est Barkhane et systématiquement avec les Forces de Défense et de Sécurité des pays du G5 Sahel» a expliqué le Chef d’Etat-major de la Force Conjointe G5 Sahel. Aussi, il a annoncé que pour commencer à donner corps au MCC voulu par les Chefs d’Etat et avec l’opportunité du montage d’une opération d’envergure au centre la zone, un PC/Autorité, commandé personnellement par le COMANFOR de la FC-G5S, s’est installé à Niamey. « Et, dès la première semaine de février, le Poste de Commandement Conjoint a été effectivement opérationnel. Ce commandement conjoint a donc déjà commencé à fonctionner à travers l’échange effectif d’officiers de liaison entre les deux Forces (FC-G5S et Barkhane) et ceux venant des trois Armées du centre et d’AFRICOM. Un système de Vidéo-Télé-Conférence (VTC) a été instauré sur une base hebdomadaire entre les commandants FC-G5S et Barkhane. En tant que première expérience, nous entendons que ce PCC, puisse conduire dans des conditions les plus optimales possibles de coordination, les deux opérations que sont SAMA, pour la FC-G5S et MONCLAR, pour BARKHANE, en parfaite liaison avec les opérations nationales: RECONQUETE DU NORD (Burkina Faso) / MAL/KO (Mali) / ALMAHAOU (Niger). En perspectives, au-delà de ce PCC, le MCC serait ainsi la base indiquée de départ d’une coalition plus large envisagée pour le Sahel », a-t-il ajouté.
Selon le Colonel Ouédrago Ludovie, le PCC est une structure certes innovante, mais déjà bien fonctionnelle au sein de laquelle les officiers insérés se sont très vite mis à l’œuvre pour l’élaboration des ordres et le suivi des opérations. Une parfaite collaboration dans un esprit de cordiale fraternité d’arme règne au quotidien dans le PCC, d’autant plus que les intérêts et les attendus de tous se sont avérés parfaitement convergents.
«Cet outil, installé dans les tous premiers jours du mois de février, a permis dès le 03 mars le déclenchement des opérations coordonnées SAMA et MONCLAR. Le vendredi 13 mars 2020, le PCC a été officiellement inauguré par les COMANFOR de la FC G5 Sahel et de Barkhane, en présence de son excellence l’ambassadeur de France et de l’attaché de défense US», a-t-il rappelé.
Par ailleurs, Colonel Ouédrago Ludovie a indiqué que depuis le démarrage de ce processus et des opérations militaires conjointes et coordonnées dans la zone des trois frontières, des résultats très satisfaisants ont été capitalisés par toutes les forces engagées. « En témoigne l’accalmie actuelle découlant de la désorganisation perceptible, la forte attrition et partant l’affaiblissement de l’EIGS principalement présent dans la zone concernée. Ces résultats sont le fruit d’une coordination et d’une synchronisation des efforts combinés de la FC-G5S, de la Force BARKHANE, des Forces Armées Nationales, avec le soutien de la MINUSMA, qui luttent ensemble contre l’insécurité. Les opérations ne sont pour autant pas terminées. Elles continuent dans l’objectif de sécuriser davantage l’ensemble de la zone et de permettre le retour de l’Etat au grand bénéfice des populations locales», a rassuré Chef d’Etat-major de la Force Conjointe G5 Sahel.
Rappelons que la Force Conjointe est en fait, une des structures de l’institution commune qu’est le G5 Sahel dont les cinq pays membres sont le Burkina Faso, le Mali, la Mauritanie, le Niger et le Tchad. Cette Force Conjointe s’articule actuellement autour de sept bataillons et quatre PC multinationaux. Peu après le point de presse, le Chef d’Etat-major de la Force Conjointe G5 Sahel a conduit les journalistes dans la salle des opérations (système de Vidéo-Télé-Conférence où les officiers suivent et conduisent les opérations sur le théâtre en temps réel) et le laboratoire pour le traitement de l’information.
Abdoul-Aziz Ibrahim Souley(onep)