Le Coordonnateur national de la Mouvance pour la Renaissance du Niger (MRN), M. Alkassoum Indatou et le Coordonnateur de l’Alliance pour la République (APR), M. Moussa Harouna, ont conjointement animé un point de presse la semaine dernière en vue de donner leur appréciation sur le chronogramme des élections récemment rendu public par la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). A cette occasion, la Majorité a clairement exprimé son soutien ferme à la CENI dans l’exécution de son chronogramme.
Dans les propos qu’il a tenus au cours de ce point de presse, M. Alkassoum Indatou a souligné que le chronogramme est d’abord l’affaire de la CENI. Il a ajouté que c’est la CENI qui a en charge l’organisation des élections ; les partis politiques sont des parties prenantes aux élections. Le Coordonnateur de la MRN a indiqué que les partis peuvent apprécier le chronogramme, mais c’est la CENI qui est tenue de mettre en exécution ce programme en collaboration avec les partis politiques. «Il n’est pas question à notre sens à ce que les partis politiques disent ‘’nous ne sommes pas d’accord avec le chronogramme de la CENI’’. Ils peuvent attirer l’attention de la CENI par rapport à certaines choses qui leur semblent difficilement exécutables, mais c’est la CENI qui est au finish responsable de ce qui sera fait au niveau de ce chronogramme. Ce sont des choses qui nous semblent importantes à préciser parce que très souvent on a entendu des commentaires des uns et des autres sur cette questions là » a souligné le Coordonnateur de la MRN.
Alkassoum Indatou a ajouté que le chronogramme élaboré par la CENI comporte trois étapes: l’étape de l’enrôlement à propos de laquelle il a estimé que les partis politiques doivent être présents sur le terrain pour s’assurer que l’enrôlement a lieu. « Et dans ce sens là les textes ont prévu la création des commissions administratives qui assistent la CENI mais qui montrent aussi le contrôle et le suivi que les partis politiques doivent exercer pour s’assurer que tous les Nigériens sont recensés pour les élections » a dit le Coordonnateur de la MRN. La deuxième chose importante a-t-il souligné, est le traitement de toutes les données qui seront issues de l’enrôlement pour pouvoir établir le fichier électoral biométrique. M. Alkassoum Indatou a souligné qu’à ce niveau la CENI a prévu que le fichier électoral biométrique sera remis au Ministère en charge de l’intérieur le 20 août et il sera publié au Journal Officiel le 20 septembre.
La troisième étape est celle de l’organisation pratique des élections prévues pour commencer à partir du 1er novembre pour les élections locales, le 27 décembre pour les législatives et le 1er tour des présidentielles, et plus tard pour le deuxième tour des élections présidentielles au cas où il y aurait un deuxième tour. «Au niveau de la Majorité, nous apportons notre soutien à la CENI par rapport à ce chronogramme et nous ferons tout ce qui est à notre pouvoir pour que la CENI puisse exécuter ce programme parce qu’il y va de l’intérêt du Niger ; il y va de l’intérêt de la Majorité que les élections nationales puissent avoir lieu au Niger. Et particulièrement les présidentielles, car pour nous c’est l’occasion pour le Niger de connaitre pour la première fois une alternance démocratique ; donc un passage de témoin d’un président démocratiquement élu à un autre président démocratiquement élu. Nous pensons que c’est quelque chose de particulièrement important pour notre pays. Et nous, au niveau de la Majorité, nous allons nous battre pour que ce programme qui a été émis par la CENI soit exécuté. Nous serons très vigilants pour attirer l’attention de la CENI dans le cadre qui est prévu à cet effet là, c’est-à-dire au niveau du CNDP dans le cas où nous pensons qu’il ya des dérives» a indiqué le Coordonnateur national de la MRN.
Pour le reste, a-t-il souligné, la CENI va passer à une autre phase où la Majorité a accepté volontairement d’être minoritaire avec 5 représentants, l’opposition avec 5 représentants et les non affiliés 2 représentants. Sur douze représentants des partis politiques à la CENI, la Majorité n’aura que 5 représentants. «Nous avons accepté cela pour montrer à tous notre bonne foi, pour que tout le monde participe à ces élections, pour que tout le monde œuvre pour que les choses se passent correctement parce qu’il y va de l’intérêt du Niger » a conclu M. Alkassoum Indatou.
Quant au Coordonnateur de l’APR, il a souligné que les deux regroupements politiques sont ensemble et ont une uniformité de vues sur cette question. Par rapport à l’élaboration du fichier électoral, M. Moussa Harouna a souligné qu’ils ont eu à écouter l’opérateur technique, qui les a rassurés que l’ensemble des
séquences mises dans le chronogramme seront rigoureusement respectées, tel que la CENI l’a proposé. «La technologie qu’ils ont proposée est une technologie qui a été testée, qui a été démontrée et qui intègre un certain nombre de manquements antérieurs qu’il ya eus dans d’autres pays parce que ce n’est pas la première fois que GEMALTO intervient dans le système électoral. Cet opérateur a intervenu dans beaucoup de pays, et je crois qu’il en tire les conséquences sur les autres pays pour corriger et permettre que tout se passe très bien. Donc c’est pour dire que nous agréons cette phase d’enrôlement. Les équipes seront présentes pendant quinze jours de manière fixe dans toutes les localités. Nous disons qu’en quinze jours, tout électeur qui a le désir de se faire enrôler va le faire » a dit le Coordonnateur de l’APR.
Etant donné que l’élection n’aura lieu que dans un an, M. Moussa Harouna estime que tout parti sérieusement organisé, qui veut aller au combat a largement le temps de se préparer en conséquence pour que cela se passe correctement. «Dans le chronogramme, il ya trois acteurs. Il ya les partis politiques. Donc chacun est libre ; chacun a le droit d’y aller ; chacun n’est pas obligé. La CENI a l’obligation, puisque c’est son chronogramme, de respecter strictement ce qu’elle a dit dans son plan d’action. Et nous pensons que le gouvernement apportera les moyens nécessaires pour que la CENI ne se plaigne pas d’insuffisance ou de manque de financement pour pouvoir mener les activités. Je pense que les trois acteurs là vont travailler en synergie pour que tout se passe très bien et pour qu’au moins pour la première fois, nous passions à une transition démocratique, pour que tous les délais constitutionnels soient rigoureusement respectés, et la séquence des élections telle que mise dans le chronogramme soit strictement respectée, pour qu’il n’y ait pas de manipulation quelconque ou d’incompréhension quelconque. Chaque parti politique a le droit d’y participer et l’inclusion est ouverte. Le consensus, ce n’est pas une question de positionnement sur un camp ; le consensus c’est de faire un rapprochement. Et je crois que la Majorité est toujours disposée à discuter, et à écouter tout le monde. La volonté d’aller vers le consensus existe, mais il faut que les acteurs soient prédisposés pour qu’il y ait ce consensus là» a conclu le Coordonnateur de l’Alliance pour la République.
Oumarou Moussa(onep)