Ils s’appelaient Salissou Moussane né vers 1981 à Zinder ; Hadi Nouhou né vers 1985 à Niamey ; et Abass Hamidou, Technicien informaticien à la RTT. Ils ont tous été froidement assassinés par des bandes de criminels sévissant, ces trois derniers mois à Niamey, précisément au quartier Kalley-Est et dans la Ceinture verte. Leurs meurtriers n’ont pas encore fini de savourer leur macabre victoire que les services de la Police Judiciaire de Niamey, sous la conduite du Commissaire Rabiou Daddy Gaoh, sont parvenus de fort belle manière à les mettre hors d’état de nuire. Ils ont été présentés à la presse nationale dans les locaux de la Police Judiciaire. C’est pour célébrer cette prouesse de la Police Nationale sur les semeurs de la mort, que le ministre d’Etat en charge de l’Intérieur et de la Sécurité Publique, M. Mohamed Bazoum, s’est rendu en personne, vendredi dernier, dans les locaux de la Direction Générale de la Police Nationale (DGPN) pour louer les mérites de nos bérets noirs et leur rendre un vibrant hommage. Dans un point de presse qu’il a animé à cette occasion, M. Mohamed Bazoum a fait la genèse de ces trois crimes, avant de se pencher sur la criminalité en général à Niamey, et les moyens mis à la disposition de la Police Nationale pour la combattre efficacement.
Selon le ministre d’Etat, la Police Judiciaire après plusieurs mois de travail inlassable a pu mettre la main sur les meurtriers des trois personnes citées plus haut, et a pu démanteler les réseaux qui sont à la base de ces activités criminelles. « La ville de Niamey est en train de se développer géographiquement, elle est en train de s’étendre considérablement, et il se pose un grand défi auquel nous ne pouvons répondre que par l’accroissement des moyens que nous sommes en mesure de donner à la Police ainsi que l’accroissement de ses effectifs. Et à cet égard, je peux donner un certain nombre de chiffres qui peuvent indiquer l’évolution qu’il y a eu.
S’agissant des moyens roulants, la DPCU ne disposait, il y a dix ans de cela, que de trois (3) véhicules ; aujourd’hui elle dispose de plus de soixante (60) véhicules. C’est parce que nous avons pu accroître les moyens, peut-être pas à la hauteur de l’accroissement de la ville et des défis sécuritaires qui se posent à nous, mais de façon conséquente, que la Police Judicaire est à mesure de se projeter et faire en sorte qu’on mette la main sur des meurtriers. Nous avons pu faire en sorte que les réseaux des criminels soient démantelés, les criminels sont à la Police Judiciaire et vont bientôt être déférés en justice pour aller très certainement en prison. Ce dont nous nous réjouissons», a ajouté M. Mohamed Bazoum.
Le ministre d’Etat a souligné que ces derniers mois, ont été aussi marqués par d’autres formes d’agissements criminels, d’autres formes de criminalités. Il a particulièrement cité deux. «Les agressions avec coupe-coupe sur les motos ; entre les mois de janvier et d’août, pas moins de 1116 motos ont été volées et le plus souvent à l’issue d’agressions violentes notamment l’utilisation d’armes. Cela concerne tout le territoire de Niamey, mais en particulier la zone de la Ceinture verte et tous les quartiers périphériques où nous n’avons pas une alimentation suffisante en électricité. Il y a aussi plusieurs cas de vols à l’arrachée de portables et de sacs sur les femmes et les personnes vulnérables aux alentours du Grand marché, et dans le centre de la ville en particulier. Et là également, la Police Judiciaire vient d’avoir des résultats qui méritent d’être portés à la connaissance de l’opinion. C’est ainsi que nous avons aujourd’hui plus de vingt (20) personnes qui ont été arrêtées et qui participaient des réseaux des voleurs qui opèrent aux alentours de la Ceinture verte et dans les quartiers Niamey 2.000, et Bassora. Ce sont vingt sept (27) motos qui ont pu être retrouvées, dont sept avaient été l’objet de déclaration de la part de leurs propriétaires, et qui tous ont dit à la Police que ces motos leur ont été arrachées à la suite d’agressions. Il ne s’agit pas de vols perpétrés dans des circonstances où le propriétaire de la moto n’est pas présent, ou des vols ordinaires. Mais il s’agit de vols avec actes d’agression et utilisation d’une violence qui conduit au meurtre», a dit M. Mohamed Bazoum.
Le ministre d’Etat a ajouté que si la Police Nationale a eu ces résultats, c’est parce que le gouvernement a amélioré de façon substantielle les capacités d’opération de la Police avec les moyens de déplacement mis à sa disposition. «Nous sommes passés en dix ans de 3 véhicules à 60 véhicules, c’est un accroissement de 15 fois des capacités de la Police en particulier. Nous avons sur les six premiers mois de l’année déployé 1984 patrouilles et 301 opérations coup de poing qui ont permis l’arrestation de 5.145 individus pour vérification d’identité, et l’arrestation de 746 individus interpelées et déférées au Parquet, car impliquées dans plusieurs affaires de délinquance», a indiqué M. Mohamed Bazoum.
Revenant sur le cas des meurtres, le ministre d’Etat a dit que la première personne tuée au quartier Kalley-Est était intervenu pour sauver une vie humaine objet d’agression de la part de ceux qui se sont par la suite retournés contre elle pour la tuer. Il a ajouté que les deux autres sont des cadres.
«L’un est un Appelé du service civique national, un étudiant de l’université qui prépare un Master, un jeune qui a tout son avenir devant lui et qui s’est retrouvé sur sa moto à aller d’un quartier à un autre dans la ville de Niamey ; entre Talladjé et le centre de la ville. Ce n’est pas un endroit où à priori, on aurait pu penser pouvoir faire l’objet d’une agression qui vous emporte tout simplement la vie ; et l’autre, qui est un cadre de la Radio Télévision Ténéré, un de vos confrères par conséquent, et nous avons-nous aussi été particulièrement affectés par l’émoi ressenti par la population, et nous avons été sous la pression de la demande de sécurité des populations. Je suis très heureux de pouvoir dire que pour ces cas symboliques nous avons pu avoir des résultats. Et la Police va continuer à faire son travail.
Même sur les autres cas de meurtres qui n’ont pas la même portée symbolique que ces trois là, et ce travail va se poursuivre avec l’engagement du Président de la République, du Premier ministre et du gouvernement» a dit le ministre d’Etat. Il a relevé avec regret que sur ces trois cas de meurtres, les criminels ont pu écouler les motos des victimes. Toutes ces motos ont été récupérées aux mains des receleurs. «La conviction des services de sécurité est que tous ces jeunes qui tuent facilement et de façon si cruelle, agissent sous l’emprise de la drogue. Ce qui nous ramène à l’autre aspect de la mission de la Police. C’est l’occasion pour moi de réitérer l’hommage que j’avais déjà rendu au service en charge de la lutte contre les trafics, l’OCRITIS, en particulier. Ce combat pour la sécurisation de la ville de Niamey est un combat que la Police mène de front avec la lutte contre la drogue et les trafics connexes», a conclu M. Mohamed Bazoum.
Oumarou Moussa(onep)