Alors que les grands lutteurs de la sélection de Tahoua, tels que Yahaya Kaka et Lawali Dan Tambey mordent le sable de l’arène de Niamey, c’est un jeune veinard de 26 ans qui porte l’espoir de la région, à cette 42ème édition du Sabre national. De taille moyenne, teint noir, musclé et athlétique, avec un poids de 80kg, Assoumane Bizo est l’un des trois lutteurs encore debout de l’écurie de l’Ader après 3 journées de compétition. Il nourrit de l’ambition pour le sacre final.
Natif du village de Moza dans la commune rurale de Bambey (région de Tahoua), marié et père d’un enfant, Assoumane est exodant en Côte d’Ivoire où il exerce le commerce. Il a appris la lutte traditionnelle sur le sable d’Adjamé à Abidjan avec des jeunes locaux et d’autres expatriés africains. «Nous partons dans un espace sablonneux d’Adjamé. Nous passons du temps à nous amuser, à jouer à la lutte traditionnelle», indique le jeune lutteur. C’est de là qu’il tient le pseudo de Karkadaou (le coriace), pour sa belle réputation. Il fit ensuite connaissance des redoutables Yahaya Kaka et Dan Tambey, (exodants eux aussi). Ces derniers, l’encadrent d’ailleurs jusqu’ici et constituent des sources d’inspiration pour lui tout comme pour les autres jeunes lutteurs. «Ce sont eux qui me conseillent, ici en compétition au pays et là-bas à Abidjan», a-t-il dit.
Dans l’arène, Karkadaou (le coriace) allie force et technicité face à ses adversaires. Hier, lors de son combat de la troisième journée face à Hafizou de Tillabéri, il a réussi à sortir à deux reprises des situations inquiétantes. Il se fait d’abord prendre par le pied pendant quelques secondes sans perdre l’équilibre et s’est ensuite montré vigilant contre une tentative de ramassage de pieds. A sa seule offensive, au bout de la première partie, Assoumane divertit son adversaire du jour, le contourne de dos et le ceinture avec les bras avant de le fléchir de force, le genou en premier.
Karkadaou est venu, pour sa toute première fois, en sélection régionale pour le Sabre national à l’édition précédente de Maradi où il n’a perdu que trois combats. «Cette compétition est pleine de suspens, de surprises, d’incertitudes. La chance compte et le soutien des proches et du public rassure. J’aimerai être une légende. Je prie et je m’entraine pour y arriver», affirme Karkadaou.
Ismaël Chékaré(onep)