Le jeûne du mois béni de Ramadan bat son plein à Agadez. A ce stade où la deuxième décade tire à sa fin, les gens sont préoccupés par les habits de fête. Déjà, les marchés et certaines boutiques sont saturés d’habits, appelés communément prêt à porter. Chez les tailleurs bien que l’ambiance soit timide, la pression est bel et bien présente. Le casse-tête ici c’est le respect des rendez-vous avec les clients. Pour être sûr d’avoir ses habits à temps, certains clients, notamment les femmes et les enfants, se pressent pour déposer leurs coutures.
Après l’accomplissement des bonnes œuvres religieuses, la communauté musulmane dans son ensemble entame les quelques jours restants et prépare conséquemment la fête de Ramadan. Tous attendent le dernier jour pour célébrer la fête de l’aïd el-fitr, correspondant à la fin du jeûne, appelé en haussa «Karamar sallah». Le jour de la fête de Ramadan, il est recommandé à tous les musulmans qui en ont les moyens de porter des habits neufs, à défaut, une très bonne tenue vestimentaire bien propre. A cet effet, et dans la plupart des cas, le recours à la couture est à l’ordre du jour.
A l’approche de la dernière décade, les ateliers de couture s’animent, une ambiance règne dans ces endroits. L’affluence des clients est au rendez-vous. Les commandes fusent de toute part parce que chacun voudrait, le jour de fête, porter son habit. Les tailleurs font ces dernières années face à une sérieuse concurrence, notamment celle des vendeurs des ‘‘prêt à porter’’.
Pour ce Ramadan 2024 à Agadez, beaucoup de tailleurs attendent encore la clientèle. Malan Moustapha, un jeune tailleur s’indigne du manque de clientèle. « Les années antérieures, c’est la période pendant laquelle on commence à être débordé. Déjà nous recevions les premiers clients », dit-il. Il a souligné que dans les années antérieures, il a déjà arrêté de recevoir les tissus des clients à la même période.
La situation semble être similaire chez Samaila Aboubacar, un couturier pour les femmes résidant au quartier Indoudou d’Agadez. Selon lui, cette année, la situation est un peu compliquée. « Nous n’avons pas des clientes, contrairement aux années passées. Par le passé, au 10ème jour, en tout cas avant même la quinzaine, du mois béni de Ramadan, les réceptions de coutures n’étaient pas acceptées. Cette année, les clientes viennent au compte goûte », explique M. Samaiala.
Il faut comprendre que notre pays traverse un contexte difficile, assorti des sanctions imposées pendant 7 mois par certaines institutions. Aussi, aujourd’hui, l’activité fait face à la concurrence avec les prêts à porter.
Hadi Oumarou (stagiaire) ONEP Agadez