La fête de Ramadan consacre la fin de vingt neuf (29) ou trente (30) jours de privation de manger et de boire pendant toute la journée chez les musulmans. Cette période appelée jeûne est un moment privilégié de dévotion et de multiplication de bonnes œuvres. Elle est aussi un moment de dépenses souvent ostentatoires. Bref, elle saigne les économies des chefs de famille avant d’arriver aux préparatifs de la fête. Là aussi les impératifs ne baissent jamais les bras. Le chef de famille est pris en tenaille entre l’achat des habits de fête pour les membres de la famille et surtout la sempiternelle question d’acquisition des poulets ou pintades pour le repas du jour de la fête. Sur les différents marchés de volaille de la capitale tels que Wadata ; ex petit marché ; nouveau marché ; harobanda, la spéculation est déjà en marche. A longueur de journée, les usagers de la circulation croisent les véhicules transportant la volaille, en provenance des marchés ruraux vers les différents points de vente. Sur ces lieux, les propriétaires de l’offre (vendeurs) attendent sans inquiétude aucune celles et ceux qui en font la demande (clients). L’offre et la demande légifèrent le marché. Les économistes avaient déjà établi la corrélation étroite qui existe entre les deux données en matière de marché. Maintenant, tout dépend du pouvoir d’achat des citoyens pour voir si l’offre va céder face à la rareté de la demande ou cette dernière va réclamer beaucoup afin que les vendeurs des poulets et pintades puissent tranquillement frotter les mains en faisant des recettes extraordinaires. Toutefois, si les vendeurs de volaille sont optimistes au regard de l’engouement que suscite déjà les préparatifs de la fête de Ramadan à Niamey, il en n’est pas le cas pour ceux qui excellent dans la vente des poulets congelés. Pourquoi ? Eh bien parce que ces derniers jours, ceux qui font le commerce de ces poulets importés ou produits localement ne comprennent que dalle ; ils ont la main sur le cœur avec la reprise des coupures intempestives constatées dans la fourniture électrique. Cette donnée qui s’invite dans la filière vente des poulets congelés est malheureusement aussi valable pour plusieurs autres secteurs d’activité tels que la couture ; la vente des poissons frais qui participent activement dans les préparatifs de la fête de Ramadan.
Hassane Daouda(onep)
31/05/19