La fête de l’Aïd el fitr sera bientôt célébrée au Niger. A Niamey, la population doit faire face à une flambée des prix des produits de première nécessité. Les prix des condiments ont en effet connu une hausse vertigineuse et cela malgré que le gouvernement ait lancé les opérations de vente à prix modérés en début du mois de Ramadan. Dans plusieurs marchés de la place comme celui de Dar es Salam, certains commerçants véreux profitent de cette occasion pour rehausser davantage les prix sans pour autant prendre en compte la situation critique de certains nigériens. Les consommateurs impuissants face à cette situation ne peuvent que s’y conformer. Et malheureusement, cet état de fait se répète chaque année avec toujours les mêmes explications spéculatives.
Au niveau du marché de Dar es Salam, à seulement quelques jours de la fête, on a constaté une hausse considérable des prix des condiments. En effet, le lundi 27 Mai, M. Hama, revendeur dans ce marché, nous explique que les prix ont effectivement connu une hausse depuis quelques temps. Il affirme que le carton de tomate fraiche vendu à 5 000 francs en début du mois de Ramadan est aujourd’hui vendu à 16 000 FCFA soit 2000 voire 2500 FCFA la tasse. Le sceau rempli de tomate fraiche est vendu à 4000 ou 4500FCFA. Le prix du sac de carotte aussi a connu une hausse. Il est vendu à 12000 FCFA et les prix des mesures varient de 200 à 500F alors que c’était vendu en sachet à 100FCFA il y a quelques jours. Le sac de poivron quant à lui est passé de 15000 à 25000FCFA. Et tout comme la carotte, le poivron est vendu à partir de 200 voire 500fCFA. L’aubergine et le concombre sont peu disponibles sur le marché du fait de leur indisponibilité avec la période de chaleur. La pomme de terre est cependant toujours vendue à 25000 FCFA le sac de grande taille et le sac de taille moyenne à 7500F. Mais paradoxalement, le kilo, lui, est vendu à 500F voire même 600F chez certains revendeurs. Quant au sac d’oignon, il est vendu 22500F celui de 100kg et 8000F celui de 50kg ; la tasse d’oignon est vendue à 750F et le seau à 1500F. Les prix de l’oignon par contre n’ont pas vraiment connu de hausse. Cependant, malgré les plaintes des clients, certains commerçants spéculateurs n’hésiteront point à rehausser davantage les prix à la veille de la fête alors que, dans certains pays, c’est dans ces derniers jours que les prix baissent afin de permettre à tout un chacun d’avoir au moins un repas de fête.
C’est ainsi que Mme Moctar Fati, agent de poste, nous affirme qu’elle n’arrive pas à cerner cette augmentation subite des prix. « C’est malheureux vraiment ; je suis venue prendre des condiments afin de m’éviter tout déplacement la veille de la fête, mais je constate que les prix ont dangereusement doublé et cela à tous les niveaux. Qu’en serait-il alors à la veille de la fête ? », a-t-elle dit. Une autre cliente ménagère nous explique que cette situation ne l’arrange pas du tout et risque de chambouler ces plans. Selon elle, s’il faut payer des poulets à des prix chers et ensuite payer les condiments avec cherté, il lui sera difficile de couvrir les autres dépenses. « Mes enfants veulent manger une sauce de pintade accompagnée de ‘wigila’. Avec cette hausse des prix, on se demande finalement quoi faire. Il faut vraiment que les commerçants revoient leurs manières de faire à l’approche des fêtes.»
Rahila Tagou
31/05/19