Dans quelques jours, précisément le lundi 28 Octobre 2024, les scolaires nigériens reprendront le chemin de l’école après trois mois de repos. Néanmoins, cette rentrée scolaire n’est pas une mince affaire aussi bien pour l’Etat qui doit créer les conditions nécessaires pour son effectivité, que pour les parents d’élèves pour qui, la rentrée scolaire rime avec des dépenses (achat de tenues et fournitures scolaires, frais de scolarité pour certains et ainsi que d’autres besoins connexes) dans un contexte difficile. Bref, la rentrée fait appel, pour les parents d’élèves, à de nouveaux « sacrifices ». A Niamey, les rayons des vendeurs d’accessoires scolaires grouillent depuis des jours de monde, chaque parent désirant payer des accessoires de qualité pour son enfant. Ces accessoires inondent les marchés et les coins de la capitale, à des prix souvent abordables, même pour les petites bourses.
Les élèves du secondaire et du primaire vont faire leur grand retour sur les bancs de l’école le 28 octobre prochain. Et pour cet évènement, ils ont nécessairement besoin des fournitures scolaires pour les accompagner durant toute l’année scolaire. La liste des fournitures scolaires est longue. Leur acquisition reste et demeure un challenge annuel pour les parents d’élèves. Pendant cette période, il est question pour les parents de se lancer dans la recherche des accessoires de classes adéquats, correspondant à la demande de leurs enfants. A cet effet, outre l’achat des cahiers, livres et stylos, les parents doivent également fournir les sacs à dos, les tenues scolaires et de sport, ou encore des gourdes à leurs enfants. C’est ainsi que les marchés et certaines grandes avenues de la capitale sont quasiment occupés, voire totalement inondés de vendeurs et revendeurs de sacs et de gourdes. Partout, dans les marchés et aux abords des voies, on trouve des attroupements de clients qui choisissent avec attention des sacs et des tenues pour leurs enfants. Car la qualité des produits scolaires est un critère de choix important pour les parents et même pour les enfants.
Chez Alkairou, vendeur de sacs à dos au grand marché de Niamey, l’ambiance est au rendez-vous : des parents d’élèves défilent à longueur de journée. Certains d’entre eux sont d’ailleurs accompagnés par leurs enfants, une façon de les responsabiliser dans le choix. Alkairou précise qu’il vend les sacs et les gourdes à des prix abordables. Les prix des sacs varient de 5.000F CFA à plus et les gourdes de 1.500F à plus. Il confie que cette année les prix des fournitures sont en baisse comparativement à l’année dernière. « Cette année, il y a eu beaucoup de changement par rapport à l’année passée. En effet, à cause de la fermeture des frontières l’année passée, les fournitures étaient devenues chères car on n’avait pas eu nos cargaisons, donc, il n’y avait pas eu de nouveaux modèles. Sur tous les marchés, il n’y avait que les anciens modèles de sacs qui étaient disponibles et les marchands travaillaient avec leurs anciens stocks et d’autres n’avaient même plus de marchandises. Il a fallu qu’ils achètent auprès de leurs collègues. Mais cette année, il y a eu beaucoup de nouveautés. Avec tout cela, il n’y a pas eu un grand changement en terme de prix, mais les clients viennent pour s’en procurer. Tant que les fournitures parviennent à rentrer dans le pays, chaque parent d’élève aura ce qu’il veut en fonction de ses moyens », a-t-il indiqué.
M. Alkairou se plaint de la clientèle. « Mais, malgré leurs efforts pour satisfaire les clients, ils en demandent encore plus. Le problème c’est surtout ces parents qui ont 3 à 5 enfants. Quand ils viennent pour les fournitures de leurs enfants, ils le font en même temps et cherchent à ce qu’on leur casse les prix. Pourtant, nous aussi on ne gagne pas grand-chose dedans. Par conséquent, je leur conseille de préparer la rentrée de leurs enfants longtemps à l’avance et de payer les fournitures petit à petit pour éviter les éventuelles surprises », a-t-il conseillé.
M. Idrissa, un parent d’élève est venu accompagner de ses filles pour acheter des fournitures. « Mes trois filles ont pu avoir chacune le sac de son choix ; les deux m’ont coûté 8.000 F chacun et le troisième 7.000F CFA. L’essentiel pour moi c’est que mes enfants ne manquent de rien comme fournitures. Et Dieu merci, j’ai pu tout payer à des prix abordables », se réjouit-il.
Zoubeirou Ayouba, un autre vendeur de sacs aux alentours de la Maison des Jeunes et de la Culture Djado Sékou de Niamey se réjouit de la forte demande des sacs à cette période. Il dit disposer de toutes les catégories de sacs à des prix défiant toute concurrence. Il propose des sacs de haute qualité, de qualité moyenne et des sacs de friperie. « J’évolue depuis au moins 15 ans dans la vente des sacs et le seul problème que je rencontre c’est par rapport au transport des articles. Sinon, avec les clients, on arrive toujours à s’entendre ; peu importe le prix, le client ne repartira pas les mains vides. On fait de notre mieux pour servir tous nos clients. Nous avons des sacs de 4.000 F, 5.000 F voire 15.000 FCFA. Les prix varient selon la qualité et la matière. Pour cette année, les clients ne se plaignent pas trop comme l’année passée, car les articles sont disponibles et on arrive à se ravitailler jusque-là sans problème. Il n’est toujours pas facile d’acheminer les articles jusqu’ici, mais c’est mieux que l’année passée », a-t-il affirmé.
Installé à côté du hangar de Zoubeirou, Ibrahim Zazi expose et vend des gourdes pour enfants. « Je suis installé ici aux côtés des vendeurs de sacs parce que je sais que les clients, après avoir acheté les sacs pour leurs enfants, auront besoin de gourdes et tasses à goûter. Dieu merci, ma technique marche bien», dit-il, le sourire aux lèvres. Le jeune revendeur explique que les prix des gourdes varient de 2.000F CFA à 4.000 F CFA et les tasses de goûter se vendent de 2.000 F CFA à 7.000 F CFA. Muni d’un sachet en main, Abdoul Samad s’est arrêté chez Ibrahim, un commerçant de sacs à dos. Il apprécie les articles car, estime-t-il, les prix sont abordables. « Il y a eu beaucoup de changement par rapport à l’année passée. Aujourd’hui, j’ai payé 2 complets de gourdes et tasses à goûter pour les enfants et ça m’a couté 9.500F CFA le complet. Alors que l’année passée, j’avais payé une seule gourde à 5.500F CFA », dit-il.
Affluence timide au niveau des vendeurs de tissus
Dans cette phase des préparatifs de la rentrée, les vendeurs de tenues scolaires ne sont pas restés en marge. Presque tous les établissements de la capitale exigent aux élèves le port de la tenue scolaire. Mais, du côté des marchands de tissus, le marché est à moitié vide. Selon Yacine, un vendeur de tenues scolaires au grand marché de Niamey, l’affluence des clients est timide pour le moment. Il explique cela par le fait que les responsables d’établissements scolaires passent leurs commandes à l’approche de la rentrée. « Pour l’instant, il n’y a pas assez d’engouement autour des vendeurs de tissus. Comme les élèves ne portent pas la tenue dès la rentrée, certains parents préfèrent attendre quelques semaines après la rentrée pour payer les tenues de leurs enfants. Mais quand même, je reçois des commandes provenant des Directeurs ou Fondateurs des écoles qui achètent en gros pour revendre aux élèves de leurs établissements », a-t-il notifié. Yacine fait savoir qu’il dispose de différents types de tissus en plusieurs couleurs et les prix varient selon la qualité du tissu. « Il y’a des tissus dont le mètre se vend à 1.000F CFA, d’autres se négocient à 1.500F voire 2.000F CFA. Le complet se vend à partir de 3.000F jusqu’à 4000F CFA. Et celui du pantalon de 1.500F à 1750F CFA. Dieu merci, j’arrive à gagner ma vie dans ce commerce. Je peux vendre plus de 5 rouleaux de tissu par jour », a-t-il ajouté.
Les vendeurs de tenues de sport aussi tirent leur épingle du jeu. L’Education Physique et Sportive (EPS) occupe une place de choix parmi les matières scolaires. C’est ainsi que chaque élève doit se procurer une tenue appropriée pour cette matière. « À chaque rentrée, les parents d’élèves ou les élèves eux-mêmes viennent pour acheter leur tenue de sport. Toutes les couleurs sont disponibles. La couleur de la tenue dépend du niveau de l’élève, chaque classe a sa couleur particulière. Ce qui fait qu’à chaque rentrée, les élèves achètent une nouvelle tenue. Cela est à notre avantage car nous arrivons à faire un bon chiffre d’affaires pendant cette période », confie un commerçant de maillot au grand marché.
Mariama Souley (Stagiaire)