Le Directeur Général de la société Riz du Niger (RINI), M. Seydou Asman a rencontré, le mercredi 21 Septembre 2022, les unions des producteurs de riz local de Saga (région de Niamey) et de Sébéri (région de Tillabéri). Objectif de cette initiative est de prendre contact avec les producteurs et s’enquérir de leurs difficultés qui, pour l’essentiel s’organisent autour de la production de riz afin d’en trouver des solutions idoines. Dans cette optique il s’est rendu sur les sites d’expérimentation de production de riz où, les résidus de la cosse de riz brulé par l’usine de cogénération (FBG 300) de Kirkissoye sont utilisés comme produits de substitution à l’engrais.
A l’issue des échanges entre le directeur général et les riziculteurs, on retiendra que la filière riz au Niger rencontre des problèmes à pratiquement tous les niveaux, chacun tendant à se répercuter sur l’autre. A Saga comme à Sébéri, les mêmes préoccupations ont été mises en exergue par les producteurs. Il s’agit notamment : de la cherté de l’engrais (30.000 voire 35.000fcfa le sac) ; le coût de l’énergie et de l’eau, l’inadaptation des décortiqueuses qui font perdre beaucoup de riz en raison de la déperdition lors des séances de battages et l’invasion de certaines parasites (vers) qui nuisent souvent à la production. A cela s’ajoute les difficultés d’écoulement face à la concurrence du riz importé qui accroissent les problèmes de trésorerie des paysans et des coopératives qui ont alors plus de difficulté pour acheter à crédit l’engrais, payer leur facture, ce qui va retarder les mises en culture, peser sur les niveaux de production et accroitre les impayés. Cependant, la préoccupation majeure de ces riziculteurs reste liée au bas prix d’achat (15.000 FCFA proposer le RINI) contre 17.500 voire 20.000 FCFA par les acheteurs de certains pays voisins.
Notons qu’en amont, à chacune des étapes, le directeur général du RINI a expliqué aux producteurs qu’un financement de plus de 400 milliards de FCFA sera bientôt investi dans la filière riz afin que, d’ici 2030 l’autosuffisance alimentaire en riz soit une réalité au Niger. A cet effet, il a exhorté les riziculteurs à produire le riz pour les nigériens car a-déploré M. Seydou Asman, il est inconcevable que ce qui est destiné pour les nigériens se retrouve vendu à des étrangers. Pour le directeur général, la bonne politique c’est : produire et manger chez soi. Il a, à cet effet, mentionné l’importance d’une responsabilité partagée entre la société Riz du Niger et les riziculteurs pour atteindre l’objectif d’autosuffisance alimentaire en riz d’ici 2030 comme prévue dans le programme du Président de la République du Niger. Cela tout en rassurant les riziculteurs que toutes leurs inquiétudes seront prises en compte. Relativement au prix d’achat du riz paddy par le RINI, il a convié les riziculteurs à se mettre d’accord sur un prix avec le concours de la Fucopri tout en les rassurant que, la société va s’en tenir à leur décision afin qu’ils puissent pleinement profiter de leur labeur.
Abordant dans le même sens, le président de la Fédération des Unions de Coopératives de Producteurs de Riz au Niger, M. Yacouba Ayouba a rassuré les riziculteurs quant à la bonne volonté du directeur général de la société riz du Niger à prendre en compte toutes les préoccupations afin que cela profite aux deux parties. Il a par ailleurs invité les riziculteurs à s’acquitter de leur dettes et redevance. Car a dit M. Yacouba Ayouba, si aujourd’hui les rizières souffrent de manquent d’engrais, c’est bien à cause des impayés. «Nous avons 700 millions de franc d’impayés, comment allons-nous payer de l’engrais et approvisionner les coopératives, si nous ne remboursons pas les dettes des banques. Il ne faut pas seulement voir la société le Riz du Niger, nous même riziculteurs devraient changer notre comportement» a nuancé le président du Fucopri.
En effet pour s’approvisionner en engrais, les riziculteurs prennent à crédit l’engrais auprès des coopératives qui s’approvisionnent auprès de la fédération. Le remboursement se fait la plupart du temps en nature ; en paddy soit deux sacs de paddy pour un sac d’engrais. Mais malheureusement malgré cette facilitation, certains riziculteurs peinent à rembourser leur dette.
Pour rappel, le Niger a récemment lancé une stratégie nationale de développement de la riziculture (SNDR) au Niger avec comme objectif contribuer à une augmentation durable de la production du riz en quantité et en qualité afin de satisfaire à long terme les besoins et les exigences des consommateurs nigériens. Et aussi, envisager de l’exporter sur les marchés sous régionaux et internationaux. C’est pourquoi la direction générale de la société le Riz du Niger a pris les devants pour aller à la rencontre des producteurs.
Rahila Tagou(onep)