
M. Bakary Yaou Sangaré (au centre)
A l’occasion de la célébration du 62e anniversaire de la Journée Mondiale de l’Afrique, le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur, M. Bakary Yaou Sangaré, a présidé, mercredi 28 mai 2025 à Niamey, une réunion d’échanges autour du panel ‘’l’Afrique, et la Confédération des États du Sahel ‘’. C’était en présence du Doyen du Corps diplomatique africain, l’ambassadeur de la République Arabe d’Égypte, SE Sayed Mohamed Ahmed, et du Doyen des ambassadeurs AES également l’ambassadeur de la République du Mali au Niger, SE Younoussa Barazi Maïga.
Ces échanges autour de l’Afrique et l’AES visent à ouvrir un espace de réflexion et de dialogue sur le rôle que peut jouer l’Afrique dans un monde en transition, sur la voie d’un ordre mondial plus juste, plus équitable et plus inclusif. Au cours de cette journée, les diplomates ont été édifiés sur la vision des trois Chefs d’Etat de l’AES, le rapport entre les pays de l’AES et la CEDEAO, et celui entre ces pays et l’Afrique.
Dans son intervention au cours de cette rencontre, le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur a rappelé que cette célébration devait se tenir le 25 mai: date historique de la création en 1963 de l’Organisation de l’Unité Africaine, actuelle Union africaine. « Cette date a été reportée exceptionnellement le 28 mai car les pays membres de la Confédération des États du Sahel étaient à Bamako pour une réunion de concertation avec la CEDEAO dans le cadre de la mise en œuvre de notre vision de la région sahélienne en matière de développement économique. Ce décalage ne diminue en rien l’importance que nous accordons à cette journée. Bien au contraire, il témoigne de notre engagement actif et de notre mobilisation permanente de concilier l’action régionale à la fidélité de notre héritage panafricain », a-t-il expliqué.
Pour M. Bakary Yaou Sangaré, cette journée nous offre l’occasion de rendre un hommage aux pères fondateurs de cette organisation continentale qui doit œuvrer à l’émancipation du peuple africain. « Cette journée historique nous donne également l’opportunité de réaffirmer notre attachement à l’Union Africaine ainsi que notre engagement à œuvrer pour la souveraineté totale de l’Afrique », a-t-il déclaré.
Selon le Chef de la diplomatie nigérienne, plus de 62 ans, l’Afrique est toujours en quête de sa pleine souveraineté. « Elle peine encore à se libérer du joug néocolonialiste et de la domination occidentale. A cet égard, la Confédération des États du Sahel semble montrer la voie à suivre pour l’avènement d’une Afrique libre, digne, souveraine et prospère. Ses actions s’inscrivent résolument dans la continuité de la lutte anticoloniale et panafricaine pour la liberté, la justice et l’indépendance des États et des peuples », a ajouté le ministre des Affaires Étrangères, de la Coopération et des Nigériens à l’Extérieur.
Pour le ministre Bakary Yaou Sangaré, la Confédération des États du Sahel s’inscrit dans une dynamique de refondation. « En effet, en se regroupant et en mutualisant leurs moyens et leurs efforts, les trois pays ont fait le choix courageux d’une intégration plus étroite, fondée sur le principe de souveraineté, de résilience, de sécurité et de prospérité partagée. L’AES est une réponse endogène aux crises multiformes qui secouent le Sahel, une plateforme de convergence politique, économique et sécuritaire mais aussi une affirmation claire pour la capacité des pays africains à prendre leurs destins en main avec lucidité, responsabilité et dignité pour le bien-être de leurs peuples », a-t-il précisé.
Abondant dans le même sens, le Doyen du Corps diplomatique africain, l’ambassadeur de la République Arabe d’Égypte, SE Sayed Mohamed Ahmed, a dit que les réparations ne sont pas un luxe moral. « Elles sont une exigence de justice, un acte de vérité et un fondement pour la réconciliation universelle. Elles ne se limitent pas à une compensation financière, elles doivent s’incarner dans la restitution des biens culturels spoliés, dans l’effacement des dettes iniques, dans l’inclusion des histoires africaines dans les curricula mondiaux, dans l’accès équitable au commerce et à la technologie », a-t-il indiqué.
Pour sa part, le Doyen des ambassadeurs AES, l’ambassadeur de la République du Mali au Niger, SE Younoussa Barazi Maïga, a souligné que la justice que revendiquent les Africains ne se bâtit pas sur la revanche mais sur une réhabilitation : « celle de notre histoire, de nos cultures, de notre humanité ». « La justice ne saurait être réduite à des gestes ponctuels, elle doit s’incarner dans des engagements concrets : restituer ce qui a été pris, réparer ce qui a été détruit et reconnaître ce qui était nié. La justice pour les Africains passe par la valorisation de nos langues, la maîtrise de nos ressources et la défense de notre modèle, de nos civilisations », a ajouté l’ambassadeur du Mali au Niger.
Abdoulaye Mamane (ONEP)