Dans le cadre de la dynamisation de l’administration publique, le Premier ministre, Chef du gouvernement, SE Ouhoumoudou Mahamadou, a rencontré hier matin dans la Salle des banquets de la Primature, les secrétaires généraux des Ministères. Il s’est agi au cours de la rencontre d’aborder sans complaisance les maux qui miment l’administration publique, et faire des propositions visant à améliorer les services qui sont offerts aux populations en vue d’atteindre les objectifs du gouvernement à travers la mise en œuvre du programme de renaissance 3 initié par le Président de la République.
Le Chef du gouvernement a de prime abord rappelé que le programme de renaissance 3 est le cadre d’orientation en matière d’élaboration et de mise en œuvre des politiques publiques du gouvernement du Niger. Ce programme a-t-il indiqué, contient des engagements sur lesquels le peuple nigérien a porté son choix sur SE Mohamed Bazoum afin d’assurer les plus hautes fonctions du Président de la République pour un mandat de cinq ans. Le Chef du gouvernement a demandé aux uns et aux autres de s’organiser pour réussir la concrétisation de ces engagements en vue de consolider les acquis et de poursuivre le progrès dans les domaines économique, social et politique. L’un des engagements forts, précise-t-il, contenu dans le programme de renaissance 3 est le renforcement de la gouvernance administrative à travers l’amélioration de l’efficacité de l’administration publique et de la qualité des services publics fournis aux citoyens. « Cela suppose notamment des engagements en faveur de la bonne gouvernance, de la rigueur, de l’objectivité dans l’évaluation et la promotion des compétences, la dématérialisation systématique des procédures essentielles des gestions financières, administratives et des ressources humaines, l’opérationnalisation effective de budget programme pour renforcer la redevabilité et l’efficacité des administrations publiques, la mise en place d’un répertoire des emplois et des compétences et l’amélioration du pilotage administratif des Ministères », a-t-il affirmé. SE Ouhoumoudou Mahamadou a indiqué avoir initié cette rencontre afin d’éclairer les secrétaires généraux des Ministères sur leurs rôles stratégiques ainsi que les défis de suivi et évaluation.
Le secrétaire général du Haut-Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME), M. Mahmoud Elgou, a dans son intervention défini les missions des secrétaires généraux des Ministères. En effet, pour être secrétaire général, il faut avoir dix ans d’ancienneté à la fonction publique, et cinq à un poste du niveau du directeur général, avoir une connaissance du secteur relevant de ses prérogatives. Il a rappelé que le secrétaire général est au sommet de la hiérarchie administrative. Le secrétaire général est chargé de l’animation, de la coordination, du contrôle et du suivi des actions du Ministère. Il veille également à l’unité d’actions dans la conception et l’élaboration des décisions ainsi que leurs mises en œuvre. Le secrétaire général assiste également le ministre dans la mise en œuvre du suivi et l’évaluation de la politique.
Par ailleurs, le secrétaire général du HCME a relevé un certain nombre d’outils et des pratiques pouvant permettre aux secrétaires généraux d’assumer leurs fonctions. Il s’agit entre autres de s’approprier des documents d’orientation stratégique à savoir la DPG qui est une déclinaison du programme du Président de la République ; ils doivent également s’approprier du PDES ainsi que les politiques sectorielles relatives à son département ministériel, les missions et les attributions. Les secrétaires généraux doivent aussi s’approprier du budget programme de leur Ministère ainsi que d’autres outils stratégiques. Le secrétaire général doit faire en sorte que son département ministériel soit doté d’un plan d’action en début d’année qui est validé au cours d’un atelier. Il est aussi important de tout mettre en œuvre pour bannir l’esprit de clan qui peut être un handicap majeur pour le fonctionnement du Ministère et initier des réunions périodiques avec ses proches collaborateurs en vue d’instaurer un climat de confiance entre collaborateurs.
Pour ce qui est des difficultés que rencontrent les secrétaires généraux, il a mentionné entre autres le non-respect de la hiérarchie. Il y a également les secrétaires généraux adjoints qui se plaignent d’être mis en marge de ce qui se passe au niveau des Ministères. Il a été aussi abordé le problème de passeport diplomatique pour les secrétaires généraux, ainsi que la rémunération des secrétaires généraux estimée insuffisante.
Le coordonnateur de la Cellule d’Analyse des Politiques Publiques et d’Evaluation de l’Action Gouvernementale (CAPEG), M. Abdoulahi Garba, a indiqué que dans le cadre de ses missions, les défis auxquels ils sont confrontés sont d’abord les disponibilités des données de qualité. Il a par ailleurs relevé des maux dont souffrent des Ministères qui méritent d’être corrigés. Il a ajouté aussi la mauvaise exploitation des ressources par les Ministères dans le cadre de la mise en œuvre des actions. M. Abdoullahi Garba a expliqué la procédure à suivre pour atteindre ses objectifs en fonction des ressources qui sont mises à leur disposition. Il a également évoqué le problème de suivi qui devrait être observé avec plus d’intérêt.
A l’issue des différentes présentations, les participants ont pris la parole afin de faire des propositions susceptibles d’apporter du changement au niveau de l’administration publique.
Le Chef du gouvernement a aussi donné des instructions en ce qui concerne le respect de la hiérarchie pour que les rapports qui sont élaborés dans le cadre du suivi des actions gouvernementales soient de qualité. Il a rassuré les secrétaires généraux des Ministères de son soutien pour l’accomplissement de leurs missions. « J’ai noté les différentes recommandations qui ont été faites, nous allons voir ce que nous pouvons faire », a conclu SE Ouhoumoudou Mahamadou.
Par Laouali Souleymane(onep)