La ministre du Plan, Mme Kané Aichatou Boulama a séjourné, du 3 au 5 juillet dernier à Paris, où elle a pris part à la conférence des ministres en charge du développement des pays du G5 Sahel et du G7. Cette réunion inédite qui s’est tenue dans les locaux du centre des conférences ministériel français et au Quai d’Orsay a porté sur l’urgence de la situation au Sahel, née des enjeux liés aux multiples défis de même nature qui les rendent à tous points de vue assez complexes.
Des défis engendrés par le manque de perspectives économiques et d’emplois, notamment pour les jeunes et les femmes, la limitation de l’accès aux ressources, aux systèmes de santé et autres services de base comme la justice, la nutrition, l’éducation et la protection sociale. Tous éléments qui résument le concept du développement socio-économique sont entravés dans tout le Sahel par les actions des différentes nébuleuses terroristes et le changement climatique. Il s’est donc agi, à Paris du développement et de la stabilité du Sahel et du partenariat entre le G7 et le G5, pour que les deux organisations agissent de façon coordonnée, afin de traiter les causes structurelles de la fragilité, des inégalités et de la pauvreté au Sahel.
Tous les intervenants à la séance inaugurale, tout comme lors des panels ou lors des discussions en session de travail, ont abondé dans le même sens, reconnaissant qu’il était nécessaire d’adopter et d’approfondir des approches globales qui soient entièrement compatibles avec l’articulation entre action humanitaire, développement et recherche de la paix, avec pour priorité, le développement humain, en accordant une attention particulière à l’autonomisation des femmes et des filles.
Ces questions ont été d’ailleurs au centre de l’intervention de la ministre du Plan, lors du diner de travail, tenu au Quai d’Orsay. Madame Kané Aichatou a appelé l’ensemble du G7 et des pays invités à accompagner davantage le Niger dans ce domaine précis et de façon plus globale, le monde rural, qui demeure dans les pays du Sahel, le principal moteur du développement. Cet appel, la ministre du Plan l’a réitéré lors des entretiens bilatéraux qu’elle a eus successivement avec Madame Maryam Monsef, la ministre canadienne du Développement international, Monsieur Manservis, le Directeur général de DEVCO de l’Union européenne et Monsieur Mark Green, Administrateur de l’USAID. Elle a aussi tenté de convaincre ces différents partenaires du Niger, de poursuivre leurs appuis à notre pays, à travers les différents projets qu’ils financent et qui sont basés dans les zones où malheureusement sévissent des groupuscules terroristes. Pour la ministre, les actes de ces groupes terroristes ne doivent aucunement interrompre ces réalisations qui, à tout le moins, restent salutaires pour nos populations. L’Etat, a dit la ministre Kané Aichatou, a pris toutes les mesures, pour garantir la sécurité dans ces zones et la pérennité des projets de développement en cours.
Les travaux de cette conférence ministérielle G7-G5 Sahel sur le développement ont pris fin, dans la soirée du 4 avril. La réunion, certes, n’a pas débouché sur des engagements financiers immédiats mais la France a pu obtenir, l’entrée du Japon et du Canada, comme observateurs au sein de l’Alliance Sahel, si bien que tous les pays du G7 seront désormais associés. Cette Alliance vise à mieux coordonner l’aide à la région sahélienne. Ses membres se sont déjà engagés, à soutenir plus de 600 projets dans la zone, pour un montant total de 9 milliards d’euros. La France participe à hauteur de 1,6 milliards d’euros sur la période 2018-2022.
Par ailleurs, dans le communiqué final rendu public, à la fin de la réunion, les pays du G7 se sont fixés pour objectif, de diriger davantage l’investissement privé vers l’Afrique subsaharienne, en reconnaissant que le volume des investissements directs étrangers est dix fois plus important que l’aide publique au développement, qui représente 150 milliards de dollars par an. Or l’Afrique ne reçoit que 3% de ces investissements directs étrangers.
Enfin, le communiqué en appelle, à un apport beaucoup plus important des grandes institutions multilatérales, comme la Banque mondiale et ou le Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
Moussa Hamani A/P Ambassade du Niger en France