Le ministre de l’Urbanisme et du Logement, M. Laoual Amadou Maizoumbou, a pris part à la réunion de haut niveau consacrée à l’évaluation de la mise en œuvre du Nouveau programme pour les villes (NPV) qui s’est tenue le 28 avril 2022 à New York aux Etats Unis d’Amérique. Dans son intervention à la réunion, le ministre Maizoumbou a réaffirmé l’alignement du Niger à la déclaration faite par le Représentant Permanent du Malawi au nom du Groupe Africain.
Le ministre de l’Urbanisme et du Logement a ensuite formulé, au nom du Niger, quelques observations en vu de relever les défis auxquels le pays fait face dans le cadre du développement urbain et de l’habitat. Ces défis se résument en quatre points essentiels. Il s’agit d’abord du fort taux de croissance démographique. En effet, le Niger a un indice de fécondité synthétique de 6,2 enfants par femme qui induit une croissance rapide de sa population qui est passée de 3,5 millions d’habitants dans les années 1960 à plus de 24 millions aujourd’hui. La conséquence de cet état de fait est la pression sur les terres agricoles ainsi que les déplacements des populations rurales vers les zones urbaines, provocant ainsi une accélération très rapide de l’urbanisation.
Le second défi du Niger est, selon le ministre Maizoumbou, le faible taux de couverture des centres urbains en outils de planification urbaine. «Ce constat a amené le Président de la République SE. Mohamed Bazoum à prévoir dans son programme politique «Programme de la Renaissance Acte III», l’élaboration et/ou la réactualisation de tous les documents d’urbanisme, la mise en œuvre de programmes opérationnels à titre pédagogique d’éducation urbaine et la gestion urbaine citoyenne», a-t-il souligné. De même, a précisé le ministre, la Déclaration de Politique Générale du Gouvernement du 26 mai 2021 a, entre autres, retenu la réalisation ou l’actualisation de schémas de planification urbaine ainsi que la priorisation de la coordination et de la synergie des différents acteurs. «Mon Département Ministériel s’attelle activement à la mise en œuvre de ces orientations», a précisé M. Maizoumbou.
Le 3ème défi relevé par le ministre de l’Urbanisme est lié au phénomène d’insécurité créé par divers groupes malveillants. Ce phénomène provoque aussi le déplacement des populations de leurs zones d’habitat. «Il est suivi de très près par les plus hautes autorités du Niger», a confié le ministre Maizoumbo assurant que l’Etat a entrepris plusieurs actions en collaboration avec ses partenaires bilatéraux et multilatéraux pour y faire face.
Enfin, le quatrième défi évoqué par le ministre est la récurrence du phénomène des inondations en relation avec le changement climatique et plusieurs autres contraintes. Ces inondations dévastent des milliers d’hectares de champs, d’aires de pâturages et de jardins et engendrent l’effondrement de plusieurs milliers de maisons. «Une première réponse à cette situation est en instance de mise en œuvre dans le cadre du Projet Intégré de Développement Urbain et de Résilience Multisectorielle financé par la Banque Mondiale», devait-il précisé.
Cependant, a précisé le ministre de l’Urbanisme et du Logement, la couverture de nos villes en services sociaux de base et la fourniture de logements convenables sont en deçà des besoins, cela malgré les importants efforts déployés par les autorités du Niger pour la mise en œuvre du Programme pour l’Habitat. «Cet écart, dû à la capacité limitée de financement de l’Etat et des
collectivités locales et au fort taux d’accroissement naturel (3,9%), est malheureusement source d’énormes inégalités vécues par nos concitoyens», a ajouté le ministre Maizoumbou. Il a enfin réaffirmé la détermination du Niger à faire face à ces défis à travers notamment la validation et l’adoption du document de Politique Nationale de Développement Urbain d’une part et en tissant des partenariats nécessaires pour élaborer l’essentiel des documents de planification des centres urbains durant le quinquennat en cours.
Par Siradji Sanda(onep)