Le ministre du Développement communautaire et de l’Aménagement du territoire, M. Amani Abdou a présidé hier matin, à l’Auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires étrangères, la réunion de partages du bilan des interventions des Organisations Non Gouvernementales et Associations de Développement (ONG/AD) au Niger au titre de l’année 2018. Globalement, le niveau de dépôt du rapport annuel d’activité par les ONG/AD se situe à 26% en 2018. Ce taux est en progression de 2% environ par rapport à l’année 2017. Mais il reste encore très faible étant entendu qu’il s’agit non pas d’une option pour les ONG/AD mais plutôt d’une obligation pour celles qui ont au moins une année d’exercice.
Selon le ministère en charge du Développement communautaire l’ensemble des rapports déposés n’ont pas pu être tous exploités. En plus, sur un total de 719 rapports reçus, 331 seulement présentent des données chiffrées soit 46%. C’est dire que 54%, des rapports ne présentent pas de données chiffrées. Les ONG/AD ayant présenté des rapports sans données chiffrées expliquent cet état de fait par la difficulté de mobiliser de ressources financières pour réaliser de leurs activités. Dès lors, il se pose un problème de capacité/dynamique des ONG/AD aussi bien dans l’élaboration du rapport annuel d’activité que dans la mobilisation des ressources. Cet exercice vise essentiellement à maîtriser les activités des ONG/AD intervenant au Niger et surtout de s’assurer de façon formelle de leur contribution à l’atteinte des Objectifs du Développement Durable (ODD). Par ailleurs, il a été constaté que la plus part des ONG/AD interviennent au Niger sans respect de la réglementation en vigueur. C’est pourquoi, le ministère de tutelle s’est engagé à emmener ces dernières à se conformer aux textes régissant leur fonctionnement.
La rencontre s’est déroulée en présence de plusieurs membres du Gouvernement. Au cours de cette journée, les participants ont suivi le bilan des interventions des ONG et AD au Niger au titre de l’année 2018. Cette rencontre d’échanges a pour objectif de faire ressortir globalement les constats, les analyses faites et les conclusions tirées de la contribution des ONG et Associations de Développement dans les actions de développement. « En 2018, nous avons présenté le bilan des interventions des ONG/AD au Niger au titre de l’année 2017. Pour rappel, ce bilan faisait ressortir des faibles performances du secteur, notamment un taux de dépôt de 24% et des réalisations financières de l’ordre de 133 milliards de FCFA reparties dans les différents axes du PDES 2017-2021 », a rappeléle ministre en charge du Développement communautaire.
« Le bilan 2018 a été enrichi tant du point de vue de la collecte des données que de celui de leur exploitation », a-t-il dit, précisant que chaque région, sous la supervision des gouverneurs (ou de leurs représentants) a effectué le bilan des interventions des ONG. Le bilan consolidé a été fait à partir du rapport central et des rapports régionaux. C’est ce document qui a déjà fait l’objet d’une communication en conseil de Ministres que « nous avons le plaisir de partager avec vous aujourd’hui », a-t-il relevé. « En plus d’être une obligation instituée par les textes, pour les ONG/AD, la rédaction et la vulgarisation d’un rapport d’activité est un acte minimal de bonne gouvernance. Dans tout pays, l’Etat définit et met en œuvre des politiques publiques destinées à relever le niveau de vie des populations. Pour y arriver, il a besoin de l’accompagnement des acteurs non étatiques comme les ONG/AD », a déclaré le ministre du Développement communautaire, précisant que les ONG exécutent des activités dans des domaines variés comme l’hydraulique, la santé, l’agriculture, l’élevage, l’environnement, la promotion et l’enracinement de la démocratie et de la bonne gouvernance.
Selon le ministre Amani Abdou l’exploitation des rapports que déposent les ONG/AD permet de mettre en lumière leur contribution à la mise en œuvre des politiques publiques. A la fin des discussions, le ministre Amani Abdou a souligné la nécessité de continuer à échanger avec ses partenaires de développement, tout en insistant sur l’importance de cette démarche d’assainissement dont l’objectif est de créer la synergie d’actions entre eux et le Gouvernement afin de capitaliser leurs actions. Par ailleurs, le ministre Amani Abdou a invité les ONG/AD à avoir un siège physique, à respecter les dispositions relatives à l’embauche du personnel national et étranger, au dépôt du programme annuel d’activité et à la signature d’un protocole de mise en exécution pour tout projet à exécuter.
Mamane Abdoulaye(onep)