Le Premier ministre, Chef du Gouvernement, M. Ouhoumoudou Mahamadou a présidé hier après-midi, à son cabinet, une réunion sur la lutte contre la mendicité. Convoquée par le Chef du Gouvernement suite à une montée en puissance de la mendicité et au retour de certains mendiants dans des pays où ils ont été récemment rapatriés, cette rencontre a regroupé plusieurs membres du Gouvernement et des responsables des institutions de l’Etat concernées par la question. La réunion a constitué un véritable cadre de réflexion et d’échanges fructueux sur ce phénomène qui ternit l’image de notre pays.
A l’issue de la réunion, le Premier ministre s’est félicité des contributions pertinentes apportées par les participants sur cette thématique. Selon lui, les échanges ont permis de mettre en lumière l’existence de cinq (5) catégories de mendiants dont chacune est un cas spécifique. Les cinq (5) catégories sont d’abord, les enfants dans la rue, les enfants utilisés de façon criminelle par des adultes irresponsables, les handicapés, les personnes âgées et les femmes.
Un travail important a été fait, il y a beaucoup de documentations sur le sujet, notamment le forum qui a été organisé sur la mendicité en 2015, ainsi que le récent forum organisé à Matamey dans le canton de Kantché. Tous ces travaux constituent une documentation riche sur les sources et les causes de la mendicité, ainsi que sur les actions à entreprendre. Au titre de ces actions, certaines sont de courts termes et d’autres de moyens termes. «Dans un passé récent, le Niger a fait la Une de l’actualité du fait que la mendicité s’est exportée dans les pays voisins et de façon massive. Et en plus, les mendiants vivent dans des conditions très précaires, souvent dans les rues, sans tenir compte de l’environnement dans lequel ils sont. Evidement cette situation a fait en sorte que l’image de notre pays a été écornée et ternie. Nous avons procédé à des opérations des rapatriements d’un grand nombre de mendiants notamment du Sénégal, de la Cote d’Ivoire, du Ghana et du Benin. Nous avons mis en place un comité à cet effet» a rappelé le Chef du Gouvernement.
Ainsi, cette rencontre sera le point de départ pour une nouvelle stratégie de lutte conte ce phénomène. Cette lutte se fera sur la durée et avec rigueur. C’est pourquoi, le Chef du Gouvernement a notifié que les réflexions seront approfondies en vue d’élaborer un programme global d’éradication de la mendicité. «Nous avons de la matière première qui nous permet d’élaborer ce programme, notamment les documents dont j’ai parlé. Ensuite, il y a des dispositions pénales qui sont prévues aussi bien pour les mendiants que pour les passeurs et même pour ceux qui alimentent les mendiants. C’est dire que par rapport à cela, il faut veiller à ce que la loi soit scrupuleusement appliquée. En plus, nous avons instruit les Forces de Défense et de Sécurité de renforcer les contrôles aux frontières afin d’empêcher aux mendiants de traverser les frontières et les rapatrier dans leurs zones d’origine. En élaborant ce programme d’éradication de la mendicité, nous allons inscrire la lutte contre la mendicité dans le temps. Au lieu de faire des opérations ponctuelles, nous allons nous engager à lutter contre la mendicité dans le temps. Cette lutte concernera aussi bien la mendicité à l’intérieur du pays que celle pratiquée à l’extérieur du pays», a déclaré le Premier ministre.
S’agissant des mesures qui pourraient être prises, la loi sera appliquée dans toute sa rigueur et sans faiblesse aucune. Ainsi, la lutte contre la mendicité sera portée sur plusieurs dimensions et sur plusieurs axes notamment la sensibilisation, l’accompagnement et la sanction comme mesure coercitive. «Dans le cadre de ce programme que nous allons élaborer, il va falloir effectivement penser à créer des centres d’accueil pour les handicapés et les mendiants de façon à ce que lorsqu’ils sont refoulés aux frontières en attendant leur retour dans leurs villages d’origine, qu’on puisse les mettre dans ces centres d’accueil» a conclu le Chef du Gouvernement.
Abdoul-Aziz Ibrahim(onep)