Les soirées complètes finissent en night-club, diraient les connaisseurs. Les boites de nuit sont en effet des véritable cadres de loisir qui s’animent jusqu’à l’aube, généralement les week-ends, au grand plaisir des fêtards noctambules. Ces derniers étaient particulièrement nombreux au réveillon du nouvel an, devant une boite de nuit de renom à Niamey. Pendant que certains repartent, c’est en ce moment que d’autres viennent, en grande partie en couple, à 4h du matin. Le parking de l’allée est comble de véhicules de toutes marques et de toutes gammes, notamment des 4×4 «V6; V8 communément appelée harey-bane et autres voitures de luxe. «Veuillez retourner, prenez l’autre sens ; par là, c’est bloqué», nous lança un jeune homme, au milieu d’une dizaine de voitures. C’était précisément au niveau de Level, l’un des cercles VIP ou enfants des VIP de la capitale. Sur environ 100 mètres, des deux côtés de la voie, il n’y avait pratiquement nulle part où stationner pour les retardataires.
C’était presque pareil, peu auparavant aux environs de 2h du matin, à la devanture de Calypso, où nous n’avions pu garer qu’à côté de l’immeuble El-Nasser. En cette circonstance évènementielle, l’entrée a été un peu rehaussée à 3000 FCFA. L’accueil ici peut paraitre même effrayant, avec trois hommes musclés comme des lutteurs surentrainés qui gèrent la porte. A entendre par là aussi des videurs en cas de pagaille ou de dispute. D’entrée, dans la grande salle, des jeunes, autant de garçons que de filles, se défoulent dans un encombrement total, les bancs et fauteuils tous occupés, ainsi que la piste de danse. Malgré cette fraîcheur de pic d’hiver et la climatisation, il fait chaud, pas au point de suer certes. Du coup, l’on comprend du moins pourquoi les uns, qui semblent être les habitués du lieu, sont habillés légèrement comme en été. Et les autres surpris, vraisemblablement les profanes, ceux qui ne viennent qu’à l’occasion des événements, tel que ce réveillon du nouvel an, ou qui viennent en virée par curiosité, sont contraints naturellement de se décharger de vêtements lourds.
Cependant, l’ambiance était bien au rendez-vous au Calypso, cette nuit du 31 décembre 2019 au 1er janvier 2020. La musique ne cesse une seule seconde. Dans un rythme endiablé, le DJ enchaine son après son de divers genres, mais tous en commun essentiellement la cadence sonore qui fait danser. Tantôt de l’afro-beat, du coupé décalé voire de la musique moderne nigérienne. Il fallait justement varier la touche pour égayer tout le beau monde en haleine. L’éclairage dans le nightclub est animé par des jeux de lumière qui mettent en valeur le décor. Toute cette belle ambiance pour retenir longtemps possible les fêtards afin de leur faire dépenser le maximum. Les tables ne désemplissent pas. Là-dessus, des boissons (pour la plupart alcoolisées), des appareils de chicha, des cendriers et bien sûr des paquets de cigarettes. Ainsi, la fête continua jusqu’à l’aube. Et plus le temps passe, plus l’ambiance l’emporte.
Il n’est un secret pour personne qu’au Niger comme partout ailleurs, la fin de l’année est réputée pour les innombrables cas d’accidents de circulation que les services de secours enregistrent en l’occurrence la nuit du 31 décembre, du fait que certains quittent ces endroits complètement ivres.
Mahamane Chékaré Ismaël