La sécurisation de l’axe Téra–Dori et sa réouverture au transport de marchandises et de voyageurs est saluée de part et d’autre de la frontière qui sépare le Niger et le Burkina Faso. En plus de saluer la reprise du commerce transfrontalier, principal source de devises pour les populations locales, les responsables administratifs et coutumiers du département de Téra, dans la région de Tillabéri, soulignent les liens de fraternité historiques qui unissent les populations des deux villes. Le commerce équitable a définitivement scellé le destin de ces deux villes certes sœurs mais, situées dans des pays différents.
«Dori et Téra ont toujours vécu ensemble en parfaite cohésion. Seule la frontière tracée arbitrairement par les colons nous divisé », déclare l’honorable Yayé Halidou Maliki, Chef de Canton de Téra. Rencontré dans la salle de trône de son palais au lendemain de l’entrée du premier convoi de marchandises dans sa ville, ce chef traditionnel très respecté au Niger et au Burkina Faso a insisté sur les relations de fraternité qui existent entre les populations qui vivent sur les terres de Téra et Dori. Distantes seulement d’un peu plus de 70km, les deux villes ont su cohabiter pacifiquement et développer une forte relation commerciale antérieure de longue date.
Le commerce entre ces deux villes, explique M. Hama Mamoudou, maire de la Commune urbaine de Téra, est aussi intense que diversifié. Ces échanges, poursuit-il, sont à la base de la cohabitation pacifique des populations. « Aujourd’hui, nos marchés sont très fréquentés par les gens du Burkina et d’autres pays, et surtout du Burkina parce que c’est l’axe qui nous ramène tous les produits venant des autres ports », explique le maire Hama Mamoudou. L’importance de ces échanges commerciaux a été comprise par les Groupes armés terroristes d’où le blocage des mouvements des marchandises et même des voyageurs qu’ils ont imposé sur l’axe Dori-Téra avant qu’il ne soit brisé par les militaires nigériens dans la journée du vendredi 18 août dernier.
Avec la fin du blocus intervenu avec l’avènement du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, les populations, surtout celles de Téra, espèrent vivre le retour de la quiétude sociale dans la zone. L’honorable Yayé Halidou Maliki affirme attendre avec impatience le jour où les véhicules de transport de marchandises et de voyageurs pourront circuler librement entre les villes de Téra et Dori, sans être convoyés par les militaires. « Le travail sécuritaire ne peut se faire, a-t-il dit, qu’en travaillant ensemble entre les 3 pays que sont le Niger, le Burkina Faso et le Mali. Nous prions pour que Dieu aide les nouvelles autorités à travailler à finir avec l’insécurité dans notre zone et dans le pays ».
Souleymane Yahaya (ONEP), Envoyé Spécial