
Mobilisation pour le droit à la langue des signes
À l’occasion de la Semaine Internationale des Sourds, célébrée du 23 au 29 septembre 2024, et de la Journée Internationale de la Langue des Signes, l’Association des Sourds du Niger a rendu publique une déclaration dans laquelle elle plaide pour les droits des personnes sourdes et pour la reconnaissance de la langue des signes.
Célébrée autour du thème “S’engager pour le droit à la langue des signes”, la Semaine internationale des sourds est une occasion pour rappeler à la communauté les droits de cette frange de la société et la nécessité de l’impliquer dans tous les processus de la vie des nations. « La langue des signes n’est pas seulement un moyen de communication, c’est un droit fondamental qui permet aux personnes sourdes de participer pleinement à la société. Elle est le pilier de notre identité culturelle et de notre inclusion sociale », souligne la déclaration.
Créée en 1979, l’Association des Sourds du Niger, s’est résolument engagée à faire du droit à la langue des signes, un droit linguistique fondamental pour ses membres. Selon cette association près de 25 000 personnes sourdes et malentendantes utilisent cette langue comme moyen de communication et d’inclusion dans la société au Niger.
L’association rappelle en outre que le Niger a ratifié un certain nombre d’instruments juridiques internationaux relatifs aux droits humains y compris ceux des personnes vivant avec un handicap. C’est donc en se fondant sur ces engagements internationaux que l’Association des sourds du Niger plaide pour la reconnaissance et la promotion de la langue des signes. « Le Niger devrait donc prendre des mesures pour reconnaître officiellement la langue des signes nigérienne (LSni) », souligne la déclaration.
Cette reconnaissance devrait ainsi faciliter l’accès de cette frange de la population à l’éducation, à l’information, mais aussi sa participation à la vie culturelle, aux opportunités économiques, bref une inclusion sociale intégrale.
Dans cet ordre d’idées, l’Association des sourds du Niger demande la reconnaissance officielle de la langue des signes nigérienne comme langue nationale ; l’Intégration de l’enseignement de la langue des signes dans le système éducatif ; la formation et l’emploi d’interprètes en langue des signes dans les services publics. Pour atteindre ces objectifs, il est crucial de mener des campagnes de sensibilisation du grand public à la langue des signes et d’accompagner financièrement et techniquement les associations et projets promouvant la langue des signes.
C’est pourquoi, l’Association des sourds du Niger a réitéré son engagement à travailler en collaboration avec le gouvernement, la société civile et la communauté sourde pour faire de ces objectifs une réalité. En effet, ajoute la déclaration « la langue des signes n’est pas seulement un moyen de communication, c’est un droit fondamental et une porte ouverte vers un avenir plus équitable pour tous les Nigériens ». Sa reconnaissance et sa promotion conduiront vers une société plus inclusive et équitable où chaque citoyen a la possibilité de s’épanouir et de contribuer pleinement à la société.
Siradji Sanda (ONEP)