La Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) a organisé, du 1er au 3 Juillet 2021 à Niamey, un séminaire international d’échanges d’expériences sur la gestion d’une Commission Electorale Nationale Indépendante Permanente. Plusieurs recommandations allant dans le sens de l’amélioration du fonctionnement des Organes de Gestion des Elections (OGE) ont été formulées afin de permettre à ces institutions d’exercer en toute indépendance, impartialité, intégrité et transparence qui, sont entre autres, les principaux facteurs de crédibilité d’une élection. C’est le président de la CENI, Me Issaka Souna qui a présidé la clôture de ces travaux.
A l’issue de ces échanges, les participants ont constaté qu’il existe au sein de l’espace CEDEAO différents types d’Organes de Gestion des Elections (OGE). Selon les experts tous les modèles sont valables tout en notant que l’histoire sociopolitique de chaque pays influence le choix du modèle d’Organe de Gestion des Elections. Cependant, les participants ont remarqué que l’organisation et la gestion d’un OGE obéissent au principe directeur notamment de l’indépendance, l’impartialité, l’intégrité, la transparence, le professionnalisme, l’efficacité et la disposition à servir. Les communications des experts électoraux réunies et le partage des expériences électorales des pays représentés ont donné lieu à des discussions et des débats sur des préoccupations communes telles que l’intégrité des OGE, l’indépendance vis-à-vis de l’exécutif, les procédures de nominations, la compositions des OGE, la dynamique interne entre ses membres, l’importance du partenariat et la communication institutionnelle, la mobilisation des ressources, l’intégration du genre, le renforcement des capacités et la formation et le financement des OGE. Que l’OGE soit ad hoc ou permanent, technique, professionnel, mixte ou gouvernemental, la réussite de son travail dépend fortement de la confiance de toutes les parties prenantes. Par conséquent, il est indispensable que tout type d’OGE dispose notamment d’un cadre permanent de concertation.
Sur le plan de développement stratégique et institutionnel des OGE, les participants ont estimé nécessaire de produire et mettre en œuvre un plan stratégique et un plan opérationnel pour chaque cycle électoral au niveau des OGE, produire et mettre en œuvre un programme et un plan de renforcement de capacités, produire et mettre en œuvre une stratégie de communication institutionnelle de partenariat, adopter une politique du genre et créer un département pour l’opérationnaliser, introduire le système proportionnel des listes pour les élections législatives et locales afin de promouvoir la représentation de la femme, professionnaliser les OGE à travers une clarification des rôles et responsabilités entre l’organe de décision et de supervision ainsi que les départements techniques avec le recrutement des compétences appropriées, la mutualisation des ressources humaines et matérielles au sein des réseaux des commissions électorales de l’espace CEDEAO, la simplification des procédures d’administration des élections en limitant la documentation au strict nécessaire, l’amélioration du système de l’état civil facilitant la production d’un bon fichier électoral transparent, inclusif et sa mise à jour, la pérennisation du fichier électoral biométrique, l’inscription du budget de l’OGE dans le budget annuel de l’Etat, l’opérationnalisation du fonds fiduciaire en vue de l’autonomisation des OGE et la promotion de la tenue d’élections couplées afin de réduire les coûts.
Les participants ont encouragé la nécessité de procéder à un appel d’offre ouvert pour l’acquisition du matériel électoral et de service pour réduire les coûts des élections. Selon les participants, le modèle d’OGE permanent au niveau central avec des démembrements ad hoc réduit les frais de fonctionnement.
Dans son mot de clôture, le président de la CENI, Me Issaka Souna s’est réjoui de la forte mobilisation que ce séminaire a suscitée. «Cette mobilisation témoigne de notre détermination à entretenir une collaboration harmonieuse, et de notre ferme volonté de faire de nos institutions, de véritables chevilles ouvrières capables de garantir la transparence des opérations électorales et la sincérité des résultats des scrutins dans nos pays respectifs», a-t-il dit.. Selon Me Issaka Souna, il s’agit d’un capital indispensable qui constitue également l’une des conditions à remplir afin que nos commissions méritent véritablement la confiance de tous les acteurs électoraux, à savoir les partis politiques, les citoyens, les médias, le gouvernement, les tribunaux, les organisations internationales et autres institutions concernées par le processus électoral. Le président de la CENI a salué la densité des conclusions et la pertinence des recommandations qui résument et témoignent de façon éloquente la qualité et la richesse de ces travaux.
Pour sa part, le représentant de résident adjoint du PNUD au Niger, M. Eloi Kouadio a assuré la poursuite du soutien du PNUD envers les OGE dans les efforts respectifs des acteurs clefs dans la conduite des élections dans l’espace CEDEAO. Il a par la suite réitéré la confiance du PNUD à poursuivre ce partenariat de qualité empreint de confiance mutuelle.
Mamane Abdoulaye(onep)