Le Niger et la Banque Mondiale ont procédé, hier, en début de soirée, à la signature de l’accord de financement du Programme de renforcement de la résilience du système alimentaire aux chocs en Afrique de l’ouest (FSRP). Par cet accord, la Banque Mondiale met à disposition du Niger un montant de 34 milliards de FCFA reparti à part égale de don et de crédit. Le précieux document a été paraphé par M. Abdou Rabiou, ministre du Plan et Mme Clara De Sousa, directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Niger.
A la cérémonie de signature de l’accord de financement du programme de renforcement de la résilience du système alimentaire aux chocs en Afrique de l’ouest, le ministre du Plan a indiqué que le FSRP est d’une importance pour le Niger dont 80% de la population pratiquent des activités agricoles et font face de façon récurrente aux effets néfastes des changements climatiques. Au Niger, a précisé le ministre du Plan, les bénéficiaires de ce programme sont les acteurs des filières du niébé et de l’oignon dans les zones d’intervention et les corridors nationaux et intra régionaux de commercialisation en Afrique de l’Ouest.
Le FSRP bénéficiera directement à 600 000 acteurs installés dans les régions de Diffa, Zinder, Tahoua et Tillabéri qui sont les zones d’intervention du programme dans le pays. Au vu de l’importance et de la diversité des cibles, ainsi que des opportunités pour le pays, le ministre Abdou Rabiou a salué la constante disponibilité de la Banque mondiale et de ses responsables ayant « abouti à la préparation, dans un bref délai, de cet important programme ». Il a également assuré ses interlocuteurs que toutes les dispositions nécessaires seront prises par le Gouvernement « afin de garantir une bonne exécution et l’atteinte des objectifs de développement assignés à ce programme ».
Pour sa part, la directrice des opérations de la Banque Mondiale pour le Niger a rappelé que, dans le pays, la sécurité alimentaire « a connu une détérioration au fil du temps en raison de défis structurels et présente également une forte volatilité d’une année sur l’autre en raison d’événements climatiques imprévisibles et de l’insécurité ». Ce programme, a-t-elle poursuivi, vient à point et va aider le Gouvernement à relever les défis structurels sous-jacents et à réduire la sensibilité des bénéficiaires à ces événements volatiles.
Mme Clara De Souza a indiqué que le contexte actuel où le Niger fait face à une crise alimentaire interpelle l’ensemble des parties prenantes pour une mise en œuvre rapide du projet. « Ceci, a-t-elle dit, permettrait d’accélérer la mise à disposition des ressources et le démarrage des activités pour appuyer les efforts du Gouvernement dans le cadre du Plan d’urgence alimentaire et de soutien aux populations vulnérables et anticiper les effets dans le court et moyen terme ». Elle a aussi renouvelé l’engagement de la Banque mondiale à appuyer les efforts des autorités « pour des projets structurants, comme celui que nous venons de signer, en vue du développement inclusif et durable du Niger ».
Le programme de renforcement de la résilience du système alimentaire aux chocs en Afrique de l’ouest (FSRP) fait partie d’une approche régionale multi-phases dont la première concerne les quatre pays que sont le Niger, le Burkina Faso, le Togo et le Mali. Son objectif est d’accroître la préparation contre l’insécurité alimentaire et d’améliorer la résilience des systèmes alimentaires au Niger. Il bénéficiera ainsi à 600.000 personnes vivant dans plus de 80 000 ménages et ciblera 35% de femmes.
Par Souleymane Yahaya(Onep)