
Par ces temps qui courent, l’expansion du Covid-19 suscite de vives préoccupations partout dans le monde. Normal !… Cependant, il y a une autre chose qui se répand encore plus vite que la pandémie : la peur et la panique ! Oui, dans ce contexte d’urgence sanitaire aux limites de l’extrême, ce sentiment de peur, qui est apparemment plus contagieux que le virus lui-même, est tout à fait naturel.
Comment ne pas avoir peur, quand on assiste à tout cet emballement médiatique sur fond de triste décompte des nombres de malades et de morts du Coronavirus, le tout empiré par les fake-news qui pullulent à longueur de journée, les uns plus alarmistes que les autres ? Le matraquage médiatique est tel que les journalistes, principaux porteurs de ces ‘’mauvaises informations’’, commencent à irriter certains observateurs. D’aucuns vont jusqu’à croire, qu’en se livrant à cette couverture outrancière de tous les faits qui entourent cette pandémie, les hommes de média font finalement plus peur que le Covid-19.
Comment ne pas trembler de peur quand on voit, après le déploiement de mesures radicales de confinement généralisé et de couvre-feu, toutes ces rues désertées par la foule dans de grandes métropoles comme Paris, Londres, Moscou, New York, etc. Des images apocalyptiques passées en boucle par les chaines de télévision, montrant qu’il n’y a même pas l’ombre d’un chat dans ces villes, à part les colonnes de patrouilleurs armés jusqu’aux dents. Un scènario de désastre de guerre nucléaire n’aurait pas pu faire pire en termes d’effroi. Le choc des images !…
Franchement, comment ne pas frémir de frayeur lorsqu’on écoute tous ces spécialistes du monde s’avouer vaincus face à l’avancée de la pandémie, et ces autres experts aux allures d’oiseaux de mauvais augure prédisant que ‘’le pire est à venir’’ ?
Oui, le monde a peur ! Et cette peur nous plonge dans une anxiété, une panique qui pèse lourdement sur tous les esprits ! Mais cette peur-là, il fallait la vivre pour se convaincre qu’il y a bien lieu d’anticiper en prenant des mesures préventives contre la menace. Elle est surtout utile pour nous convaincre, tous, à respecter ces mesures. Car, en agissant face à l’épidémie, on restaure un certain sentiment de contrôle de la situation, et ça fait du bien.
Mais cette peur, nous devons faire aussi l’effort de la dompter pour éviter de précipiter notre monde dans un profond gouffre. Car, comme l’a expliqué récemment Patrick Rateau, professeur en psychologie sociale, à Franceinfo, «très souvent, les réactions de panique sont plus dangereuses et meurtrières que la cause de la panique elle-même ».
Aussi, nous devons nous ressaisir, tout en nous rappelant que l’humanité a déjà connu plusieurs autres épidémies plus dévastatrices (peste, grippe espagnole, ébola et autres) et elle a su malgré tout remonter la pente, jusqu’à relever la tête plus haut.
Assane Soumana(onep)