Maître Amadou Tidjani Ali dit Maitre Cho est considéré comme l’un des plus grands maitres de taekwondo nigérien. Ceinture noire 8ème Dan, Baba Cho comme ses élèves aiment l’appeler affectueusement est un grand spécialiste en‘’Poomsae’’. Son club situé dans l’enceinte du CEG-1 est spécialisé dans les techniques-tactiques de combat, les selfs défense et les différents mouvements de base qui composent le Taekwondo. Bien qu’étant âgé de 62 ans, maître Amadou Tidjani ne compte pas se reposer avec un club bien rempli de disciples. Il aime se mettre à la disposition des jeunes pour assurer leur formation et leur encadrement technique.
Maître Cho avait commencé la pratique du sport avec la boxe avant de migrer vers l’Aïkido puis le Chotokan. Son premier maître s’appelait maître Ivoirien. Mais il précise que celui qui l’avait vraiment enseigné l’art du taekwondo fut le défunt maître Mohamed Goumar avant de passer dans les mains du grand maître Ibrahim. Il raconte que c’était très dur au début et il fallait souffrir pour pouvoir gagner. Mais comme les maitres encadreurs avaient l’amour de cette pratique, ils mettaient les moyens nécessaires pour la pratiquer.
«Au début j’aimais le football ; une fois en revenant des entraînements, j’ai vu des amis pratiquer le taekwondo dans les années 80 et j’ai vu les coups de pieds du taekwondo étaient vraiment intéressants. C’est de là qu’est née ma reconversion du football au taekwondo. Je me suis inscrit mais, ma mère ne voulait pas car, des gens étaient venus lui dire que le Taekwondo était une discipline sportive violente et très risquée et qu’il est très facile de casser une jambe. Au finish, ma mère était d’accord que je continue de suivre ma passion» a-t-il expliqué.
Le club de Maitre Cho compte une soixantaine de disciples permanents. Si ses élèves ne vaquent pas à d’autres occupations, ils atteignent plus de 80. Sans compter ceux qui évoluent à l’extérieur tels que Moustapha, son fils Tirmiziou, Alio Cho, Faiçal Alphaga et un para dénommé Gouzae, tous des champions dans leurs catégories. Maître Amadou Tidjani estime avoir tout gagné dans le taekwondo. Elles sont nombreuses les médailles engrangées par lui-même et celles de ses disciples. Il se rappelle jusque-là de son passage au 3ème Dan où il était élu meilleur pratiquant et meilleur poomsea. Son grand maître Cho (un coopérant coréen qui a séjourné au Niger) duquel il tira son nom lui donna une montre en guise de récompense. En 2002, il fut champion national en poomsea et récemment en 2022, il a été champion d’Afrique.
Chez Maître Cho, tout le monde pratique le taekwondo et pour arrêter, il faut au minimum avoir la ceinture rouge ou noire. Son fils ainé Noura est vice-champion de la coupe du monde francophone, médaillé d’argent ; son fils Chamsou est médaillé de bronze à la coupe du monde francophone ; son fils Maharana est plusieurs fois médaillé en Afrique et au niveau mondial. Rien qu’en 2022, il a enchaîné trois médailles d’or, sans compter les invitations aux grands prix ; une de ses filles est devenue arbitre nationale de taekwondo. Certains de ses fils ont abandonné pour poursuivre leurs études, un est devenu militaire, et un autre à l’Université de Maradi.
Maitre Cho arrive à bien gérer son temps car, la pratique du Taekwondo n’est pas sa seule préoccupation. Il fait de la couture, il a ouvert récemment son propre service de gardiennage et en fin, il dirige une troupe culturelle appelée Mamaki de Niamey à laquelle il consacre tout son temps quand il n’est pas au club. Il a même fait des tournées dans plusieurs pays : Canada, Chine, Madagascar.
Maître Cho a visité beaucoup de pays grâce au Taekwondo : le Mali, le Bénin, le Burkina, le Ghana et tout récemment le Rwanda. Il a été à Kigali où il a remporté une médaille d’Or en Poomsae. BABA Cho voudrait que les anciens Taekwondoines reviennent s’entraîner pour qu’ils puissent ensemble représenter le Niger lors des compétitions internationales et faire rayonner le nom du Niger. Il a déclaré ne pas avoir de problème avec qui que ce soit dans le Taekwondo. Dans chaque club renommé, Baba Cho affirme supporter un combattant qui lui donne envie de l’aider de telle sorte que s’il rencontre un de ses élèves lors d’une compétition, il préfère quitter la salle car, il ne veut voir aucun des deux adversaires perdre le combat.
BABA Cho estime avoir tout eu grâce au Taekwondo. Il remercie le champion Abdoul-Razak Issoufou Alphaga qui l’a gratifié d’un voyage pour le pèlerinage à la Mecque, son fils Maharana pour ses efforts et toute son aide et bien d’autres personnes dont il préfère taire les noms. «Je lance un appel aux autorités Nigériennes pour mettre les moyens nécessaires dans cet art martial qui est noble. Mes enfants, mon club et tous les clubs du Niger, s’entrainent sans arrêt et à chaque compétition, nous sommes là pour représenter dignement le Niger au plan international. Aidez les combattants en les suivant et en les encourageant. Qu’ils aient confiance en nous et nous ferons notre possible pour faire rayonner le nom du Niger au sommet des grandes compétitions», a conclu Maître Cho.
Assad Hamadou (Stagiaire)