Les travaux de la 11ème réunion du partenariat de Ouagadougou ont pris fin jeudi dernier, à Niamey. Des conclusions importantes sont sorties de cette rencontre qui a regroupé plusieurs acteurs de la PF ainsi que des partenaires techniques et financiers. Au Niger où s’est tenue pour la première fois cette réunion annuelle du Partenariat de Ouagadougou, la satisfaction est totale.
Pour le Directeur général de la population et de la santé de la reproduction, la leçon à tirer essentiellement de cette rencontre, est qu’il faut être ensemble face aux défis de la santé de la reproduction dans notre espace, qu’est le partenariat de Ouagadougou qui regroupe neuf pays. Selon Dr Issoufa Harou, «il faut avoir une vision commune, partager les expériences pour avancer dans l’atteinte des objectifs communs que nous nous sommes fixés».
En ce qui concerne particulièrement le Niger, le Dg en charge de la population précise que la planification familiale est une priorité pour les plus hautes autorités. «C’est pourquoi un dispositif a été mis en place à cet effet à travers la création de la direction de la planification familiale, de la Direction générale de la population et la santé de la reproduction, de la création de l’office nigérien de la population. » Malgré tout cela, du point de vue prévalence contraceptive, au Niger, il faut encore se battre pour aller vers la capture du dividende démographique, ajoute Dr Issoufa Harou. « Nous sommes autour de 21%, mais c’est insuffisant pour amorcer le Dividende démographique, la planification familiale est un pilier pour le développement socio-économique, c’est une porte d’entrée pour y accéder ». C’est pourquoi selon Dr Harou, il faut aller à un taux autour de 40,50%. D’autres pays sous-développés l’ont fait. Ils ont utilisé ce levier et enregistrent aujourd’hui des retombées économiques importantes.
Le directeur général de la population et de la santé de la reproduction reconnait toutefois que « pour faire la planification familiale, il faut des ressources. L’état mobilise certes des ressources pour la planification familiale, mais c’est très insuffisant ». De façon globale, ajoute-t-il, même pour le budget alloué à la santé d’une manière générale, nous sommes loin de l’engagement de 15% d’Abuja. « Donc il y’a un effort à faire pour la santé en général, et la santé de la reproduction en particulier », affirme Dr Harou.
Dans cet esprit, le Niger envisage plusieurs actions en matière de planification familiale et santé de la reproduction. Il s’agit selon le directeur en charge de la population d’aller vers les communautés relativement à la faible couverture sanitaire du pays qui est de 53,6%. Les perspectives du Niger en PF/SR concernent aussi la délégation des tâches. Il faut, selon Dr Harou, bâtir notre santé dans notre pays en se basant de la communauté. «C’est pourquoi le Niger a élaboré à travers le ministère de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, toute une stratégie communautaire à travers le réseau des relais communautaires. Tous les villages administratifs auront des relais communautaires à qui on va déléguer les tâches pour justement atteindre les populations les plus éloignées ». En outre, des cliniques mobiles seront développées pour aller au niveau des communautés, amener tout le paquet de soins de santé de la reproduction. En termes de perspectives, Dr Harou a également parlé de l’intégration des services SR en général. «Lorsque le couple mère et enfant vient dans un service, il faut qu’il profite de tous les soins. L’identification systématique des besoins de ce couple mère-enfant est importante pour qu’en une visite, il ait trois, quatre, cinq services, pour elle et son enfant ». Entre autres services, a-t-il expliqué, il y a la planification familiale, qui est une fenêtre d’opportunités pour les femmes qui accouchent, elles ont besoin d’un repos.
C’est pourquoi, le directeur général de la population et de la santé de la reproduction pense qu’il est très important d’aller travailler avec les communautés, échanger davantage avec les leaders d’opinions qu’ils soient religieux, chefs coutumiers ou leaders au niveau des jeunes et des femmes, pour avoir une compréhension des enjeux justement qu’on appelle ‘’la parenté responsable’’. Pour lui, c’est extrêmement important, on ne peut prétendre à un développement lorsqu’on n’a pas une vision claire de ce qu’est justement la planification, dans tout ce qu’on fait y compris dans le domaine de la PF.
Par Fatouma Idé(onep)