Le samedi 24 avril 2021 dernier, la localité de Tchintabaraden (région de Tahoua) a accueilli la célébration de la 26ème édition de la journée nationale de la Concorde. Cette fête, faut-il rappeler, marque la fin d’une rébellion armée qui a duré 5 ans avec la signature des accords de paix qui prévoyaient la réintégration des ex-combattants dans l’administration et le développement des zones touchées par le conflit. Le département de Tchintabaraden est considéré comme la localité où est née la rébellion armée qui a ensuite touché d’autres régions dont celle d’Agadez et une partie de la région de Zinder.
Cette cérémonie a été organisée par la Haute Autorité à la Consolidation de la Paix (HACP) créée en 1995 pour suivre la mise en œuvre des accords de paix de 1995 et des autres protocoles additionnels à ces accords intervenus en 1998. Rattachée à la Présidence de la République, la HACP est chargée entre autres de l’analyse prospectrice, de la prévention et de la gestion des crises et des conflits. Selon le président de HACP, le Général Mahamadou Abou Tarka, le Pacte de paix, objet de cette commémoration, a été signé à Ouagadougou au Burkina Faso et paraphé à Niamey par le représentant du gouvernement du Niger et le chef de l’Organisation de la résistance armée (ORA) le 24 avril 1995.
Les festivités entrant dans le cadre de la commémoration de la fête nationale de la Concorde se déroulent chaque année à Tchintabaraden. Dans son discours à l’occasion de cette 26ème édition, le secrétaire général du gouvernorat de Tahoua, M. Ibrahim Miko a tout d’abord transmis aux populations de l’Azawak les salutations fraternelles du Président de la République SE. Mohamed Bazoum et sa reconnaissance pour l’immense confiance placée en lui lors des dernières élections générales. M. Ibrahima Miko a rappelé que cette journée a été instituée, comme fête légale au Niger, pour marquer cette date historique de la signature de l’accord de paix, le 24 avril 1995
Le SG du gouvernorat de Tahoua a rendu un hommage solennel à tous les acteurs qui se sont mobilisés pleinement dans le processus de cet accord de paix et félicité et encouragé les populations de l’Azawak qui sont en marge et en dehors de la situation qui prévaut depuis 2012 au Mali. M. Ibrahim Miko a demandé aux acteurs de la paix et de développement de «poursuivre leurs actions de sensibilisation et d’information des populations afin de bannir tout acte source d’insécurité et de péril grave à la paix et la stabilité acquises à la faveur des accords de paix du 24 avril 1995». Il a, enfin, lancé un vibrant appel à l’ensemble des populations, aux leaders d’opinion et aux cadres de la paix et développement «à continuer à respecter l’accord de paix du 24 avril 1995».
Pour sa part, le préfet du département de Tchintabaraden, M. Oumarou Garba a, auparavant, pris la parole pour souhaiter la chaleureuse bienvenue, au nom des populations de l’Azawak en général et de Tchintabaraden en particulier, en ce jour mémorable avant d’adresser ses remerciements aux plus hautes autorités Nigériennes. Le préfet de Tchinta a aussi rappelé que cette journée a déjà été célébrée ici à Tchintabaraden en 1997, et à cette occasion un monument matérialisé par une épée touareg plantée au sol a été édifié pour marquer la fin des hostilités et l’instauration définitive et durable de la paix. Ce moment, a-t-il expliqué, traduit concrètement l’expression touareg consacrée qui dit «pour la paix, enterrons l’épée de guerre». «Un climat de paix et de sécurité est en train d’être observé au Niger, n’eut été la déstabilisation des États voisins du Mali et de la Libye qui affecte l’Azawak et la bande Nord de notre pays en proie à des menaces de tout genre», a-t-il conclu.
Abdou Abdourahmane, ONEP/Tahoua