Izawatan, qui abrite plusieurs groupements féminins de cultures maraîchers, se situe à 5 km de la commune rurale de Balleyara. Parmi ces nombreux groupements, on peut citer le groupement féminin ‘‘Kanda Gomni’’ de Izawitan. Hadiza Souley, âgée de près de 70 ans dirige cette organisation, qui comprend 70 membres et qui a débuté ses activités en 2016. Les courageuses femmes de ‘‘Kanda Gomni, qui exploitent un périmètre de 2 ha, y produisent du moringa, de la tomate, de l’oignon, de la salade, du choux, de l’arachide, du gombo, de la pomme de terre, du poivron, du piment, etc. en dépit de cette diversité de production, les exploitantes de ‘‘Kanda Gomni’’, font face à certains défis, qui, s’ils sont résolus, leur permettra d’être plus autonomes aussi bien sur le plan alimentaire que financier, comme le suggère l’Initiative 3N (Les Nigériens Nourrissent les Nigériens).
«Nous produisons tout ce que nous consommons mais aussi tout ce que nous pouvons vendre sur les marchés environnants et jusqu’à Niamey, la capitale», indique Hadiza Souley, qui possède plusieurs planches de légumes. Elle ajoute que les productrices vendent la planche à 1.000, 2.000. 4.000 et même 5.000 FCFA, selon le genre de légume, sa qualité et surtout la période. «La vente de nos produits maraîchers, nous permet d’engranger beaucoup d’argent et d’épargner jusqu’à 850.000 FCFA par récoltes. Ce qui nous permet non seulement de satisfaire nos besoins ménagers mais aussi de payer des fournitures scolaires à nos enfants», ajoute la présidente du groupement Kanda Gomni.
«Avant la mise en place de ce groupement et les travaux maraîchers, nous n’arrivons même pas à donner à nos enfants, ne serait-ce que 25 FCFA pour leur recréation. Mais, Dieu merci, non seulement nous arrivons à satisfaire ce besoin, en plus nous parvenons à réaliser certains projets, comme le financement des mariages, des baptêmes, etc. Mieux nous faisons même des économies, en cotisant dans une caisse commune. Bref, nous les femmes de ‘‘Kanda Gomni, nous sommes, de plus en plus autonomes, grâce à ces activités, maraîchères», renchérit Zalika Madou, une productrice membre du même groupement. Malgré l’embellie que présentent les femmes dudit groupement, il n’en demeure pas moins que des difficultés sont vécues et déclinées par ses membres. «Nous avons des difficultés pour avoir accès à l’eau d’irrigation, en dépit de la disponibilité de la nappe phréatique, qui n’est pas profonde. Nous faisons aussi face au problème d’accès aux semences et aux pesticides et cela malgré notre proximité avec la capitale Niamey», se plaint la présidente de ‘‘Kanda Gomni’’.
Cette situation démotive les exploitantes du groupement et réduit presque à néant les efforts qu’elles déploient pour produire. «C’est peut-être pour cette raison que de 105 exploitantes sur ce site, il ne reste que 70 aujourd’hui», justifie-t-elle. D’autres problèmes ont été soulevé par les exploitantes de ‘‘Kanda Gomni’’. Il s’agit de ceux relatifs à l’accès au marché, à la mévente et à la conservation. «Souvent nous nous retrouvons avec nos productions entre les mains, car il y a une mévente notoire, surtout si les marchés environnants sont saturés par les produits maraîchers, qui sont récoltés, un peu partout, presque en même temps», regrette Hadiza Souley. Elle estime que les membres de son groupement ont besoin d’un renforcement de capacités pour mieux produire, vendre et transformer leurs productions. «Pour que nous nous nourrissons mieux et même nourrir d’autres, nous devons être soutenues et aidées aussi bien en renforcement de capacités, qu’à l’accès aux intrants agricoles, aux accessoires de productions (tuyaux, arrosoirs), et aussi à l’accès aux marchés. C’est aussi une des conditions pour que nous soyons plus autonome», suggère la président du groupement ‘‘Kanda Gomni’’.
Mahamadou Diallo (Envoyé Spécial)