La pêche occupe une place importante dans les activités économiques de la population de Gaya. Plusieurs localités de la zone, dont le chef-lieu du département, sont situées au bord du fleuve Niger. Certaines disposent des cours d’eau permanents et ou semi-permanents. Avec ce potentiel, l’on y trouve pratiquement toutes les espèces de poissons. Pour l’exploitation de cette ressource, les pêcheurs et les mareyeuses se sont organisés en structures avec l’accompagnement des services techniques des Eaux et Forêts.
Selon le directeur départemental de l’Environnement et de la Lutte contre la désertification de Gaya, il y a une vingtaine de coopératives dans le secteur. » C’est une véritable source de revenus pour les pêcheurs qui contribuent au développement de l’économie locale », affirme le Lieutenant-Colonel Alloké Gilbert don’t le service a délivré 445 permis de pêche en 2020 pour une recette de 4.450.000 FCFA au profit du trésor public. En effet, aujourd’hui le département compte plus de 3.000 pêcheurs qui rapportent 5.000.000 FCFA/an au trésor par le biais de la direction de l’environnement. En 2020, les données rapportées par les agents des Eaux et Forêts parlent de 540 tonnes de poissons contrôlées. Au cours de l’année 2019, c’était pourtant plus de 1.300 tonnes de poissons qui ont été enregistrées. » Il y’a une nette et large différence entre les deux années. Mais cela ne suppose pas que la production n’était pas d’envergure. Nous parlons de situation des productions contrôlées et l’année dernière nous avons fait six mois sans agents pour compiler les données. Le remplaçant de celui qui assurait la tâche a pris fonction ici récemment. Sinon, en moyenne, chaque année, la production est d’au moins 1.000 tonnes », explique le directeur départemental de l’environnement.
En ce qui concerne la réglementation du secteur, certains engins sont prohibés au Niger et tout pêcheur est tenu d’avoir un permis pour l’activité de pêche commerciale. Cependant, ici nous sommes sur des eaux de la frontière avec le Bénin et le Nigéria précisément. Les règlementations different selon le pays. »Il arrive que nous mettions la main sur des pêcheurs qui viennent du Nigeria et entrent dans la partie nigérienne du fleuve avec des engins que nous interdisons. C’est des vrais problèmes récurrents que nous vivons », déplore le directeur département de l’environnement.
L’insuffisance de l’effectif du personnel des services techniques qui compte 32 agents des Eaux et Forêts pour tout le département, dont 1 agent point focal au niveau de chacune des 6 communes de Gaya, rend difficile la tâche de contrôle de toutes les activités du secteur de l’environnement. La pêche n’en fait pas exception. Le Lieutenant- Colonel Alloké Gilbert estime que la production non contrôlée de poisson serait aussi importante, puisqu’il y’a des pêcheurs des deux pays voisins de la zone qui exploitent souvent y compris la partie nigérienne. La situation contrôlée est alors celle des pêcheurs nationaux enregistrés et organisés en coopératives.
« Nous faisons la formation de tous les acteurs de la pêche ( 3.000 pêcheurs, plus de 200 mareyeuses , et 67 pisciculteurs), à travers leurs coopératives. Mais ces dernières années (2019-2020) par insuffisance de moyens et des partenaires nous n’avons pas pu organiser ces formations. Nous maintenons quand-même le cadre d’encadrement minimum avec eux, sur les questions de la réglementation », a-t-il souligné.
Le Lieutenant colonel Alloké Gilbert précise que la pêche est pratiquée dans toutes les 6 communes du département. » La commune de Gaya comme vous le voyez est longée par le fleuve. Quant aux autres 5 communes il y’a partout des mares à potentiel piscicole qui ont été empoissonnées », a-t-il mentionné avant d’annoncer qu’en perspective les services techniques envisagent une lutte contre l’ensablement et surtout les plantes envahissantes qui menacent les mares.
Par Ismaël Chékaré, Envoyé Spécial(onep)