Le moringa est un produit forestier non ligneux très prisé par la population nigérienne en général et celle de la capitale Niamey en particulier. La commercialisation de ces feuilles vertes se développe de plus en plus dans les grandes villes de Niger. Dans la capitale, la demande de cette denrée est tout aussi importante en raison de la fréquence des cérémonies de réjouissance (mariages, baptêmes, foyandis) au cours desquelles les habitants de Niamey en consomment beaucoup.
La commercialisation des feuilles du moringa connait ces dernières années avec le spectre des crises alimentaires, un essor sans précédent au Niger. La production du moringa s’est accrue au regard des revenus qu’il génère aux producteurs. La forte demande du moringa sur les différents marchés de la capitale induit de facto une hausse substantielle du prix. En effet, le moringa communément appelé windu bundu en zarma et zogala ou el makka en haoussa est produit le long du fleuve Niger dans les zones comme Torodi ; Namari ; Balleyara ; Doutchi etc. Bref, il est cultivé dans toutes les zones du Niger où les retenues d’eau sont soit semi permanente ou permanentes.
C’est dire que le moringa est un produit qui ne se cultive que lorsque les conditions d’une maitrise de l’eau sont réunies. La production de celui-ci est fonction du facteur eau. Tout comme les autres produits agricoles, la production du moringa est souvent freinée par les attaques des ennemis de cultures. Pour le cas précis du moringa, c’est surtout les insectes qui constituent l’obstacle principal de la germination jusqu’au développement de la plante. Ce qui justifie d’ailleurs de façon épisodique la flambée du prix du moringa sur les marchés de la ville de Niamey.
Assis devant ses sacs pleins et même gonflés de feuilles vertes de moringa au marché Dolé de Niamey, M. Almou Oumarou est en attente des clients éventuels. Tôt le matin, ce marché s’anime et affiche une ambiance exceptionnelle. Les marchands du moringa et les clients échangent jusqu’à conclure le marché. D’après Almou Oumarou, le grand sac se vend à 15.000 FCFA et le petit sac à 2.000 FCFA. Il explique cette hausse du prix du moringa par les attaques des insectes et surtout les coûts du transport du lieu de production à Niamey. Ce qui fait que le prix du moringa n’est pas stable.
Hadjia Oumou Issaka, une commerçante confirme. «Le prix du moringa est en baisse pendant le mois d’août où les pluies sont régulières. Cette forte pluviométrie accélère le développement des plantes et l’abondance des feuilles. En cette période, le petit sac se vend à 750 FCFA, celui de 50 kg à 3000 FCFA. Quelques mois après, les prix montent en flèche», dit-elle.
Selon une femme qui vend les feuilles cuites de moringa, il faut se réveiller tôt le matin, précisément avant la levée du soleil pour aller au marché Dolé, si l’on veut se procurer, ces précieuses feuilles vertes. Ce marché constitue l’épicentre de la vente du moringa dans la ville de Niamey.
Indatou Harouna (Stagiaire)