Le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, et la ministre de l’Energie, Pr Amadou Haoua, ont effectué hier matin, une visite au Centre de Santé Intégré de la Cité Enseignants-Chercheur, site abritant des sinistrés des dernières inondations, dans la Commune V de Niamey. Censé être opérationnel depuis 2022, date de son ouverture, ce CSI ne l’est pas véritablement, du moins en terme de normes dont celles liées à l’électrification et à la desserte en eau potable. La délégation ministérielle est accompagnée, dans cette visite, du Gouverneur de la région de Niamey, le Général de Brigade Abdou Assoumane Harouna, et de l’administrateur délégué de la Ville de Niamey, le Colonel Boubacar Soumana Garanké.
Selon l’administrateur délégué de la Ville de Niamey, la zone est lotie, suivant toutes les dispositions nécessaires, à la demande des enseignants-chercheurs de l’Université Abdou Moumouni de Niamey, comme l’indique le nom attribué à la cité. Mais, à la suite des dernières inondations, notamment celles de 2019, la Ville de Niamey a octroyé à des sinistrés près d’un millier de parcelles sur certaines parties du site où elle en disposait encore. Il est prévu des espaces bien déterminés pour un commissariat de police, des écoles, et des centres de santé, entre autres. Les acteurs ont en effet dû commencer par les infrastructures de base les plus vitales pour garantir l’accès à l’eau et aux soins, afin de permettre aux sinistrés de bien s’installer et d’y rester, à l’abri des catastrophes.
Aujourd’hui, le centre de santé intégré est bien là, et quelques 3.000 habitants aussi. Mais, les autres services tardent à suivre. « La SEEN, l’actuelle Nigérienne des Eaux, et la NIGELEC sont censées apporter l’eau et l’électricité jusqu’ici (au CSI) », rappelle le Colonel Boubacar Soumana Garanké. Entre temps, des solutions alternatives ont été envisagées et mises en œuvre, notamment à travers la réalisation d’un forage au profit du CSI. Sur place, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales a relevé que les services techniques compétents, comme ceux de son département ministériel, n’ont pas été associés à la construction de ce centre de santé. D’où les insuffisances de l’ouvrage qui ne répond pas aux attentes des acteurs et des patients. En plus des problèmes d’électrification et d’accès à l’eau potable, le CSI de la cité des Enseignants-Chercheurs ne dispose pas d’ambulance pour l’évacuation des patients, où de moyens roulants pour la mobilité.
Au sortir de la visite, le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi a confirmé que les services techniques du ministère de tutelle n’ont pas été associés dans les travaux du centre de santé. « On se retrouve avec un CSI qui ne répond pas aux normes », a-t-il déploré. Venue avec plusieurs partenaires techniques et financiers pour constater réellement ce qui a été fait, la délégation ministérielle a relevé que le forage ne fonctionne plus. Le dispositif d’incinération de déchets ne répond pas aux normes. Le centre n’est pas électrifié. Le Chef CSI n’a pas de logement dans la cour, le gardien non plus.
« Face à toutes ces difficultés, nous allons voir comment corriger pour que ce CSI puisse fonctionner avec toutes les conditions requises, au grand bénéfice de toute la population environnante », promet le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales. Le Médecin Colonel-major Garba Hakimi souligne que la santé est une priorité du président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie (CNSP), Chef de l’Etat, le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, et du gouvernement de transition. « Les centres de santé doivent répondre aux normes, permettre aux agents de travailler dans des bonnes conditions, et satisfaire aux besoins d’accès aux soins de qualité au profit de la population », a déclaré le ministre en charge de la Santé Publique.
Ismaël Chékaré (ONEP)