Le Centre National de Référence de la Drépanocytose (CNRD), a commémoré, à travers une grande cérémonie, la Journée Mondiale de Lutte contre la Drépanocytose le mercredi 19 juin 2024 à Niamey. L’édition 2024, placée sous le thème ‘’la drépanocytose parlons-en’’, a pour objectif d’informer, mais aussi de sensibiliser la population, les autorités administratives, les services techniques, les leaders communautaires et la société civile sur les impacts négatifs de cette maladie. C’est le ministre de la Santé Publique, de la Population et des Affaires Sociales, le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, qui a présidé le lancement des activités commémoratives de cette journée. C’était en présence du Gouverneur de la région de Niamey, du président du conseil d’administration du CNRD, de l’administrateur délégué de la Ville de Niamey et plusieurs autres invités.
Dans son discours de lancement des activités, le ministre de la Santé Publique a souligné que la lutte contre cette maladie est d’une importance capitale pour le Niger eu égard à la proportion de personnes atteintes. Selon le Médecin Colonel-major Garba Hakimi, un Nigérien sur 4 porte le gène de la drépanocytose sachant que ces porteurs peuvent à leur tour la transmettre à leurs enfants. « Face à ce défi, le Président du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie, Son Excellence le Général de Brigade Abdourahamane Tiani, réserve une place de choix à cette lutte. Le Ministère de la Santé Publique de la Population et des Affaires Sociales, à travers le Centre national de référence de la drépanocytose, au-delà des séances de sensibilisation programmées, entend recueillir les témoignages des parents sur les méfaits du traitement traditionnel », a souligné le ministre de la Santé.
À l’occasion de cette journée, il est organisé une campagne de dépistage gratuit de cette maladie sur deux sites retenus, notamment au niveau du camp Bassora et celui de Tondibiah. « J’invite la population de Niamey, à se rendre massivement dans ces deux sites pour profiter de ce dépistage », a exhorté Garba Hakimi.
D’après les explications de Pr Badé Malan Abdou, Président du Conseil d’Administration, bien que la maladie constitue un problème de santé publique, elle est peu ou mal connu au Niger, tant par son mode de transmission que sa prévention qui est bien possible. Au Niger, le syndrome drépanocytaire majeur ou drépanocytose touche environ 4,5 % de la population. Le nombre de sujets hétérozygotes AS également appelés porteurs sains, est estimé à plus de 23 % de la population générale, soit plus d’un Nigérien sur 5. « Nous osons espérer que cette édition 2024, constituera un nouveau départ dans le cadre de la sensibilisation de la population sur la maladie, une sensibilisation qui doit se poursuivre dans le temps, c’est-à-dire de façon durable, mais aussi dans l’espace, c’est-à-dire dans tout le pays », a-t-il dit.
D’après le PCA du CNRD, la sensibilisation portera particulièrement sur le mode de transmission de la maladie afin d’éloigner les considérations mystiques autour de la maladie et favoriser la fréquentation des structures sanitaires. « Cette sensibilisation pourra aboutir à une réduction de la fréquence des mariages consanguins, elle amènera les futurs couples à opter volontairement pour la visite prénuptiale et amènera la population à adhérer aux éventuelles décisions de l’État sur la prévention de la maladie », a indiqué Pr Badé Malan Abdou.
Selon la Directrice Général du Centre National de la Drépanocytose, le Médecin Colonel Boureima Soumana, à la date d’aujourd’hui, 9.400 drépanocytaire sont suivi au centre par un personnel pluridisciplinaire à savoir des médecins spécialistes, des médecins généralistes, des médecins nutritionnistes, des infirmiers, des communicateurs et des travailleurs sociaux. Les prestations offertes se résument en 2023 à 17.301 consultations réalisées dont 3.365 enfants de moins de 5 ans, plus de 900 cas de drépanocytose ont été dépistés en 2023 avec une hospitalisation chaque 4 heures et un nouveau cas dépisté chaque 5 heures.
« Les performances enregistrées par le centre sont inhérentes à l’engagement des responsables du Ministère de la Santé, du personnel du centre et des fonctionnaires. Je lance un appel à toutes et à tous pour une meilleure implication dans ce combat noble dont la finalité est la réduction de la morbidité et de la mortalité liées à la drépanocytose au Niger », a souhaité la Directrice Générale.
Fatiyatou Inoussa et Laila Moumouni