Le Président de la République, Chef de l’État, SEM Mohamed Bazoum, a effectué, hier matin une visite, à l’Ecole Normale d’Instituteurs (ENI) Saadou Galadima de Niamey pour encourager les encadreurs, échanger avec les acteurs sur la mise en œuvre des réformes qu’il a voulues pour ce secteur et surtout évaluer les leçons à tirer à ce sujet. A la fin de sa visite, le Chef de l’État a fait un plaidoyer en faveur d’un accompagnement plus conséquent aux encadreurs et élèves-maîtres afin d’attirer et maintenir les plus qualifiés d’entre eux dans le système éducatif national et public. Il a également annoncé la création prochaine d’un lycée d’excellence à Tessaoua, dans la région de Maradi. L’objectif visé par le Président de la République, c’est de doter le pays de cadres compétents, surtout scientifiques, dans un futur proche.
Le Président Mohamed Bazoum s’est félicité de la rencontre avec l’administration, les encadreurs et les élèves de l’Ecole Normale d’Instituteurs Saadou Galadima, de Niamey, afin de faire le point sur sa grande réforme qui vise à inscrire dans les écoles normales, des élèves qui ont le niveau qui leur permettra d’avoir les qualifications dont le pays a besoin pour ses enseignants à l’avenir. Car, a-t-il déclaré, il est évident pour tous que si l’école au Niger a eu de grandes défaillances jusqu’à présent, c’est aussi parce que le système de formation des maîtres a été inopérant.
Le Chef de l’Etat a rappelé que la réforme des écoles normales d’instituteurs est le principal axe de sa réforme du système éducatif dans sa globalité. «Et si je suis venu ici ce matin, a-t-il dit, c’est pour que les citoyens du Niger comprennent l’intérêt que nous portons à la réforme des écoles normales de formation des maîtres». Une réforme qui a relevé les conditions d’admissibilité au concours des ENI et a réévalué la pertinence des disciplines enseignées dans le cadre de cette formation. Confiant, il a expliqué que grâce à cette réforme, le Niger disposera des nombreux ingénieurs et cadres nécessaires pour son développement.
Le Président Bazoum a regretté la disparition progressive des filières scientifiques dans les lycées du pays et a indiqué que ce constat est assurément une pathologie à laquelle il faut y remédier très rapidement. «Pour y remédier, il faut relever le niveau des enseignants qui assurent la formation des élèves et qui préparent les aptitudes dont ils ont besoin pour être performants lorsqu’ils ont atteint un certain niveau. Mais cela doit commencer au primaire», a expliqué le Président de la République qui a aussi souligné que c’est parce que les enseignants n’ont pas les compétences nécessaires pour assurer une telle formation que «le produit de leur formation comporte de grandes lacunes». S.E Mohamed Bazoum a assuré ses interlocuteurs que cette réforme qui concerne le cycle primaire, s’étendra aux autres cycles dans l’avenir. «En recrutant les élèves-maîtres avec le niveau du BEPC et en leur donnant une formation d’une année pour devenir des enseignants du cycle primaire de l’éducation, le produit qui en sortira ne donnera forcement pas de résultats positifs», a-t-il affirmé. «Nous avons fait le pari qu’en améliorant le niveau et en recrutant les élèves à partir du BAC, ils seront en mesure d’assimiler les matières qui peuvent leur être dispensées dans le cadre de leur formation et seront capables de comprendre les stages auxquels ils seront soumis, par la suite, pour qu’au bout de deux (2) ans justement qu’ils soient outillés pour assurer une bonne formation des enfants, à la base», a-t-il soutenu.
Le Chefs de l’Etat a annoncé une batterie de mesures pour accompagner les encadreurs et surtout, motiver les jeunes bacheliers nigériens à mettre leurs compétences au service de l’enseignement. Il espère ainsi mettre annuellement sur le marché du travail, environ 3.000 enseignants issus de la nouvelle réforme des ENI. Le Chef de l’Etat a indiqué que l’objectif est de faire en sorte qu’aucun enseignant n’abandonne le métier. Cette mesure sera accompagnée du maintien des meilleurs encadreurs possibles avec à la clé, l’octroi de primes et bénéfices conséquents.
Pour le Chef de l’État, les humains étant égaux, il n’y a pas de raison que certains soient plus pauvres que d’autres. « La seule condition pour que nous soyons tous également riches, c’est que nous soyons riches de notre système éducatif et de son aptitude à générer des cadres, à générer un capital humain conséquent», a-t-il indiqué. Cette remarque, a également soutenu SEM Mohamed Bazoum, fait que l’éducation est la chose la plus importante qui soit et qu’il convient de lui accorder, à juste titre, l’intérêt qu’elle mérite. «Mon intention, c’est d’ouvrir un lycée d’excellence à Tessaoua où nous avons une école normale ; nous ferons des primes spéciales et nous créeront d’autres lycées d’excellence progressivement pour rattraper le temps», a-t-il conclu.
Avant de quitter le site de l’école normale de Niamey, le Président de la République a visité les infrastructures qui la composent et s’est entretenu avec les acteurs qui l’animent au quotidien.
Le ministre de l’Education nationale, Dr Rabiou Ousman, a indiqué quant à lui, que la portée de la visite du Président de la République ne se limite pas seulement à l’Ecole normale de Niamey, mais plutôt à l’ensemble des écoles normales du Niger. «C’est pourquoi, s’est-il réjoui, loin d’être une mission d’évaluation ou de bilan, cette première visite doit être perçue comme une occasion d’échanges directs avec les acteurs et les bénéficiaires de ces réformes en vue d’apprécier l’état de leur mise en œuvre, les difficultés rencontrées et les perspectives envisageables pour y faire face». Le ministre Rabiou Ousman a énuméré les efforts de financements consentis par le Niger et ses partenaires afin de s’aligner sur la vision que le Président Mohamed Bazoum a pour le système éducatif nigérien.
Auparavant, le directeur de l’établissement, M. Idi Adamou, a expliqué les implications de la nouvelle réforme voulue par le Chef de l’État et l’a assuré de la disponibilité de l’encadrement des ENI à le soutenir dans son choix de rendre plus compétitif le système éducatif nigérien.
Souleymane Yahaya(onep)