Le Président de la République, Chef de l’Etat et Chef Suprême des Armées, S.E Mohamed Bazoum, s’est rendu le vendredi 3 juin dernier dans les communes de Makalondi et de Torodi. Sur place, le Chef de l’Etat s’est entretenu avec les déplacés internes venus d’une vingtaine de villages en proie à l’insécurité dans la zone de la frontière entre le Niger et le Burkina. Il les a informés du déploiement de moyens «exceptionnels» pour assurer leur retour dans leurs villages d’origine et garantir sur le long terme la sécurité dans ces terroirs. A la fin de son déplacement, le Président de la République a tenu avec les responsables sécuritaires et administratifs du département, une réunion de sécurité. Le Chef de l’Etat était accompagné de plusieurs membres du gouvernement et de l’administration, ainsi que des principaux responsables des Forces de Défense et de Sécurité.
Par ce déplacement, le Président Mohamed Bazoum est allé dire aux populations qu’il comprend leur détresse et que l’Etat du Niger, sous sa présidence, ne cédera pas face au terrorisme et au grand banditisme transfrontalier. La population s’est fortement mobilisée sur les deux sites pour écouter le double message dont il est porteur : informer personnellement les déplacés et les populations autochtones des dispositions sécuritaires «exceptionnelles» mises en place et tendre la main aux jeunes qui se sont retrouvés du mauvais côté. «Je sais que la vie à Makalondi (ndlr : et dans le département de Torodi) est faite de grandes souffrances, c’est pourquoi j’ai décidé de venir vous voir, vous saluer d’abord, mais surtout vous écouter», a déclaré le Chef de l’Etat.
Dans les échanges qu’il a eus avec les populations, S.E Mohamed Bazoum a regretté que son déplacement, tout comme quand il était ministre de l’intérieur en 2016, soit conditionné par des raisons sécuritaires. «J’aurai voulu venir à Torodi parler d’autres choses, parler de l’éducation et de projet de développement dans les domaines de l’agriculture, des mines, toutes ces choses qui ont à voir avec le bien-être des populations et leur développement économique. Malheureusement cette fois encore, comme quand j’étais ministre de l’intérieur en 2016 et en 2017, j’ai dû venir ici pour vous entretenir de problème de sécurité», a-t-il dit. Le Président de la République a reconnu que le grand banditisme qui sévissait dans la zone à l’époque n’a rien à voir avec la barbarie actuelle où des groupes terroristes qu’il a qualifié de «lâches» s’en pennent aux populations civiles et les abattent froidement, quand ils ne dégradent pas le bitume pour enfouir des engins explosifs sur les routes.
Dans la commune de Makalondi, les services du maire ont identifié quelque 6.000 déplacés internes. Ils ont également relevé la fermeture des 2/3 des écoles que compte cette commune rurale. En plus de la dizaine de villages touchés par ces déplacements dans la commune rurale de Makalondi, une dizaine d’autres a subi le même sort dans la commune proche de Torodi face à la violence inouïe envers les populations civiles qui caractérise le terrorisme et les grands criminels dans cette zone du Liptako Gourma. Le Président de la République a remercié «les populations de la ville de Torodi pour l’accueil chaleureux et fraternel qu’elles ont réservé aux populations déplacées, la sollicitude dont elles ont fait montre à leur égard qui est la preuve que nous sommes profondément pénétrés dans notre culture par les valeurs de l’Islam et des valeurs de la fraternité ancestrale propre au continent africain».
Ferme volonté d’assurer un retour sécurisé des populations dans leurs villages
Le déplacement des populations, surtout en cette veille des travaux champètres, peut exacerber la situation de précarité de ces personnes déplacées qui se voient ainsi obligées d’abandonner leurs terres, principale source financière pour les ménages. «C’est pour nous attaquer à ce problème de déplacement des populations et à leur détresse que je suis venu ici discuter avec vous et créer les conditions de leur retour dans leurs villages», a affirmé S.E Mohamed Bazoum. Le Chef de l’Etat a révélé qu’avant son déplacement, il a tenu des réunions avec l’ensemble des responsables des Forces de Défense et de Sécurité et qu’il adoube la nouvelle stratégie proposée par ces derniers. «Je puis vous dire que nous sommes totalement et entièrement engagés pour assurer la sécurité des populations dans leurs villages. Je vais m’assurer de cela maintenant et ce sera à cette condition que vous retournerez. Nous avons pris toutes les dispositions à cet égard», a souligné le Président de la République qui a donné le coup d’envoi du rapatriement des déplacés dans leurs villages d’origine».
«Vous allez retourner mais dans des conditions où nous sommes sûrs qu’il ne vous arrivera plus les choses qui ont été à la base de votre déplacement», a expliqué S.E. Mohamed Bazoum aux déplacés, avant de leur demander d’avoir confiance aux Forces de Défense et de Sécurité et à la nouvelle stratégie qui est mise en place pour les sécuriser. Des cas isolés d’actes de violence à l’encontre des civils peuvent subvenir mais, a assuré, le Chef Suprême des Armées, les populations ne vont plus vivre ces barbaries qui étaient à la base de leur déplacement. «C’est mon engagement fondé sur l’assurance que j’ai reçue des chefs des Forces de Défense et de Sécurité que toutes les mesures, tout à fait exceptionnelles et nécessaires pour que vous viviez désormais dans votre région dans la quiétude, puisse être justement assurées. C’est ce que je suis venu vous dire», a-t-il réaffirmé.
La main tendue aux jeunes qui décident de tourner le dos au terrorisme et au banditisme
Le Président Mohamed Bazoum a assumé sa politique de la main-tendue et du pardon en faveur de l‘ensemble des fils de la Nation qui renoncent aux armes et décident de revenir vers le droit chemin. Il s’est dit disposé, grâce à son programme national de démobilisation et de réinsertion, à accompagner les jeunes qui décident de se détourner du terrorisme et du grand banditisme et qui voudront vivre normalement dans la société. «Nous sommes en train de concevoir des plans de démobilisation en leur faveur et de réinsertion dans la société, tant que nous le pouvons, pour qu’ils cessent ça parce que ça n’a aucun avenir, parce que ça ne les conduit nulle part, parce que ça ne leur offre rien du tout», a conclu le Chef de l’Etat qui a ainsi souligné que cette porte de sortie ne restera pas ouverte indéfiniment et que les FDS ne faibliront pas dans la conduite de leurs actions de sécurisation des personnes et de leurs bien.
Avant de quitter la zone du Liptako Gourma, S.E. Mohamed Bazoum a tenu une réunion sécuritaire avec les différentes parties prenantes aux niveaux départemental et régional et les responsables des FDS qui l’accompagnaient.
Souleymane Yahaya(onep),Envoyé Spécial