Le Président de la République, Chef de l’Etat, SEM Mohamed Bazoum, a visité, hier jeudi 13 mai 2021, le chantier de reprise de la digue de protection de Lamordé (Rive Droite) où des travaux d’urgence sont entrepris en prélude au démarrage de la saison des pluies. Ainsi, ces travaux entrent dans le cadre d’une réelle volonté politique de protéger les populations riveraines et leurs habitations ainsi que les infrastructures d’aménagement hydro-agricoles.
D’une longueur d’environ 6 kms (5.906 ml), la digue de protection de Lamordé est un ouvrage qui permet de sécuriser la ville et les aménagements hydro agricoles du 5ème Arrondissement de la capitale contre les inondations qui peuvent survenir à la suite des crues du fleuve Niger et aux apports des eaux de ruissellement. Elle a été réhabilitée par le PGRC-DU en 2017-2018, rappelle-t-on. Avec la crue exceptionnelle du fleuve Niger en 2020, cette digue a été endommagée par endroits provoquant ainsi des inondations au niveau des quartiers riverains.
Outre ces travaux d’urgence, il y a un programme de réhabilitation globale des aménagements pour un coût d’environ 8,5 milliards de FCFA et qui concerne 24 aménagements dans les régions de Tillabéry, Niamey et Dosso. Ce programme concerne notamment les travaux de consolidation des aménagements hydroagricoles inondés en 2020 et de réhabilitation des digues endommagées la même année.
Ces travaux, qui s’inscrivent dans le cadre du Programme de 100 jours du Président de la République, concernent 9 sites inscrits pour le colmatage des brèches, le rehaussement des points bas et l’élargissement de certaines des digues construites pour contrecarrer les eaux du fleuve. Les travaux comprennent également le curage des drains bouchés.
Ils sont exécutés par l’Office National des Aménagements Hydroagricoles (ONAHA) à travers un mécanisme de Contrat-Plan pour une durée de trois mois. En effet, depuis une dizaine d’années, le Niger assiste à une récurrence des inondations dont celles de 2019 et 2020 qui ont particulièrement été dévastatrices des habitations de la Commune 5 de Niamey ainsi que des aménagements hydroagricoles qui ont entrainé la rupture de la production du riz des deux dernières années.
Selon les techniciens du génie rural, notamment du Directeur général de l’ONAHA, M. Alio Kouré, « si rien n’est fait pour endiguer ce problème, il y a des risques d’inondations beaucoup plus importants que les années passées, surtout avec les prévisions météorologiques annoncées pour la campagne agricole à venir ».
C’est ainsi que le Gouvernement a décidé d’injecter quelque 463 millions de francs CFA pour dresser ces digues et prévenir les inondations sur les 9 sites concernés qui totalisent quelque 5,9 kilomètres et s’étalent du premier pont jusqu’au pont de Kourtélé, présentant à certains endroits des brèches qui ont cédé, dont la plus importante est celle de Lamordé. Les travaux sont exécutés en trois phases, la première consistant au colmatage des brèches, les deux autres opérations étant constituées de la consolidation, puis réhabilitation des sites.
Appel à plus de suivi et de promptitude pour une bonne exécution des
travaux
Sur la digue de Lamordé, le Président de la République s’est particulièrement intéressé aux préoccupations des producteurs et des populations riveraines, avant de s’assurer, auprès des partenaires (l’Allemagne à travers le Projet KRW et la Banque Mondiale à travers le PGRC-DU), des dispositions à prendre pour une meilleure exécution des travaux. Après avoir déploré le manque de réactivité de la part de tous les acteurs concernés face à cette situation qui, selon lui, aurait dû être réglée il y a 9 mois, le Chef de l’Etat a appelé les techniciens à plus de suivi et de promptitude dans l’exécution des travaux.
Un montant global de 700 millions FCFA sera injecté pour ces travaux d’urgence financés avec les ressources mobilisées au moyen de l’activation du Mécanisme de Réponse Immédiate (MRI) par la Banque mondiale à la demande du Gouvernement nigérien. C’est dans le cadre de la gestion des inondations 2020, rappelle-t-on, que le Gouvernement a sollicité et obtenu auprès de la Banque mondiale l’activation du Mécanisme de Réponse Immédiate (MRI) pour appuyer les activités d’assistance et de réhabilitation en faveur des populations sinistrées.
Cette requête a été approuvée par la Banque pour un montant de plus de 21 milliards de francs CFA couvrant divers domaines d’intervention dont les travaux de réhabilitation d’infrastructures hydroagricoles, de protection des populations riveraines et d’aménagements hydroagricoles. Ces travaux avancent normalement et ils doivent être réalisés dans un délai de trois mois.
Par Mahamadou Diallo(onep)