En mission de travail au Niger, le Vice-président de la Banque Mondiale pour la Région l’Afrique, M. Hafez Ghanem s’est rendu le 17 janvier dernier, sur le chantier de construction du barrage de Kandadji. Le projet Kandadji est un programme d’envergure nationale dont la Banque Mondiale constitue le plus grand bailleur de fonds dans le cadre de sa réalisation. En compagnie du ministre délégué au Budget, M. Ahmed Jidoud; du gouverneur de la Région de Tillabéry, M. Ibrahim Tidjani Katiela; du Directeur général de l’Agence du Barrage de Kandadji ainsi que des autorités communales et coutumières, le Vice-président de la Banque Mondiale pour la Région Afrique est allé constater l’évolution du chantier et échanger avec les populations des villages (de Kandadji; de Sanguillé et d’Alsilamé) déjà réinstallées afin de permettre à l’entreprise d’exécuter les travaux de construction de ces infrastructures.
Après la relance des travaux du Barrage de Kandadji par le Président de la République en 2019, le chantier est en train de bouger. Le site du barrage grouille d’engins et d’ouvriers. Les ouvriers de l’entreprise chinoise chargée d’exécuter les travaux sont à pied d’œuvre. Les camions Benne font, à longueur de journée, la navette en transportant des grosses pierres. Quant aux gros engins comme les grues, ils sont déployés sur l’un des axes du barrage. Les moteurs en marche, les grues s’affairent à dégager les grosses pierres et tout autre obstacle se trouvant dans l’emprise du barrage. Sur cette partie du barrage, l’eau du fleuve a été complément retirée et une digue méticuleusement réalisée pour faciliter la mobilité des véhicules et des personnes qui travaillent sur le chantier. Selon le technicien de l’entreprise chinoise China Gezhouba Group Compagny Limited Niger, les travaux ont accusé un léger retard qui sera rattrapé.
La délégation du Vice-président de la Banque Mondiale a d’abord marqué un arrêt au niveau de la coopérative de Gabou pour échanger avec le responsable de cette structure. Il ressort de ces échanges que sur les 500 ha endigués, 312 sont exploités par les populations. En plus, il a été aussi relevé que la production du riz a augmenté considérablement. Ce qui constitue un motif de satisfaction aussi bien pour le gouvernement que pour la Banque mondiale dont l’une des missions est de lutter contre la pauvreté dans le monde à travers le financement des projets structurants comme celui du barrage de Kandadji. Les investissements de la Banque mondiale autour de la réalisation du Barrage de Kandadji ont eu comme impact visible l’amélioration de la qualité de vie des populations réinstallées au titre de la première vague. Cette dernière a concerné 774 ménages, soit au total 10.000 personnes. Quant à la seconde phase de réinstallation à laquelle l’Agence du Barrage de Kandadji et ses partenaires vont s’atteler bientôt, elle touchera 50.000 personnes.
Satisfaction de M. Hafez Ghanem et des populations
A l’issue de cette visite, le vice-président de la Banque mondiale pour la Région Afrique a fait deux constats à savoir : l’avancement des travaux en dépit des difficultés auxquelles l’entreprise a dû faire face au début de l’exécution des travaux et l’amélioration de la productivité agricole des populations impactées par la construction du barrage. «Nous sommes l’un des partenaires importants du gouvernement du Niger dans le cadre de la réalisation du projet Kandadji. Nous allons continuer à financer notre part du projet. La réalisation du barrage de Kandadji est une solution durable pour la lutte contre la pauvreté au Niger. La création d’emplois pour les jeunes ne saurait se réaliser sans la mise sur pied des projets structurants. C’est dire que le projet Kandadji constitue une véritable opportunité et un réel espoir pour les jeunes. Le soutien de la Banque mondiale dans le cadre de ce projet vise aussi l’amélioration de la sécurité alimentaire d’une part et la sécurité d’autre part. Pour que nous puissions travailler dans cette zone, nous avons besoin de la sécurité qui est une condition indispensable. Et Nous sommes convaincus que l’Etat va jouer sa partition pour garantir la sécurité à Kandadji», a dit M. Hafez Ghanem.
Quant aux populations réinstallées des villages de Kandadji, de Sanguillé et d’Alsilamé, elles ont, à travers le Chef du village de Sanguillé, le Chef de Canton de Dessa, M. Soumana Boubacar et le maire de la commune rurale de Dessa, M. Hassane Hamadina et la présidente du groupement des femmes du village de Sanguillé exprimé leur joie au Vice-président de la Banque Mondiale pour cette marque d’attention en leur rendant visite dans un contexte sécuritaire préoccupant. Elles ont par ailleurs souligné que l’accompagnement de la Banque mondiale a été bénéfique après leur réinstallation. «Nos conditions de vie sont améliorées à travers les appuis de la Banque Mondiale. La production du riz s’est accrue; les femmes sont automnes avec les activités génératrices de revenus qu’elles mènent. Bref, les incertitudes que nous avions au début de l’annonce du déguerpissement sont complètement dissipées», a relevé le chef du village de Sanguillé avant de formuler son souhait de voir son village électrifié un jour.
Hassane Daouda, Envoyé Spécial(onep)