« Cinéma Africain, les actions acquises, les combats à mener », est le thème sur lequel le Secrétaire général de la Fédération Panafricaine des Cinéastes (FEPACI), M. Cheick Oumar Cissoko, le président du conseil consultatif de cette organisation, M. Salif Traoré, ainsi que la cinéaste nigérienne Rahmatou Keita qui en est également membre, ont coanimé le 11 octobre une conférence de presse au CCFN Jean Rouch de Niamey. Mme Rahmatou Keita qui a organisé cette rencontre, à travers Sonrhay Empire Productions, a lancé à cette occasion la journée du cinéma Africain célébrée le 12 octobre, avec au programme des projections de films réalisés par des cinéastes nigériens et d’autres pays africains du 11 au 13 octobre à l’Office national du tourisme de Niamey.
La conférence de presse animée à Niamey s’inscrit dans le cadre des activités de la FEPACI dont le bureau issu de sa 10ème assemblée générale tenue en marge du FESPACO 2019, s’est engagé pour un nouveau départ. Au cours de ces échanges avec les médias, il a été surtout question de l’insuffisance ou du manque de financement du cinéma Africain, problème auquel sont aussi confrontés les cinéastes nigériens.
La cinéaste Rahmatou Keita qui a introduit la conférence a rappelé le rôle pionnier joué par le cinéma nigérien pendant la période allant de 1950 aux années 1980, avec des cinéastes comme Moustapha Alassane, Oumarou Ganda, dont les films ont fait la renommée du Niger. Ces dernières années, a souligné Rahmatou Keita, des cinéastes font des efforts pour relancer le cinéma nigérien. Elle a parlé de la nécessité d’une mobilisation avec des appuis conséquents en vue d’une véritable industrie du cinéma, avant de saluer le combat que mène la FEPACI pour rendre effectif le Fonds africain pour le cinéma et l’audio-visuel.
Des préoccupations relevées également par le président la nouvelle Fédération des Associations des Cinéastes du Niger, M. Harouna Niandou qui a saisi l’occasion pour appeler les structures à resserrer leur rang avant de plaider pour que la fédération qu’il préside depuis plus d’un an ait son arrêté de reconnaissance.
Le secrétaire général de la FEPACI, M. Cheick Oumar Cissoko a rappelé que les cinéastes africains ont été de tous les combats sur le continent, en matière notamment de liberté, de paix, de développement. Puis il a évoqué cette préoccupation de la FEPACI : la mise en place effective du Fonds africain pour le cinéma et l’audio-visuel, annoncé par la Commission de l’Union Africaine dont la FEPACI est membre observateur. Mais M. Cheick Oumar Cissoko a aussi appelé les cinéastes africains à plus d’union et de solidarité pour plus d’efficacité et de crédibilité de leurs actions. Le secrétaire général de la FEPACI a également invité les cinéastes à prendre des initiatives à travers leurs associations pour atteindre leurs objectifs qui doivent être la recherche des financements, la production, la construction ou la réhabilitation des salles de cinéma, la mise en place et la viabilisation d’une véritable industrie cinématographique.
De son côté, le président du conseil consultatif de la FEPACI, M. Salif Traoré, a relevé l’importance de l’image. « Chaque film est une pierre dans la construction de l’édifice commun ; l’image a la force de lutter contre le terrorisme, et d’être un facteur de réconciliation», a–t-il argumenté. M. Salif Traoré a fait un plaidoyer en direction des gouvernements africains en
faveur d’un appui conséquent pour le cinéma avec des fonds au niveau de l’UA, de l’UEMOA, etc. Un plaidoyer qui a eu un écho favorable de la part du ministre de la Défense nationale, Pr Issoufou Katambé qui était parmi les invités. En raison de son expérience personnelle lorsqu’il était à la tête du ministère de l’Hydraulique, il s’est dit convaincu de la pertinence et de la force de l’image, pour la promotion de la paix, et du développement. Pr Issoufou Katambé a promis d’être l’avocat de la FEPACI et du cinéma au niveau du gouvernement.
Créée en 1970, la FEPACI vise entre autres à contribuer à la promotion du secteur de l’audiovisuel, à le transformer en une économie culturelle puissante ; à créer et approfondir la compréhension et l’appréciation de la raison d’être de l’Afrique par les Africains eux-mêmes ; à représenter les intérêts des cinéastes africains, à défendre leurs droits, à renforcer les capacités des associations nationales, etc.
Souley Moutari(onep)